Dissertation littérature d'idées - Parcours "Notre monde vient d'en trouver un autre"
Dissertation : Dissertation littérature d'idées - Parcours "Notre monde vient d'en trouver un autre". Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar nonphi21 • 30 Octobre 2021 • Dissertation • 3 057 Mots (13 Pages) • 989 Vues
Travail de dissertation sur la littérature d’idées
La littérature d’idées est un ensemble de textes de différents genres à des fins argumentatives. Ainsi dans ceux-ci, l’auteur propose une réflexion personnelle sur un sujet qu’il développe tout au long de son écrit. Il adopte pour cela une certaine stratégie argumentative qui lui permet d’installer son argumentaire. Les auteurs de littérature d’idées peuvent se servir de plusieurs outils littéraires pour faire passer leur message comme le plaidoyer ou le réquisitoire qui sont quelques fois accompagnés d’un jugement moral sur une situation ou des personnes. De nombreux auteurs contemporains comme plus anciens ont recours à la littérature d’idées pour exprimer leurs points de vue. Un grand nombre de textes argumentent sur la colonisation et la découverte de peuples «sauvages», «barbares» en Amérique. Ce sujet devient un topos dans le monde de la littérature d’idées surtout entre le XVIe et XVIIIe siècle, période des humanistes comme Montaigne et son texte bien connu Les Essais. Ce texte entre parfaitement dans le parcours «Notre monde vient d’en trouver un autre» dont cette citation est tirée puisqu’il parle du Nouveau Monde et de ses habitants. Si bien que Claude Lévi-Strauss, ethnologue français du XXe siècle, a écrit que le «barbare» est, avant tout, celui qui y pense et non pas, obligatoirement, celui qui est désigné ainsi. La question qui se pose est donc de comprendre si la barbarie est seulement représentative des pratiques et des peuples dits «sauvages». Ainsi, nous verrons, dans un premier temps, ce à quoi le mot «barbare» se réfère habituellement. Puis, dans un second temps, nous pourrons observer que le barbare est celui qui se croit supérieur et vois dans l'autre de la barbarie. Enfin, nous verrons l’importance de la prise en compte de la relativité des cultures.
La barbarie et en particulier, le mot «barbare» est souvent utilisé pour décrire un peuple et ses pratiques. Nous verrons donc ce à quoi ces mots renvoient habituellement.
D’une part, le terme «barbare» se réfère à des hommes ou des peuples sauvages, non civilisés.
D’ailleurs le terme «barbare» qui nous vient du grec, βάρϐαρος, signifie l’étranger ou non civilisé. C’est par exemple le cas des Tupi, un peuple Amérindien que Montaigne décrit dans son chapitre «Des Cannibales» provenant des Essais. Dans cet extrait, cet humaniste du XVIe siècle nous dresse le profil guerrier des Tupi. Il nous expose ainsi leur manière de faire la guerre à savoir nus. De plus, il nous explique que leurs prisonniers sont ensuite battus et mangés tels des cannibales. Nous avons ici un exemple de peuples, à priori, sauvages et non civilisés par leurs accoutrements légers et leurs pratiques animales.
Pour continuer, Montaigne poursuit cette pensée dans Les Essais et, en particulier, dans le chapitre «Des Coches». Dans celui-ci, il nous montre que le Nouveau Monde est plein de richesses que les Européens n’ont pas su voir et apprécier à leurs justes valeurs. Cependant, il nous montre également, au début, comment les Européens voient ces peuples étrangers. Cela passe par des personnes ignorant les sciences et un grand nombre de domaines importants pour les conquérants. Nous comprenons que le Nouveau Monde est décrit comme ignorant la civilisation.
C’est ce que Fontenelle va aussi montrer dans son extrait tiré de son ouvrage Entretien sur la pluralité des mondes datant du XVIIe siècle. Dans cet écrit, l’auteur nous parle de la découverte de l’Amérique. Il montre, ainsi, deux points de vue à savoir celui du colonisateur sur le colonisé et celui du colonisé sur son conquérant. Cette comparaison lui permet d’expliquer à une marquise son opinion sur une possibilité d’un commerce entre la Lune et la Terre. Le point de vue du colonisateur sur le colonisé nous permet de comprendre que ce dernier est dans une «ignorance extrême» puisqu’il ne connaît pas les choses les plus banales pour une personne colonisée comme les sciences, l’art, la traversée de la mer, le fait de monter sur des animaux et de s’habiller, entre autres.
Enfin, un auteur et anthropologue plus contemporain, Claude Lévi-Strauss, nous décrit également une vision du «barbare» péjorative. En effet, dans son ouvrage Tristes Tropiques publié en 1955, il nous expose son travail auprès des Amérindiens du Brésil et il nous propose des réflexions autour de la relativité des cultures humaines. Il nous montre que les populations autochtones pratiquent l’anthropophagie ou cannibalisme envers leurs ennemis. Ce mœurs jugé comme «barbare» par les occidentaux, les Européens montre la sauvagerie des peuples indigènes.
A présent, nous pouvons constater que le «barbare» est aussi représenté comme celui qui est proche de la nature.
Premièrement, dans le chapitre «Des Coches» des Essais de Montaigne qui nous présente les nombreuses richesses du Nouveau Monde ignorées par les Européens ou dénigrées par ceux-ci. Dans l’extrait de cet ouvrage du XVIe siècle, nous pouvons comprendre que la nature est représentée comme une «mère nourricière». Cette qualification de la nature nous montre son statut primordial pour ces peuples. Cependant, cette attitude décrivant un fort attrait pour ce monde naturel ne fait qu’augmenter le regard péjoratif que les Européens portent à leurs égards. En effet, pour eux, cela est inconcevable et ne fait qu’accentuer la rusticité et la sauvagerie de ces peuples.
D’autre part, un siècle plus tard, Rousseau dans son oeuvre Discours sur l’inégalité décrit la Société dans laquelle il se trouve sur un registre polémique. Révolutionnaire dans les idées qu’il prône, il conteste les inégalités de sa société en montrant qu’elle sont contre-nature. Il décrit de manière hypothétique la vie d’un homme qui serait à l’état de nature, libre et indépendant mais il évoque également les étapes de socialisation de l’homme. Il montre donc que l’homme était à l’image des «sauvages» en communion avec la nature pour tous les domaines tels que le logement, les accoutrements, les armes rustiques, la musique.
Enfin, le chapitre «Des Cannibales» composant Les Essais de Montaigne nous propose une réflexion sur le peuple Amérindien des Tupi. Dans l’extrait de l’oeuvre du XVIe siècle, il nous montre comment sont les Tupi. Il compare les hommes du Nouveau Monde, les indigènes à un fruit. Cette métaphore qu’il va filer jusqu’à la fin du chapitre nous montre que ce peuple est très proche de la nature presque même son enfant. Cette proximité n’est pas très bien perçue par les Européens qui voient une sauvagerie extrême émaner.
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