Dissertation l'école des femmes

Au XVIIème le théâtre classique est à son apogée. Avec d’un côté la tragédie incarnée par des auteurs tels que Racine ou Corneille qui représentent des aristocrates victimes de leur destin. Et de l’autre Molière avec sa comédie qui a pour but de divertir et de faire réfléchir. Telle est sa devise : Castigat Ridendo Mores, ou corriger les mœurs par le rire.

 L’Ecole des femmes de Molière s’inscrit dans ce contexte en mettant en scène Arnolphe, un monomaniaque qui élève dans l’ignorance Agnès dans l’unique but de la marier et éviter d’être cocufié. Mais le jeune Horace compromet ses plans quand il arrive à côtoyer Agnès. A la vue de cette union Arnolphe meurt de jalousie. Ainsi la pièce en apparence comique, prend un tournant tragique.

         Pourtant, on remarque que le personnage admet un registre parfois tragique. Comme dans une tragédie il est victime de son destin et de sa fatalité. Ainsi on peut le voir dans un des monologues de la pièce acte IV scène 7. En effet, Arnolphe estime qu’il subit ce « bourreau de destin ». Aussi il considère qu’il ne peut éviter d’être cocu car c’est sa destinée, comme cité dans l’acte III scène 5 : « s'il est écrit, qu'il faille que j'y passe ». Par conséquent, les rouages mis en place par cette comédie s’apparentent à ceux de la tragédie car Arnolphe ne peut échapper à son destin d’être cocufié car il est prédéfini à se retourner contre lui, entre autre à cause de ses morales douteuses.

De plus, la passion est au centre de l’intrigue et on peut relever le vocabulaire de la passion acte V scène 4 avec les substantifs «passion » « ma tendresse » et « mon amour ». Or le mot passion vient du latin « patior » qui signifie souffrance. Donc l’utilisation du mot passion par Molière est délibérée car la passion est liée directement à la souffrance et ainsi met en valeur la douleur du personnage. Nous sortons encore une fois du registre comique car la passion se rapproche beaucoup plus du registre tragique.

D’ailleurs, ce personnage d’Arnolphe est un personnage qui souffre de l’amour impossible qu’il a pour Agnès. Les propos hyperboliques qu’il tient peuvent en témoigner. Par exemple dans l’acte IV scène 7 avec le verbe « j’enrage » et l’interjection « Ciel ! », aussi en aparté avec Horace Acte I scène 4 avec le verbe « je crève ». Molière met en scène un personnage d’Arnolphe qui est en réelle souffrance ce qui nous éloigne de l’idée qu’Arnolphe est un personnage seulement comique car son intrinsèque tragique lui donne une réelle profondeur et permet de mieux dénoncer ses défauts

En conclusion, nous pouvons dire qu’Arnolphe est certes un personnage comique grâce aux différents comiques de situation, de mots et de  caractère présents dans  la pièce mais qu’il possède une face tragique car il souffre de sa passion pour Agnès. Malgré cela le but principal de la pièce est toujours d’instruire le spectateur en dénonçant les travers de cette société et particulièrement l’autorité des hommes face aux femmes et la bourgeoisie.

Ainsi le message de la pièce reste universel car encore aujourd’hui l’égalité homme-femme n’est pas respectée. On peut quand même noter une nette amélioration grâce aux différents mouvements féministes du 20 ème et 21 ème siècle comme celui des Suffragettes. Donc encore actuellement la devise «Castigat Ridendo Mores » reste d’actualité car il y a encore des mœurs à corriger.

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