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Dissertation Castigat Ridendo mores

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Par   •  21 Mars 2016  •  Dissertation  •  1 616 Mots (7 Pages)  •  5 546 Vues

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Sujet :

“Castigat ridendo mores” ( La comédie corrige les moeurs par le rire ) est une devise que Molière a souvent mise en avant. Qu’en pensez vous ?

Problématique :

Que pensez vous du fait que la comédie doive corriger les moeurs par le rire ?

De nombreux auteurs de comédies, comme Molière au XVII° mais comme d’autres avant lui, ont fait de “Castigat ridendo mores” leur devise, on peut alors se demander si la comédie a toujours un but strictement moralisateur, si sa fonction est avant tout d’ordre moral. Autrement dit la comédie doit-elle forcément corriger les mœurs par le rire ? Est-ce son seul but ? Et quelles seraient alors les limites de ce genre théâtral dans sa capacité à reformer moralement son lecteur ou son spectateur ? Pour répondre à ces questions on verra dans un premier temps qu’a priori la comédie peut corriger efficacement les mœurs en passant par une prise de conscience du défaut critiqué grâce au ridicule et à la caricature mais que cette fonction moralisatrice peut trouver ses limites.

A priori, si la fonction première de la comédie est de faire rire son lecteur ou spectateur, on ne peut ignorer que très vite, elle a pris une nette dimension morale qui consiste à corriger les mœurs par le rire. Et le premier point qui va appuyer cette idée est que l’exagération de situations stéréotypées va nettement mettre en avant les défauts des personnages et même faire comprendre aux spectateurs que certains aspects du personnage caricaturé ne leur sont pas étrangères : il peut alors prendre conscience de ses propres défauts et par là même, tacher de les réformer. Par exemple, la dénonciation des amitiés fausses et hypocrites que fait Yasmina Reza dans sa pièce Art met en avant le fait qu’une longue relation n’est pas forcément sincère. Les trois personnages masculins qui se déchirent autour d’une toile de peinture contemporaine sont les stéréotypes de trois différentes personnes, leur défauts sont soulignés autour d’une discussion sur une œuvre d’art moderne que l’un d‘entre eux juge absurde. De même avec les scènes de ménage et les disputes que l’on retrouve dans Le Vaudeville décrit comme “des mémoires pour l’histoire de France” par Rousseau où mari, femme et amant ont des attitudes accentuées pour montrer l'envers du décor et corriger certaines façons de faire.

En outre il est facile de se moquer d’autrui par la caricature, en effet le personnage va alors être ridicule ce qui va rendre le comique et le défaut dénoncé plus visibles. Ce principe est au cœur de nombreuses comédies de Molière à travers un personnage sur lequel se concentrent toutes les caractéristiques d’un défaut. Prenons l’exemple emblématique d’Harpagon dans L’Avare, qui est la nette caricature d’un avare, poussée jusqu’à l’absurde parfois, si bien que la critique de ce défaut est de l’ordre de l’évidence. Dès lors, la volonté d’amélioration morale propre à la comédie apparaît explicitement à travers le comique de caractère.

D’autre part, la fonction morale de la comédie peut aussi être appuyée par l’identification, avec l’un des personnages, du spectateur, lequel va regarder la pièce tout en cherchant mentalement qui il serait s’il était dans l’univers de la comédie. L’identification passe à travers les sentiments et le caractère d’un personnage. Mais c’est alors qu’une situation manichéenne prend place, dans la plupart des cas le spectateur va essayer de s’identifier au “bon” personnage évitant le “mauvais”. Le public prendra alors souvent instinctivement le point de vue du plus faible, se donnant ainsi bonne conscience. Si l’on prend l’exemple des Fourberies de Scapin écrit par Molière, Scapin incarne le bien qui est opposé à Géronte qui est lui le “mauvais” personnage. On retrouve cela aussi dans Le mariage de Figaro de Beaumarchais, Figaro attaque le pouvoir de la noblesse, et incite le public à le suivre, en effet la noblesse était déjà très critiquée fin XVIII° siècle, et Figaro étant le “bon” valet, le public non noble prendra son parti.

Et même si l’identification n’est pas toujours voulue, en effet il peut arriver que le déclic apparaisse lorsque, involontairement, un spectateur va se reconnaître dans l’un des personnages de la pièce qui ne sera pas celui auquel il s’attendait. L’auditeur va alors être surpris et à la vue de son entourage riant de se même personnage peut-être remettre en question certains point de son caractère ou de son attitude. Cela peut arriver avec le personnage de Serge dans Art (pièce déjà abordée ci-dessus), celui-ci est un peu snob et illustre parfaitement les gens plutôt riches et arrogants.

Enfin le comique a une efficacité très importante au niveau du jugement moral des pièces. En effet le rire peut être considéré comme une arme utile pour faire passer des messages aussi bien sociaux que sur les mœurs. Celui-ci

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