Développement sur les fonctions de la poésie
Dissertation : Développement sur les fonctions de la poésie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Iukki • 6 Mars 2022 • Dissertation • 2 407 Mots (10 Pages) • 3 825 Vues
Dissertation : quelles sont les fonctions de la poésie ?
En premier lieu, la poésie peut servir à émouvoir le lecteur. Elle a alors un rôle lyrique. Tout d’abord, elle peut inviter à la célébration en mettant en valeur des sentiments positifs, joyeux. Elle peut chanter l’amour prenons pour exemple Les Contemplations de Victor Hugo. Les nombreux poèmes où il nous conte ses amours de jeunesse comme dans « Vieille chanson du jeune temps » qui nous décrit une promenade en forêt entre Hugo et Rose dans laquelle la jeune fille est amoureuse de lui alors que Victor en est totalement indifférent. C’est seulement à la fin du poème qu’Hugo regrette cet amour manqué. Il nous montre aussi son amour pour Juliette Drouet dans le poème « Hier au soir » II, 5 où il nous fait part d’une nuit passée en compagnie de celle-ci. Dans ce poème, les deux amants contemplent les étoiles avec un vent doux leur apportant les odeurs du printemps et des fleurs. Hugo demande à la nature d’être le témoin de leur amour et de les bénir, il met en avant la femme aimée, Juliette. Baudelaire a également chanter son amour pour Jeanne Duval comme dans Le Balcon où il nous fait l’éloge de celle-ci en la décrivant en tant que « mère des souvenirs, maitresse des maitresses » (v.1), « reine des adorées » (v.13). Un autre de ces poèmes fait hommage à celle-ci, La Chevelure dans lequel on voit son amour pour elle. En effet, Baudelaire nous parle des magnifiques sensations qu’il ressent en contact de la chevelure de Jeanne. Il crée alors un univers lointain, paradisiaque qui l’inspire dans sa création poétique et qui se rapproche alors d’un idéal situé dans le souvenir. Paul Verlaine a également chanté son amour dans Green racontant un souvenir amoureux avec une femme où la nature a un rôle important dans cette idylle. Il ajoute une touche d’érotisme dans le poème en parlant du corps de cette femme comme le montre les termes « vos deux mains blanches » (v.3), « vos yeux si beaux » (v.4), « vos pieds reposés » (v.7), « sur votre jeune sein » (v. 9). Rimbaud, lui, a chanté son admiration pour la nature dans différents poèmes tels que Ma Bohème où il nous raconte son périple lors d’une de ses fugues. Dans ce poème, le ciel le protège et lui, le contemple. Celui-ci devient la source d’inspiration du poète, sa muse comme l’indique le vers 4, « J’allais sous le ciel, Muse ! et j’étais ton féal ». Il admire aussi la nature dans Aube encore une fois lors de l’un de ces vagabondages. Il va effectivement nous décrire l’éveil de celle-ci et l’agitation qui s’y prépare. Paul Eluard aussi place la nature en position centrale dans ces poèmes ayant pour thème l’amour. « La courbe de tes yeux … » en est l’exemple même, il va contraster « la courbe [des] yeux » (v.1) de la femme aimée à la nature. D’autres artistes de générations plus récentes ont, eux, chanté la ville comme les poètes-slameurs. Grand Corps Malade a en effet, dans « Enfant de la ville », montré son amour pour la ville, son agitation, la foule et ses mouvements tout en appelant au respect pour la nature. Eva M. met en avant le quartier dans lequel elle a grandi dans « Poésie Graffiti ». Elle montre son détachement aux normes de la société et souhaite une poésie urbaine qui laisse tout le monde s’exprimer. Eva M. a une vision de la poésie ouverte mettant en avant la banlieue avec « Le trafic des mots, la banlieue en poème » (l.4-5).
Toutefois, la poésie peut inviter à la déploration. Certains poètes exprimaient leur mal-être comme Baudelaire qui était plongé dans un état qu’il appelait le spleen. Il nomma un de ces poèmes ainsi. Spleen nous décrit une ville plongées dans la « pluviôse » (v.1) représentant un état de mal-être et de mélancolie pour l’auteur que l’on perçoit grâce à l’utilisation d’un vocabulaire à connotation plutôt sinistre, négatif. Baudelaire exprime également son spleen dans le poème Recueillement. Cet état de mélancolie profonde est si présent dans la vie de l’auteur que nous pouvons croire qu’il le contrôle, il exprime également de la nostalgie . Un de ces contemporains va aussi exprimer ce sentiment : Gérard De Nerval. En effet dans son poème Fantaisie, il nous entraine dans un univers situé dans le passé. De Nerval fait référence à une « dame » (v.14) dont il est amoureux. Les « vitraux » (v.10) du château rappelant ceux d’un Eglise et le fait que cette femme soit « à sa haute fenêtre » (v.14) font qu’elle peut se référer à un être saint : la vierge Marie. Cela fait écho à El Desdichado qui est un autre poème de De Nerval dans lequel il fait référence aux « soupirs de la sainte et aux cris de la fée » (v.14). Ainsi, il nous place dans un monde merveilleux qui est là pour atténuer le mal-être de l’auteur. Ensuite un autre sentiment peut amener l’auteur et le lecteur à pleurer : celui du deuil. Victor Hugo l’a bien exprimé dans Les Contemplations, notamment dans le poème « Portrait de Léopoldine » où il ressasse des souvenirs de son quotidien avec sa fille. On peut remarquer une grande complicité entre le père et sa fille avec leur rituel matinal.
Donc la poésie a bien une fonction lyrique capable à la fois d’inviter à la célébration mais aussi à la déploration. De plus, n’a-t-elle pas une fonction esthétique et créative ?
Effectivement pour plaire aux lecteurs, la conception du beau s’est diversifiée selon les poètes. Pour les romantiques, elle est liée à l’expression du Moi où le poète exalte avec lyrisme ses sentiments personnels, qu’ils soient heureux ou malheureux. Alphonse de Lamartine a, par exemple, exprimer cela dans « Le Lac », Les Méditations. Dans ce poème, Lamartine exprime son angoisse devant la fuite du temps comme l’illustre l’expression « Le temps m’échappe et fuit » (v.30). Le vers 29 « Mais je demande en vain quelques moments encore » nous montre son désir d’éternité par le souvenir de son amour pour Julie. Le romantisme montre également une marque d’engagement comme l’a fait Victor Hugo dans le recueil de poème Les Châtiments de 1853 où il s’oppose à Napoléon III. Le poète romantique se qualifie de « voyant », de « Mage, de « géant ». Par la puissance de son imagination, il doit être capable de lire l’avenir de l’Homme. Dans La Légende des siècles, Hugo retrace dans ses poèmes l’histoire de l’humanité et présente l’Homme comme un héros en marche vers le progrès et la liberté. Le romantisme met aussi en avant la nature comme le montre Hugo dans Les Contemplations. Un autre mouvement va se développer en réaction au romantisme : c’est la naissance
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