Corpus corrigé cas

Lundi 21 Septembre 2015

Question de corpus

      Ce corpus est composé de deux textes : Si c'est un homme (1947) de Primo Lévi, qui présente le témoignage de l'auteur sur sa déportation au camp d'Auschwitz, laissant ainsi des traces de son passage, et fournissant le nécessaire à une étude sur les aspects de l'âme humaine; L'origine de la violence (2009) de Fabrice Humbert, qui met en scène un jeune à la recherche de l'histoire de sa famille, qui tente de comprendre l'origine de la violence à travers un passé douloureux; mais aussi d'un extrait d'une bande dessinée d'Art Spiegelman : Maus (1991), dans laquelle l'auteur retrace le récit de la vie de déporté de son père. Cet ensemble de textes traite principalement de la monstruosité de l'homme face à une humanité diverse, en se basant sur des faits réels tirés de la grande période des camps d'extermination nazis (à partir de 1941).

Comment ce corpus nous invite-il à réfléchir sur la déchéance de l'humanité ?

1. La déshumanisation de l'homme
2. L'homme à l'origine de cette déshumanisation

      Le corpus nous confronte à la déshumanisation de l'homme, soit le fait de lui enlever son caractère humain. Cet aspect est mis en avant dès le début du texte Si c'est un homme de Primo Lévi, à travers les déportations des juifs dans des trains de marchandises, sans nourriture et sans eau. Les hommes sont ainsi abaissés au rang de marchandises, soit des objets sans valeur. De plus, ils sont animalisés et comparés à des fourmis. En effet, tous ces hommes sont attroupés autour des quais, allant de gauche à droite, bougeant dans tous les sens, silencieux, inquiet du destin qui les attend. Dans la bande dessinée d'Art Spiegelman, les hommes sont animalisés dès le départ à travers les illustrations des personnages, cependant représentés différemment en fonction de leur rôle à cette période marquante de l'histoire. Il y a une opposition entre les Allemands, représentés par des chats et les juifs, qui eux, sont des souris; comme le veut la réalité qui fait du chat un être monstrueux pour la souris. De plus, les hommes sont privés de leur identité car, tout d'abord triés, ils sont également rasés et habillés de la même façon, tels des êtres sans personnalité. Cependant, cette déshumanisation ne s'arrête pas à l'aspect physique des hommes. Elle est aussi présente dans leurs conditions de vie, comme en témoigne L'origine de la violence. Ce texte dresse une description très réaliste des pièces de torture utilisées contre les prisonniers, qui sont, ici, assimilées à des pièces où règne le mal absolu.

Ce corpus est, ici, utilisé de manière à montrer que l'homme est lui-même déshumanisé par l'homme, ce qui insiste sur l'aspect monstrueux de certains êtres humains.

       En effet, l'ensemble de ces trois textes accentue également le caractère monstrueux de l'homme, à travers l'exemple des Allemands, des soldats SS. Dans le texte de Primo Lévi, les Allemands sont impassibles et présentent des postures fixes. Ils sont animalisés dans leur façon de s'exprimer par des aboiements barbares. Ils symbolisent ici la terreur, n'hésitant pas à faire recours à la violence contre les juifs. Primo Lévi les assimile à des monstres pleins de cruauté, agressifs et autoritaires, les décrivant de manière totalement péjorative et remettant ainsi en cause la question d'humanité. De plus, on retrouve ce ton autoritaire dans l'ensemble du corpus. Dans Maus, il est mis en avant par la taille des bulles et des caractères, ce qui donne l'impression d'un ton élevé malgré l'absence de son. Dans le texte de Fabrice Humbert, la monstruosité de l'homme est poussée «à l'extrême». En effet, les scènes de violence et les actes mentionnés sont rattachés, d'une certaine façon, à des passages bibliques faisant référence au Mal absolu, à l'Enfer, mais aussi à la figure du Mal : Satan.

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