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Commentaire sur le pamphlet de Voltaire, "Femmes, soyez insoumises à vos maris".

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Par   •  28 Juin 2017  •  Commentaire de texte  •  1 605 Mots (7 Pages)  •  1 549 Vues

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Lecture analytique n°3 : « Femmes, soyez soumises à vos maris ». VOLTAIRE.

Introduction :

Voltaire, philosophe des Lumières, s’est trouvé sur tous les fronts de la contestation (intolérance, torture, guerre, esclavage). Dans l’extrait de « Femmes, soyez soumises à vos maris » que nous allons étudier, il aborde la question de l’inégalité des femmes vis à vis des hommes et de la dépendance des femmes à l’égard de leurs maris. L’extrait proposé rapporte le dialogue entre un abbé et une femme de l’aristocratie, la Maréchale de Grancey, en colère contre une phrase qu’elle a lue dans les Epîtres de Saint- Paul : « Femmes, soyez soumises à vos maris ». Elle expose sa propre vision de la femme et blâme les hommes. Dans un premier temps, nous verrons qu’elle adopte un langage vif et libéré ; puis nous analyserons la manière dont elle cherche à convaincre son interlocuteur ; enfin, nous expliquerons comment elle utilise toutes les ressources du langage pour persuader.

I/ Une femme de caractère, au langage vif et libéré 

a) Une parole vive :

Rafale de questions qui ne laissent pas le temps à l’abbé de réagir (cf. L.32 à 37).

Beaucoup de phrases sans verbes ou nominales, qui traduisent son emportement.

De nombreuses exclamations et interjections qui traduisent son indignation à l’égard de la condition réservée aux femmes.

Emploi d’un langage très imagé qui fait surgir de véritables tableaux dans l’esprit de l’interlocuteur.

1/ Dans la description des hommes : elle évoque un « menton couvert d’un vilain poil rude », qu’il faut « tondre de fort près » : elle focalise sur un détail physique, qu’elle caricature (voir les deux adjectifs négatifs « vilain » et « rude »). Elle a l’art de croquer les gens.

2/ Dans la description de la princesse allemande : la multiplication des verbes d’actions et l’emploi des pluriels laisse imaginer un mouvement incessant, une activité fébrile.

Elle insère dans ses arguments des conversations imaginaires (par exemple : « Sans qu’on vienne me dire encore : Obéissez », à la ligne 37).

b) Une parole libérée :

La Maréchale dit tout ce qu’elle pense, sans se soucier des convenances et du savoir- vivre. Elle apparaît comme une femme de caractère.

Elle n’hésite pas à évoquer les réalités crues de la vie, sans chercher à les embellir. Elle parle ainsi de la grossesse comme d’une « maladie de neuf mois qui est quelquefois mortelle », elle évoque aussi l’accouchement (« mettre au jour avec de très grandes douleurs un enfant ») puis elle termine en parlant des règles (« des incommodités très désagréables »). Elle présente de plus les particularités physiologiques des femmes comme des inconvénients (voir les champs lexicaux de la maladie et de la souffrance).

Elle peut se montrer très irrespectueuse. Elle se moque ainsi de Saint Paul avec des termes qui connotent tous le mépris : « j’ai jeté son livre », elle le déclare « très impoli », suggère qu’il est « très difficile à vivre » (elle en fait donc le blâme). Elle ajoute avec ironie : « je lui aurais fait voir du pays ».

Ce langage est à l’image de sa vie. La maréchale est une femme libre. Elle fait allusion à ses amants, certes par périphrase, mais n’oublions pas qu’elle parle à un abbé : « Nous nous promîmes d’être fidèles : je n’ai pas trop tenu ma parole, ni lui la sienne » (lignes 31/32). On remarque au passage qu’elle accepte les infidélités de son mari. La seule règle de conduite qui lui semble valable est donc la liberté : elle refuse toute servitude, toute dépendance, comme le montre la question rhétorique de la ligne 32 et l’emploi du terme « esclaves », très fort pour qualifier le sort des femmes (elle veut provoquer l’indignation).

II/ Une femme des Lumières qui cherche à convaincre :

La Maréchale apparaît comme une sorte de Voltaire en jupons !

a) Elle adopte un raisonnement de type inductif.

 Dans tout le texte, elle adopte un mouvement pendulaire qui va alternativement du JE à des termes qui désignent l’ensemble des femmes.

Exemple pour les lignes 25 à 39.

Elle part d’un exemple précis : la femme de saint Paul (« Etait-il marié ? ».

Puis elle se met en situation et formule une hypothèse, comme le montre le conditionnel : « Si j’avais été la femme d’un pareil homme » (ligne 28).

Puis elle raisonne par comparaison avec sa propre expérience : « quand j’épousai M. de Grancey » (+ relever les marques de la première personne).

Enfin, elle généralise ce premier mouvement par le biais d’expressions globalisantes/ génériques : « nous », « la nature » (ligne 38), « pour une femme de qualité » (ligne 35).

Elle utilise ce même mouvement pendulaire entre le « je » et la généralisation dans toute la suite de l’extrait.

Cela lui permet d’être plus convaincante, car elle s’appuie sur son expérience, qui lui sert à analyser la condition féminine dans son ensemble.

b) Elle reprend méthodiquement les thèses en faveur de l’infériorité des femmes pour démontrer leur fausseté, voire leur absurdité.

Premier argument qu’elle conteste : les femmes doivent dépendre de leurs maris (voir le champ lexical de la servitude).

La maréchale rappelle d’abord les inconvénients d’être femme, en les renforçant par l’emploi des champs lexicaux de la souffrance et de la maladie. Si elles devaient en plus « Obéir », ce serait un inconvénient supplémentaire et intolérable.

Elle utilise ensuite un argument se

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