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Étude du pamphlet satirique de Voltaire « femmes soyez soumises à vos maris »

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Par   •  26 Juin 2014  •  1 334 Mots (6 Pages)  •  1 671 Vues

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Femmes, soyez soumises à vos maris

Introduction

[Amorce] Voltaire, philosophe des Lumières, a combattu toutes les formes d’injustices. Dans ce texte, il aborde un type d’esclavage bien spécial : la dépendance des femmes dans la société, l’inégalité hommes-femmes, débat déjà abordé par des femmes comme Louise Labé à la Renaissance ou Marie de Gournay au xviie siècle.

[Présentation du texte] Il choisit pour mener ce combat un genre hybride, à mi-chemin entre le récit, le dialogue, le discours et presque le conte philosophique.

[Situation du passage] Un abbé rencontre une aristocrate, la maréchale de Grancey, qui fulmine contre une phrase qu’elle a lue dans les Épîtres de saint Paul : « Femmes, soyez soumises à vos maris. » Elle exprime son mécontentement et expose sa vision de la femme, qu’elle défend contre les hommes.

[Annonce du plan] La maréchale révèle une personnalité particulièrement vive et libérée. C’est une avocate et une oratrice habile, dont le plaidoyer en faveur des femmes, qui est aussi un réquisitoire contre les hommes, reflète bien les idées novatrices du siècle des Lumières.

I. Une femme pétulante à la forte personnalité

La maréchale est une femme vive et libérée, bien représentative du siècle des Lumières.

1. Une femme de caractère

Son fort tempérament se marque dans la modalité de ses phrases (rafale de questions, phrases longues, l. 24-28), avec des anaphores (« N’est-ce pas… ? »), des exclamations, des phrases nominales (l. 17, 34) et des termes violents (presque des injures : « des imbéciles »).

Elle n’hésite pas à parler crument des réalités de la vie des femmes, la grossesse (« une maladie de neuf mois »), l’accouchement et ses « grandes douleurs », les règles (« des incommodités très désagréables », « ces douze maladies par an »).

2. Une femme à la vie débridée, mais cultivée

Elle a des amants (« je n’ai pas trop gardé ma parole » est un euphémisme pour : j’ai trompé mon mari) et elle accepte les infidélités de son mari.

Elle est cultivée : en témoignent ses lectures (elle lit saint Paul), ses références littéraires (elle connaît des vers de Molière par cœur, l. 33), les discussions sérieuses qu’elle a sur la politique (l. 43-51), envisageant même d’avoir un « État à gouverner ».

3. Une femme irrespectueuse, qui n’a pas la langue dans sa poche

Elle a un langage imagé et pittoresque : elle fait un « croquis » amusant des hommes qui ont « le menton couvert d’un vilain poil rude », « les muscles plus forts » et qui « peuvent donner un coup de poing mieux appliqué » (l. 35, 38, 39) et un portrait vivant de la « princesse allemande qui se lève à cinq heures du matin » (l. 44).

Son irrespect pour les diverses autorités apparaît dans l’évocation du « couvent » peuplé d’« imbéciles » (les prêtres), dans son franc-parler face à l’abbé à qui elle ne laisse pas la parole, dans sa contestation des autorités religieuses reconnues (saint Paul).

Elle manie volontiers l’ironie (l. 19, 34, 39), signe de supériorité et d’impertinence.

II. Un discours habile et convaincant

Le discours de la maréchale révèle une habileté digne d’un philosophe des « Lumières » (l. 47).

1. Une argumentation bien construite et bien menée

Son argumentation suit une démarche expérimentale scientifique : elle part d’un exemple précis (la femme de saint Paul), elle procède par hypothèse pratique, se met en situation à travers le système conditionnel qui ouvre son argumentation (« si j’avais été la femme […], je dirais »). Puis elle raisonne par comparaison avec sa propre expérience (« Quand j’épousai », indices personnels de la 1re personne : « m’ », « me », « je »).

Elle opère un mouvement pendulaire du « je » au général : elle généralise par le biais d’expressions globalisantes (« pour une femme de qualité », « la nature »), ou par des pronoms personnels de la 1re personne du pluriel : « nous » (= les femmes) ; voir aussi « que j’aie » (l. 34), « un homme » (l. 21), « les hommes » (l. 38), « les nôtres » (l. 38).

Elle recourt aussi à d’autres types de raisonnements : reprise

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