Commentaire littéraire sur un extrait d'Eugénie Grandet de Balzac
Commentaire de texte : Commentaire littéraire sur un extrait d'Eugénie Grandet de Balzac. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Tw1zz_ • 12 Février 2021 • Commentaire de texte • 1 562 Mots (7 Pages) • 4 670 Vues
COMMENTAIRE LITTÉRAIRE
Eugénie Grandet d’Honoré de Balzac est un roman qui entre dans le recueil de la Comédie Humaine paru dans les années 1830-1840 pendant la Monarchie de Juillet. Ce roman fait son apparition en plein début d’un mouvement littéraire et culturel très connu : le réalisme. En effet, lorsque Balzac décide de publier son roman il portait déjà en lui une idéologie réaliste. Cet extrait du chapitre II de cette œuvre se déroule chez les Grandet. On y retrouve Eugénie cherchant à tout point à plaire à son cousin Charles venu chez les Grandet car son père a fait faillite et s’est suicidé par la même occasion. Ici le narrateur idéalise toutes les actions d’Eugénie même celles sans importance et il nous décrit ensuite la réalité de la vie d’Eugénie Grandet. En effet, elle change complètement de mentalité; elle devient soudainement intelligente. Nous nous en apercevons car l’auteur accentue son puissant désir de vouloir tout bien faire jusqu’à ironiser des scènes banales de la vie de province. Elle se croit seule à comprendre son cousin et va jusqu’à donner des instructions claires à Madame Grandet et à sa servante Nanon, scène qui, jusqu’ici, paraissait inconcevable. Dans cet extrait nous nous demanderons donc comment Balzac fait pour opposer ces deux idées que sont l’ amour d’Eugénie Grandet envers son cousin Charles qui la transfigure et nous verrons en quoi la naïveté, l’insouciance et la folie d’Eugénie est ironique.
Premièrement, l’amour d’Eugénie la transforme et la transfigure, elle qui est prête à tout pour épouser un dandy qui n’a que faire d’elle. Comme dit précédemment, Eugénie Grandet se met à réfléchir ce qui pourrait nous surprendre étant donné la niaiserie et la stupidité de ce personnage pourtant gentil et simple d’esprit. Ici je pense qu’Honoré de Balzac nous prouve que l’amour déboussole complètement Eugénie. D’habitude, elle passe son temps à répondre aux exigences ou à se plier sous les ordres du père Grandet sans trop se poser de question. Désormais, grâce aux pouvoirs de l’amour, Eugénie ne reçoit plus aucune instruction; elle en donne « Elle donna l’idée a la grande Nanon de bassiner les draps avec de la braise du feu » ou « elle convainquit sa mère de la nécessité d’allumer un bon feu de cheminée ». Là Balzac met en évidence le changement de mentalité d’Eugénie, la prise de conscience de cette dernière et sa transformation due à l’amour naissant envers son cousin Charles : elle est transfigurée. Effectivement l’auteur met en avant que ce n’est plus la fille timide et simple d’esprit que nous avions appris a connaître durant le début de ce roman mais bien une fille rayonnante, enthousiaste et pleine de vie. Balzac souligne dans la deuxième citation le sens de persuasion d’Eugénie envers sa mère jusqu’alors encore insoupçonné de tous.
Deuxièmement, Eugénie est complètement idéalisée par Honoré de Balzac comme nous avons pu nous en rendre compte dans les deux exemples précédents. Maintenant nous allons voir comment l’amour la rend soucieuse et inquiète. En effet, Eugénie est tellement généreuse et bienveillante qu’elle devient très anxieuse vis à vis du confort de Charles et de la commodité de sa chambre assez banale : la fille des Grandet veut absolument la rendre luxueuse pour que son cousin s’y sente bien. Par conséquent Eugénie arrive à convaincre sa mère et Nanon de se plier docilement et sans répliquer à ses attentes « elle arriva fort heureusement pour prouver à sa mère et à Nanon, qui revenaient pensant avoir tout fait, que tous était à faire ». Cette citation est assez ironique étant donné la position d’Eugénie qui est soumise aux ordres du père Grandet et là, pour la première fois, elle donne des ordres. Cela fait donc sourire car, en quelque sorte, les rôles deviennent inversés le temps de quelques lignes. Aussi, Eugénie qui est d’habitude très docile et extrêmement disciplinée nous apparaît en tant que femme devenue rebelle et tenace comme dans cette citation où Eugénie pousse la servante Nanon, contre son gré, à désobéir à Félix sans rien lui dire « … détermina Nanon à monter, sans en rien en dire à son père ». D’une part Eugénie devient rebelle mais d’autre part ce qui est le plus étonnant c’est que la servante, elle qui est si dévouée envers le maître des lieux, désobéit en ayant toute sa conscience.
Nous venons donc de voir dans ces deux paragraphes argumentés en quoi Eugénie est transformée du fait qu’elle devienne rebelle, brusquement intelligente et ayant une certaine force de persuasion envers sa mère et Nanon. Mais nous venons également de nous rendre compte à quel point l’amour la rend perturbée et soucieuse face aux modestes moyens dont elle dispose pour plaire à un cousin habitué au luxe. Nous allons désormais mettre en exergue la naïveté d’ Eugénie et l’ironie des phrases d’Honoré de Balzac qui visent à se moquer de la fille des Grandet.
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