Commentaire littéraire
Commentaire de texte : Commentaire littéraire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Hassmd • 24 Juin 2019 • Commentaire de texte • 1 049 Mots (5 Pages) • 452 Vues
Commentaire littéraire
I. Une scène d'exposition
1. Présentation des personnages
Les retrouvailles hasardeuses permettent de faire la présentation des personnages.
Le spectateur apprend ainsi l'identité des personnages, le passé de Figaro et son rang social. Figaro a été le valet du Comte : (« Je me souviens qu'à mon service… »). Le spectateur apprend également sa situation actuelle : Figaro a été barbier à Séville (« faisant la barbe à tout le monde »).
Les relations maître/valet semblent respectées ici, mais en apparence seulement : Figaro vouvoie le Comte alors que le Comte tutoie Figaro. Figaro assure qu'il se remettra au service du Comte (« prêt à servir de nouveau votre Excellence en tout ce qu'il lui plaira m'ordonner. »).
Cependant, c'est Figaro qui prend le plus la parole, ne laissant pas penser que celui-ci est inférieur au Comte. De plus, le spectateur sait que Figaro est le personnage principal car le titre de l'œuvre est Le Barbier de Séville.
D'autre part, le Comte se fait appeler Lindor ce qui souligne le fait que la situation a évolué et que Figaro n'est plus son valet.
2. Présentation de l'intrigue
L'intrigue amoureuse apparaît (« Un moment… J'ai cru que c'était elle… »). Il y a un danger car le Comte se fait nommer Lindor. Comique de gestes : le Comte surveille la jalousie (= petite fenêtre) pendant leur conversation.
Beaumarchais joue sur le suspense en évoquant un danger (« Viens donc, malheureux ! tu me perds. »). Cette intrigue dynamise le spectacle. Le rythme de la scène est soutenu et le ton est léger.
II. Une satire de la société du XVIIIème siècle
1. Les inégalités sociales
Trois formules de Figaro dénoncent les inégalités : « persuadé qu'un grand nous fait assez de bien quand il ne nous fait pas de mal », « Eh, mon Dieu, Monseigneur, c'est qu'on veut que le pauvre soit sans défaut » et la question rhétorique provocatrice : « Votre Excellence connaît-elle beaucoup de maîtres qui fussent dignes d'être valets ? ». Présents de vérité générale.
Figaro insiste sur l'oppression des grands sur le peuple. Les inégalités sont exprimées avec force. Leur forme de maximes leur confère une forme de vérité universelle.
L'impartialité de la société est soulignée par l'opposition entre les termes utilisés : « accueilli / emprisonné », « loué / blâmé », « aidant / supportant ». Les raisons des différences entre les grands et le peuple ne sont pas données => aberration de la condition du peuple.
2. Satire du monde des lettres
Le Comte représente l'opinion des grands face à la production des hommes de lettres : « Ah ! Miséricorde ! », « Monsieur l'auteur tombé ». Le Comte interrompt Figaro : « Oh grâce ! grâce, ami ! ». « Griffonnant » est un terme péjoratif vis-à-vis du monde des lettres. « L'Amour des Lettres est incompatible avec l'esprit des affaires » montre à quel point l'esprit de l'artiste est piégé par le sort de l'image et donc pas assez avec la réalité. Cet amour ne génère pas d'argent. Le Monde des Lettres s'avère être un monde de souffrances. Des termes renvoyant à la poésie sont présents comme « bouquets à Chloris » ainsi que des termes cernés par la souffrance : « tragique », « la cause de mon malheur ». Un monde de souffrances est annoncé.
Figaro utilise ici le théâtre comme une tribune où il dénonce les injustices et ses ennemis. Les critiques décident de la qualité d'une œuvre, la « cabale » a toujours existée ; elle était autrefois celle des dévots. L'énumération des « libraires, critiques… » etc. témoigne des nombreux ennemis de l'auteur. La métaphore de la bestialité qui est employée montre que les critiques ne valent pas mieux que les animaux. Figaro est obligé de se battre pour survivre, d'où la métaphore du combat : « acharnement », « achever » : vampirisation. Son efficacité critique est optimisée par les métaphores. Les « feuillistes » est un néologisme qui désigne ceux qui écrivent des feuilles.
III. La comédie comme salut
1. Une philosophie du bonheur
L'habitude du malheur introduit la devise de Figaro : « je me presse de rire de tout, de peur d'être obligé d'en pleurer ». Le malheur est la seule condition qui accompagne un « petit ». On peut parler d'un principe philosophique car nous avons le mot « philosophiquement ». Pour remédier au malheur, il écrit une comédie. A travers lui, Beaumarchais utilise la comédie comme une arme de combat. Une esthétique du bonheur se dessine, sorte de manifeste du théâtre de Beaumarchais. C'est par le rire et la comédie que Beaumarchais tente de réparer les inégalités du monde : « Faire la barbe à tout le monde ».
2. « Faire la barbe à tout le monde »
Dans la métonymie « l'utile revenu du rasoir est préférable aux vains honneurs de la plume », le rasoir est le monde du peuple, artisanal et la plume le monde intellectuel. Même s'il renonce à écrire, Figaro maîtrise parfaitement la langue. « Faire la barbe à tout le monde » a un sens double. Dans le sens propre, Figaro rappelle sa profession ; dans le sens figuré, cela signifie se moquer des gens sous leurs nez. C'est confirmé par « se moquant » et « bravant les méchants ». Les paroles de Figaro sont le manifeste du théâtre de Beaumarchais. Il combat bien ses ennemis par la comédie. Un subtil « clin d'œil » autobiographique se glisse : « blâmé », « critiqué ». Figaro fait même la barbe au Roi au mépris des courtisans. L'intrigue amoureuse surgit, pleine de danger à la fin de la scène. On sait que Figaro fera partie de l'action. Toute l'audace du rôle principal de Figaro dans la pièce est révélée.
...