Commentaire – incipit La Cache christophe boltanski

Journaliste, essayiste et issue d’une famille célèbre et artistique, Christophe Boltanski obtient le prix féminin en 2015 avec son premier roman La Cache où il raconte la vie de sa famille excentrique et brillante après la mort de ses grands parents, comme devoir de mémoire. La cache désigne une pièce minuscule de la maison familiale où se cachait le grand père pour éviter la déportation lors de la guerre. La cache, sortie en 2015 raconte donc l’histoire familiale de Christophe Boltanski où il entremêle les époques avec des analepses renvoyant à la guerre. C’est ce qui fait d’ailleurs l’originalité de ce roman.

Avec cet incipit romanesque on se demande comment le narrateur s’y prend t-il pour décrire son enfance. Il choisit d’abord de décrire sa famille singulière et ensuite plus particulièrement de décrire sa grand-mère hors du commun.

Dans cet incipit romanesque, le narrateur nous décrit son enfance en nous montrant donc premièrement une description de sa famille singulière.

Tout d’abord, il nous la décrit comme une famille apeuré.

Les verbes ont une valeur de description  « avaient » l10, « restait » l12, « circulaient »l4, on comprend alors que le narrateur décrit les scènes habituelles de son enfance avec sa famille. Les indications temporelles confirme car « Paris » et « Fiat 500 Lusso » situent l’histoire aux années 60/70. Les mots d’exagération « accomplir », « à l’abris », « plonger », « entassés », « s’aventuraient » sont utilisés pour des actions qui sont pourtant simples comme sortir dehors, rentrer dans la voiture... Cela provoque une opposition entre la vie de la famille de Boltanski et la vie d’autres familles ; et donc accentue leur originalité. Cela montre aussi que le confinement pour la famille est resté encré même après la guerre. La famille du romancier veut rester cacher et est toujours apeuré. De plus, la comparaison « comme la capsule d’une fusée » l9 compare la voiture à une issue de secours. C’est comme si le danger semblait toujours les guetter et qu’ils avaient constamment besoin d’un plan de sauvetage. La présence proche de la voiture les rassure donc : « sa portière avant droite tournée invariablement vers l’entrée de la cuisine » l10 et « pour l’atteindre ils n’avaient qu’un petit escalier ». Enfin, la phrase « ils n’abandonnaient personne derrière eux » confirme l’impression de sauvetage ou d’issue de secours grâce à la voiture. La phrase courte et nominale « elle, au volant. »l14 souligne la singularité de la famille car habituellement à cet époque c’est l’homme qui conduisait.

Le narrateur décrit sa famille de son point de vue d’enfant. Cela est montré par les pronoms « je », « nous » et la phrase « Jean-Elie, Anne et moi.. » où son oncle et sa tante sont nommés. Le narrateur parle donc à la première personne du singulier et s’inclue dans le récit, c’est une autobiographie. La présence de la famille est importante mais demeure implicite « Elle, au volant. Lui, à côté delle. » l14 on devine qu’il parle de ses grands parents malgré qu’ils soient nommés par des pronoms, cela renforce alors leur originalité. Aussi, tout au long du texte un vocabulaire enfantin est présent et remplace parfois des mots techniques : « toug-toug », « capsule », « vieux canot crachotant », « cyborg », « pétrolette ».. ce vocabulaire montre le point de vue de l’enfant emprunté par auteur pour décrire l’histoire. Le coté enfantin renforce également le thème de la famille. Enfin, il renvoie au registre comique présent dans tout le texte.

La famille singulière de l’auteur est également mise en avant par la voiture considérée comme un autre membre de la famille. Au début, les phrases ne désignent pas explicitement la voiture « ils s’aventuraient hors de la maison que motorisés » l2 ou « à l’abri d’une carrosserie ». L’élément important du récit n’est dévoilé qu’après : « ils circulaient à bord d’une fiat 500 Lusso » l4. L’auteur donne ici de l’originalité et un effet de surprise.

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