Commentaire de texte, Victor Hugo "elle avait prit ce pli"
Commentaire de texte : Commentaire de texte, Victor Hugo "elle avait prit ce pli". Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Victor Delbos • 18 Décembre 2017 • Commentaire de texte • 1 173 Mots (5 Pages) • 8 054 Vues
Hugo « Elle avait pris ce pli »- CONTEMPLATIONS « Pauca Meae »
Victor HUGO, écrivain polygraphe du XIXème siècle, également homme politique respecté et père attentionné,
fut la figure la plus représentative du Romantisme, ce mouvement culturel consistant à rejeter les règles établies
par le Classicisme mais surtout privilégiant la sensibilité, l'épanchement des émotions et la nature. C'est avec les
Contemplations, qu'il manifesta le plus vivement ce désir d'expression personnelle, celle d'un Moi crucifié par la
douleur d'avoir perdu sa fille âgée de 19 ans. Le recueil, paru en 1856, rassemble des poèmes écrits dans les vingt
années précédentes, en France puis en exil. Hugo y « contemple » à la fois le monde, son passé (section Autrefois)
et ce désespoir à la fois personnel et universel qu'est la mort d’un enfant (section Aujourd'hui). Le quatrième livre
est intitulé Pauca Meae. Entièrement dédié au deuil de sa fille, le poète se révolte contre la cruauté du destin mais
exprime également sa nostalgie d'un bonheur à présent impossible, exactement comme dans le poème que nous
allons étudier,
«Elle avait pris ce pli … » composé de 26 alexandrins à rimes suivies, sans titre.
LECTURE...
VOTRE PBM : Comment HUGO exprime-t-il dans ce poème le souvenir des jours heureux ?
Poème autobiographique, nous montrerons qu’Hugo dresse le portrait de sa fille, puis
I – EN DRESSANT LE PORTRAIT DE LEOPOLDINE (jamais nommée dans le recueil)
1° Description des habitudes de sa fille prises dans sa petite enfance.
* P ortrait en action : pas de description physique, mais gestes et mouvements de Léopoldine, évoqués avec
précision.
*Imparfait d'habitude pour ses actions rituelles « entrait/ disait/ prenait » etc.
*Locution verbale « prendre le pli » = respecter des habitudes
*La fillette apparaît pleine de vivacité : rythme des phrases, brèves v. 5-6 (les lire) juxtaposées en parataxe (= absence
de mots de liaison)
*Le poète fait aussi revivre sa voix : discours direct des paroles rituelles de salutation, pleines d'affection pour un
père adoré : v. 4 (citer le texte).
*Les actions de Léopoldine : celles d'une petite fille heureuse de pénétrer l'intimité de son père, et de se plonger
dans ses activités d'écrivain « ouvrait mes livres / dérangeait mes papiers / ...quelque arabesque folle qu'elle avait
tracée... »
*La phrase qui retrace la découverte des conséquences de la visite de Léopoldine forme elle-même une arabesque
(v. 8 à 13) : phrase longue et sinueuse.
2° La personnalité de Léopoldine devenue jeune fille
*A partir du v. 14, est évoqué ce qu’elle aimait dans la vie : « Dieu, les fleurs, les astres, les prés verts ».
*On y reconnaît le même goût que son père pour la nature mais aussi pour la contemplation de l'infini (Dieu et les
astres) *Le père fait l'éloge de la « clarté de son âme» au vers 15 : c'est un être pur et innocent.
*Le mot « clarté » v. 16 reprend l'image du « rayon » espéré au v. 3 : elle est assimilée à une lumière, sans doute
divine.
*Dimension religieuse conférée au poème par la référence à Dieu, à l'âme et à l'esprit de Léopoldine, dont Hugo
souligne la spiritualité au v. 15.
*Dans ce passage dédié aux qualités morales de L., les phrases occupent tout un vers, trois fois = solennité du
propos.
3° « Et dire qu'elle est morte ! Hélas !» = sa mort, une déchirure
*V. 23 : la douleur surgit dans une phrase au présent d'énonciation, exclamative, accompagnée d'une interjection
pathétique « Hélas ».
*Un alexandrin disloqué par la survenue d'une pensée insupportable : une coupe après le 1er hémistiche, puis une
autre deux syllabes après, et 3 points d'exclamation
*Puis une prière
...