Commentaire composé : acte I scène 2 du Mariage de Figaro ou La Folle Journée
Commentaire de texte : Commentaire composé : acte I scène 2 du Mariage de Figaro ou La Folle Journée. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Theooo000 • 15 Mars 2020 • Commentaire de texte • 2 297 Mots (10 Pages) • 800 Vues
Commentaire composé : acte I scène 2 du Mariage de Figaro ou La Folle Journée |
Depuis l’Antiquité, le personnage du valet a conquis une place centrale au théâtre, visible notamment dans la tradition populaire et la commedia dell’arte. Beaumarchais va s’inspirer de Molière, un grand dramaturge du XVIIème siècle appartenant au mouvement du classicisme. Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais alias Beaumarchais est un écrivain et dramaturge français du XVIIIème siècle. Il a notamment écrit une trilogie composée du Barbier de Séville (1775), La Folle Journée, ou Le Mariage de Figaro. (1784) et La Mère coupable (1792). Il introduit dans cette trilogie un valet du nom de Figaro. On retrouve aussi plusieurs personnages d’une pièce à une autre comme la comtesse, Rosine mais des années plus tard.
Le passage que nos allons étudié correspond à l’acte I scène 2 du Mariage de Figaro. Dans cette scène, Figaro, se retrouve seul. C’est un monologue. Il apporte au spectateur des informations pour bien saisir la situation : cette scène fait partie de l’acte d’exposition. Dans la scène précédente, le matin de ses noces, Figaro vient d'apprendre par Suzanne, sa fiancée, que le Comte Almaviva dont il est le valet lui fait la cour avec l'aide de Basile, son maître à chanter. Dans ce monologue, Figaro fait part au spectateur de ses sentiments dans un long monologue. Nous pouvons donc nous demander en quoi ce monologue permet à Figaro d’exprimer ses émotions et de planifier ses actions futures ?
Pour répondre à cette question, nous mettrons d’abord en évidence le fait que Figaro est un valet émotif et sous le choc ; puis, dans un second temps, nous montrerons que ce monologue est dirigé contre le comte et Bazile.
Étudions d’abord les émotions et l’état psychologique que Figaro fait ressortir de lui dans son monologue.
Tout d’abord, Figaro exprime son amour pour Suzanne à travers un éloge amoureux dans les trois premières phrases de son monologue. En effet, il laisse libre cours à ses sentiments amoureux. Il fait un portrait mélioratif de sa fiancée. Il emploie par exemple les termes « charmante » et « riante » (ligne 1), «pleine de gaieté, d’amour et de délices !» (ligne 2) et « sage » (ligne 3). Ces mots sont organisés sous la forme d’une énumération des qualités de Suzanne. Cet éloge possède aussi trois phrases non verbales. Cela montre une absence d’action : il rêve de Suzanne. On observe aussi des exclamations qui expriment l'enthousiasme des sentiments de Figaro et son admiration pour sa future femme. De plus, la didascalie ligne 3 : « Il marche vivement en se frottant les mains » indique que Figaro se met en mouvement après sa rêverie méliorative, l’éloge de Suzanne. La pensé de Suzanne le rend donc heureux. Figaro se réjouit d’avance de revoir Suzanne.
Dans un second lieu, Figaro exprime un sentiment contraire par rapport au début de son monologue. Il fait part de sa colère au spectateur. En effet, étant très contrarié par ce qu’il a appris dans la scène précédente : le comte fait la cour à Suzanne, le valet a besoin de se défouler verbalement. L’absence du comte, son rival et son maître, lui permet de pouvoir exprimer tout ce qu’il ressent. Figaro est dominé alors que le comte est dominant sur le plan social. Dans ce monologue on peut observer une ponctuation forte qui marque la colère intense de Figaro. Ce dernier utilise par exemple beaucoup d’exclamations mais elles n’exposent plus l'enthousiasme des sentiments de Figaro et son admiration pour sa future femme du début du monologue. Ces phrases expriment la colère de ce dernier quand il parle du Comte : « Ah ! Monseigneur ! » (ligne 4). L'interjection « Ah ! » montre son indignation. C’est en quelque sorte un cri de colère. Ensuite, on a de nombreuses virgules donnant un rythme saccadé aux phrases. Elles montrent que Figaro essaie de retenir sa colère. Ces virgules corresponde soit à une énumération : « toujours riante, … » (ligne 1) soit à un parallélisme et une opposition : « Pendant que je galoperais d'un côté, vous feriez de l'autre à ma belle un joli chemin » (ligne 11 et 12). Figaro passe donc aussitôt de l'enthousiasme à la colère. Figaro fait aussi preuve de beaucoup d'ironie avec l’utilisation d’euphémismes pour parler des intentions du Comte parce qu’elles le mettent en colère. Par exemple, lorsqu'il dit « vous, daignant concourir à l’accroissement de la mienne [de famille] ! » (ligne 14), il cite l'intention du Comte d'utiliser son droit de cuissage sur Suzanne et d’avoir des enfants avec elle. Il fait semblant d’être heureux et le présente comme un avantage. La phrase « Quelle douce réciprocité » est aussi une ironie pour montrer que le comte ne fait pas attention à Figaro alors que au contraire, Figaro fait attention à ce que le Comte ne manque de rien. C’est une relation à sens unique, sans réciprocité. Et enfin, Figaro exprime sa colère contre Bazile, l’adjuvent du comte et le professeur de clavecin de la comtesse. Il l’insulte en le traitant de « fripon » (ligne 19) et menace Bazile : « Je vais t’apprendre » (ligne 20).
Enfin, ce monologue reflète en Figaro une agitation intérieure. En effet, il a du mal à avoir une pensée structurée parce qu’il a appris que son maître faisait la cour à Suzanne, sa fiancée. Figaro est sous le choc. On comprend que le monologue se passe dans sa tête grâce aux verbes de pensées comme « je chercher » (ligne 5) et j’entends (ligne 7). Le valet a une pensée désorganisée entre la ligne 4 la ligne 19. On note beaucoup de propositions courtes, de ponctuations juxtaposées et un rythme rapide de son monologue. Cela montre qu’il n’a pas un résonnement construit. Figaro hésite aussi sur le pronom personnel à utiliser. Tantôt il utilise la deuxième personne du pluriel. C’est un signe de respect : il est dominé socialement sur le plan social. L’utilisation de ce pronom est un moyen d’interpeler le comte de manière directe et violente. Et tantôt, il s’adresse au comte avec la troisième personne du singulier pour marquer une prise de distance, de recul de Figaro par rapport au comte. Cela permet de montrer que le comte n’est pas présent sur scène.
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