Commentaire composé (CNED)
Commentaire de texte : Commentaire composé (CNED). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lyslana • 16 Mai 2016 • Commentaire de texte • 2 270 Mots (10 Pages) • 3 067 Vues
Références du devoir Matière : Français Code de la matière : FR10 N° du devoir : 3 (tel qu’il figure dans le fascicule devoirs) Pour les devoirs de langues étrangères, précisez LV1, LV2 ou LV3 :————— |
Vos coordonnées Indicatif : 2005000951 Nom : Gaucher Prénom : Lyslana Ville de résidence : Troyes Pays (si vous ne résidez pas en France :——————————— |
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Questions
❶
Ces deux extraits, Le jeu de l'amour et du hasard de Marivaux et Fantasio nous présentent deux scènes dans lesquelles il sera question d'un échange de rôles entre maîtres et valets. Par ailleurs, une photographie de Figaro dans la pièce Le Mariage de Figaro de Beaumarchais, mise en scène par Christopher Rauck nous est présentée.
Dans les deux extraits de même que sur la photographie, les costumes sont importants car ils sont le reflet de la position sociale. Selon que le personnage revêt un costume de maître ou de valet, il doit adopter l'attitude et le langage correspondants. Dans l'extrait de Marivaux, Silvia la marquise va échanger sa place avec sa servante dans le but d'examiner Dorante qu'elle doit épouser et d'éprouver son amour, sans qu'il la reconnaisse. De son côté ce dernier échange lui aussi sa place avec son valet. Dans ces pièces, les costumes permettent aux personnages de se dissimuler afin d'observer l'autre le plus discrètement possible. Il en va de même pour les personnages de Fantasio, où le prince qui doit rencontrer pour la première fois sa promise échange son costume avec son aide de camp dans le but d'observer celle-ci à son aise. La photographie de Figaro quant à elle, présente un personnage résolument moderne de part son costume contemporain. La veste ouverte suggère un tempérament affirmé, libre, qui s'affranchit des convenances.
❷
On constate que le fait d'échanger un costume et un rôle a une relative influence sur le comportement des personnages. Dans Le jeu de l'amour et du hasard, il suffit que Lisette enfile les habits de sa maîtresse pour qu'elle trouve soudain de l'assurance dans son attitude et qu'elle mette une pointe d'arrogance à ses paroles. Par exemple ligne 13, la servante qui vient d'endosser le costume de sa maîtresse dit: « essayez de m'en compter, et manquez de respect, si vous l'osez; à cette contenance-ci voilà un échantillon des bons airs avec lequel je vous attends, qu'en dites-vous? ». De même, Silvia après avoir enfilé le tablier de sa servante est immédiatement soumise à celle-ci. Ainsi elle répond docilement à Lisette: « Vous serez contente, Marquise, marchons. » L'aide de camp dans Fantasio, entre lui aussi très bien dans son rôle de prince à tel point qu'il laisse son maître se faire humilier par le roi de Bavière; aussi il tente de se justifier à ce propos lorsqu'il dit: « Comment pouvais-je empêcher Votre Altesse de s'attirer des désagréments qui sont la suite nécessaire du rôle supposé qu'elle joue? Vous m'ordonnez de prendre votre nom et de me comporter en véritable prince de Mantoue. Puis-je empêcher le roi de Bavière de faire un affront à mon aide de camp? » A la différence, le Prince ne joue pas le jeu et se trouve offensé lorsqu'il est rabaissé au rang de valet. C'est ce qu'il exprime lorsqu'il dit à son aide de camp, Marinoni: « Me dire que je suis un impertinent en présence de toute la cour, parce que j'ai voulu baiser la main de la princesse! Je suis prêt à lui déclarer la guerre ». Le prince est trop fier pour accepter d'être humilié et est par conséquent pris à son propre piège. Le fait d'avoir emprunté le costume de Marinoni ne fait pas de lui un subalterne pour autant; trop orgueilleux pour prolonger, il souhaite reprendre son habit et par là même, son rang. La conséquence de cette mascarade est violente puisqu'en représailles, le prince veut déclarer la guerre!
Travail d’écriture :Commentaire
Depuis toujours les dramaturges se plaisent à jouer avec leurs personnages en leur faisant échanger leur rôle et leurs costumes entre eux; source d’intrigues et bien souvent de comique. Déjà chez Goldoni puis Shakespeare, Marivaux et encore chez Alfred de Musset dans Fantasio par exemple dont nous étudierons la scène 3 de l’Acte II . Il s’agit d’une comédie dans laquelle un Prince qui veut observer la Princesse Elsbeth qu’il doit épouser, échange son costume et son rôle avec son aide de camp Marinoni. Ce subterfuge sera alors révélé à la princesse par Fantasio, bienveillant, héros de la pièce.
Alors par quel procédé littéraire l’auteur fait-il apparaître l’importance du costume au XIX e siècle?
Nous montrerons dans un premier temps la difficulté qu’éprouve le Prince à se glisser dans le personnage de son serviteur, puis dans un deuxième temps, l’importance ainsi accordée à l’habit à cette époque.
Une didascalie nous informe que la scène se passe dans une allée du jardin, soit à l’abri des regards et des oreilles. Nous sommes au coeur de l’action et le spectateur est témoin d’une scène où le prince se sentant rabaissé tente dans l’intimité de rétablir les rôles. Aussi dès sa première réplique puis dans les deux suivantes, il s’affirme en tant que supérieur hiérarchique en accablant son acolyte d’insultes et en insistant sur le tutoiement par la répétition des pronoms « tu » et « toi » pour exprimer son mépris; (l.1) « tu n’es qu’un sot colonel « ; ici le décalage entre le tutoiement et le titre donné de Colonel met l’accent sur l’intention de rabaisser. De même (l.3) « tu es un maître butor », (l.5) « tu entasses bêtises sur bêtises, (l.10) « un maraud comme toi ». De plus pour marquer sa supériorité, le prince utilise des injonctions pour s’adresser à Marinoni telles que (l.18) « il suffit, rends-moi mon habit », (l.23) « viens, réfléchissons », (l.25) « remets-le, remets-le et rentrons ». Et le style du prince est parfois emphatique avec l’utilisation de superlatifs par exemple (l.3-4) « le plus grand projet qui se soit enfanté depuis une suite d’années incalculables […] mon plus fidèle serviteur », car lui seul prince de sang est capable de fomenter un tel plan aussi grandiose que lui-même, prince de Mantoue; quelle prétention! Une allitération en [m] lignes 14 et 15 insiste sur le Moi, Je : « mes Etats, me mettre, mes armés ». Le personnage du prince apparait évidemment grotesque.
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