Commentaire Miss Polly Baker
Commentaire de texte : Commentaire Miss Polly Baker. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar celinerbf • 19 Décembre 2016 • Commentaire de texte • 804 Mots (4 Pages) • 9 590 Vues
Commentaire de texte : Miss Polly Baker
Diderot est un Philosophe des Lumières né en 1713 et décédé en 1784, il a écrit le « Supplément au voyage de Bougainville » en 1772. Dans son livre, l’auteur met en scène deux personnages : A et B. Ils donnent leur jugement sur le livre du navigateur Louis Antoine de Bougainville. L’épisode de Miss Polly Baker est une parenthèse de B qui à été ajouté au chapitre 3, à la suite du dialogue entre l’aumônier et Orou. Miss Polly Baker est une jeune fille qui à eu 5 enfants sans être mariée et dans cet extrait nous allons étudier son procès. Nous allons essayer de comprendre comment Diderot dénonce l’injustice faite aux femmes à travers la plaidoirie de Miss Polly Baker. Tout d’abord, nous observeront en quoi cette argumentation est-elle convaincante, puis en quoi ce discours est éloquant.
1ere partie:
Miss Polly Baker fait un discours de rhétorique pour persuader et convaincre les magistrats de son innocence. En effet, elle commence son discours par un avant-propos afin d’avoir l’attention de son auditoire : « Permettez-moi, Messieurs, de vous adresser quelques mots… ». Elle utilise un registre soutenu en employant des termes de droits : « abroges » ou encore « puissance législatrice ». Elle renforce la position de supériorité des juges « je ne vous retiendrai pas longtemps », qui n’ont pas de temps à perdre. Une fois qu’elle a réussi a créer une écoute favorable, Miss Polly Baker essaie d’éveiller leur pitié à travers le registre tragique. Pour cela, elle utilise la forme négative afin de suggérer une image d’elle la plus modeste possible pour créer la pitié de son auditoire. Cette pitié est renforcé par les adjectifs « malheureuse et pauvre » qui la présente comme une allégorie de la douleur. Après cette introduction, elle expose son histoire personnelle qui s’associe à une tragédie. La première phrase de son récit accentue cette idée de tragédie. En effet, l’utilisation de l’adjectif « cinquième » crée un effet de répétition qui souligne qu’elle est prisonnière d’un destin tragique. La répétition de « deux fois » (l.12-13) montre clairement cet acharnement du destin contre elle. Miss Polly Baker expose ensuite ses arguments pour prouver son innocence : tout d’abord, l’argument moral : la pureté de ses moeurs, elle n’a détruit aucune union et souhaite se marier, elle se contente d’élever au mieux ses 5 enfants. Puis l’argument politique, elle rend service à sa patrie en faisant naître des futurs défenseurs. Et enfin l’argument religieux, elle veut être jugée seulement par Dieux mais de son point de vu elle n’a pas offensé la religion. L’adverbe « voilà » vient conclure le discours rhétorique de Miss Polly Baker.
Son discours est un plaidoyer qu’elle met en oeuvre pour plaider sa cause auprès des juges. Miss Polly Baker se défend toute seule et utilise les mêmes techniques de persuasion que les avocats. Tout d’abord la théâtralité en utilisant « voici » et « voilà » qui permettent de dramatiser son discours et ajoute une action à la parole. Elle implique également son auditoire par des apostrophes ou des questions rhétoriques « Mais est-ce ma faute? » (l.35) ou encore « cela ne suffit-il pas? » (l.60). La jeune femme, crée ensuite un dialogue artificiel : « on me répondra que j’ai transgressé les préceptes de la religion » (l.57). En intégrant un procureur imaginaire auquel elle répond par anticipation, elle arrive à mieux désamorcer les objections de ses adversaires et donc à les manipuler. Miss Polly Baker se sert du coup de théâtre comme un avocat qui amène une pièce inconnue dans le procès : elle révèle la trahison du père de son premier enfant, « Cet homme, vous le connaissez tous : il est actuellement magistrat comme vous » (l.47-48).
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