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Commentaire Littéraire - Regrets, Du Bellay

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Par   •  21 Décembre 2018  •  Commentaire de texte  •  1 127 Mots (5 Pages)  •  1 595 Vues

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Les Regrets, recueil de poèmes composé par Joachim Du Bellay a été publié en 1558 en pleine période humaniste. L'un de ses sonnets, le XXXIIe fait référence au voyage que l'auteur a accompli en se rendant à Rome pour suivre son illustre cousin, le cardinal Jean Du Bellay. Toutefois, ce séjour a été une source de déception et de forte désillusion pour le poète de la Renaissance, membre éminent de la Pléïade.

Aussi, il serait intéressant de se demander par quels moyens rhétoriques et littéraires le poète parvient-il à exprimer ses sentiments amers alors qu'il se faisait une idée enthousiaste de son voyage à Rome.

Afin de répondre à cette problématique, il convient de tracer les contours d'un séjour rêvé pour comprendre comment l'infinie déception s'est cristalisée face à la réalité qui attendait le malheureux voyageur.

Le poète, dès les premiers vers de son sonnet, déclare attendre beaucoup de son voyage à Rome. Il s'agit pour lui d'une expérience personnelle à laquelle il est très attaché. En témoigne l'importance accordée à l'usage du pronom personnel "je" dont la présence est récurrente au point de s'intégrer à une anaphore aux vers 1 et 3 : "Je me ferai". Par ailleurs, les cinq premiers vers du sonnet sont majoritairement composés de verbes conjugués au futur de l'indicatif ce qui traduit pour le poète une représentation attendue de son voyage dont la perspective l'agrée pleinement. Il vise, en effet, par le fruit de son imagination le moment à venir où il pourra étancher pleinement sa soif de connaissances.

Aussi, ce goût prononcé pour une acquisition entière et riche du savoir est rendu par une énumération progressive des matières dont il souhaite posséder la maîtrise. Sont d’abord mentionnés les savoirs de l’esprit, avec quatre disciplines citées. La "philosophie" est placée en première position, comme la plus haute et la plus noble, selon le modèle donné par les auteurs antiques, tels Platon ou Aristote. Puis vient "la mathématique" , car, à cette époque, les disciplines littéraires et scientifiques ne s’opposent pas. Après quoi est directement placé la médecine, matière importante pour les humanistes de l'époque. Après quoi viennent les arts du droit avec "je me ferai légiste". L'auteur traduit là sa volonté de pouvoir s'investir pleinement dans une réflexion sur l'organisation politique et les lois. Cette soif de savoir est très clairement retranscrite dans ces vers par l'adverbe "aussi" qui marque l'accumulation de toutes ces matières et la volonté de posséder un savoir dit "universel". Cependant, l'accumulation ne s'arrête pas là, car, dans le dernier vers du premier quatrain, l'auteur dit vouloir apprendre les "secrets de la théologie", ce qui montre que Joachim Du Bellay ne s'éloigne pas de la foi, caractéristique majeure de l'époque. D'autant plus qu'il est en visite à Rome, la cité du Pape, s'approchant toujours plus de l'idéal de la foi qui était extrêmement mis en avant au XVIe siècle.

C'est ainsi que nous sommes rendus au deuxième quatrain, qui lui, après l'esprit, exprime la volonté de l'auteur d'instruire son corps de la pratique de nombreux arts. C'est avec plusieurs métonymies que l'auteur définira ces derniers, le "luth" représentant la musique et le "pinceau" la peinture. L'auteur veille cependant à exprimer la place secondaire de ces derniers, catégorisés comme des divertissements par l'auteur, "j'ébattrai ma vie" qui, cependant, les qualifie comme essentiels à une vie harmonieuse. Après quoi viennent "l'escrime" et "le bal" qui sont, elles, des disciplines sportives reconnues

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