Candide : La découverte d’Eldorado

Découverte d’un lieu utopique : L’Eldorado

Chassé de Westphalie, Candide parcourt le monde en en découvrant les pires aspects. Epuisé, ne sachant plus où se rendre, il suit les conseils de son valet Cacambo et ils embarquent dans un canot s’en remettant à la providence. Après un voyage périlleux, ils découvrent Eldorado. Dans ce pays surprenant et coupé du monde, ils rencontrent les enfants d’un village somptueusement vêtus et jouant avec des pierres précieuses qui ne représentent pour eux que de vulgaires cailloux. En progressant, ils arrivent à une auberge semblable à un palais où ils sont reçus à dîner. Les convives et les hôtes sont d’une grande politesse, le repas est copieux, délicieux et offert par le gouvernement. Ebahi, Candide dit à Cacambo : « c’est probablement le pays où tout va bien ».

Ce passage marque une étape importante dans le parcours philosophique de Candide car il s’agit de la découverte d’Eldorado, lieu caractéristique de l’utopie.

Pour commencer nous voyons qu’il s’agit d’un lieu utopique car c’est un pays difficile d’accès, protégé du reste du monde. En effet les hyperboles « terribles obstacles » (L18) « rochers épouvantables qui s’élevaient jusqu’au ciel »(L34/35) « montagnes inaccessibles »(L41/42) accentuent l’idée d’un lieu impénétrable. Eldorado est une véritable forteresse entouré de rochers et de montagnes plus hauts les uns que les autres, et tous ces obstacles qui le protègent renforcent la perfection du lieu qui va être découvert, un idéal impossible à atteindre.

Il s’agit également d’un lieu utopique car c’est un monde rempli de richesses et de plaisirs. En pénétrant dans ce pays, Candide remarque la richesse de ce peuple d’abord à travers les vêtements  « couverts de brocarts d’or »(L52), «  vêtus de draps d’or »(L88), puis l’énumération « de l’or », « des émeraudes » « des rubis »(L57/58) montre que ces richesses sont abondantes, enfin les hyperboles présentes dans l’évocation du dîner « quatre potages »(L90) « deux cents livres »(L91) « trois cents colibris dans un plat »(L92) « six cents oiseaux mouches »(L93) soulignent l’abondance de nourriture quotidienne. Ce monde regorge de richesses et de plaisirs, ainsi il n’est que beauté et sources de sensations agréables, Voltaire fait de cet endroit un monde idéal pour montrer qu’il n’existe pas.

Enfin, il s’agit d’un monde utopique car il est très différent voir à l’opposé du reste du monde. Eldorado présente un idéal politique, le gouvernement est généreux « toutes les hôtelleries…sont payées par le gouvernement »(L113/115), mais aussi un idéal économique, l’or s’y trouvent en abondance, mais n’a aucune valeur marchande « vous nous avez offert en payement des cailloux de grands chemin»(L110/111). C’est également une société conviviale «les invitent à se mettre à table»(L89), l’hyperbole « d’une politesse extrême»(L99) souligne la gentillesse des habitants. Nous constatons l’égalité entre les hommes et les femmes « deux garçons et deux filles de l’hôtellerie»(L87) et pour finir, travailler dans ce pays est plaisant «le pays était cultivé pour le plaisir comme pour le besoin ; partout l’utile était agréable»(L42/43). Candide définit ce lieu comme «le pays où tout va bien»(L123/124). Mais un monde si différent et si parfait ne peut-être qu’utopique.

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