Étude du chapitre 18 du conte philosophique Candide de voltaire: l’Eldorado

Fiche 3 : Chapitre 18 de Candide : l’Eldorado.

Introduction.

Utopie : il y a une double étymologie grecque :

- Eu-topie (c’est le pays où tout est parfait)

• le préfix « eu » = bon

•le suffixe « topie » = lieu

- Ou-topie (c’est le pays qui n’existe pas)

•le préfix « ou » = sans

•le suffixe « topie » = lieu

Phase d’approche voir page 1.

Présentation de l’extrait.

Dans ce texte il n’y a pas d’ironie. Voltaire d’écrit un monde idéale, une société placée sur les plaisirs. Il faut voir dans l’Eldorado l’inverse de la société du 18°. La structure de l’extrait révèle une chronologie en 4 étapes :

- L.81-86 «la toilette des voyageurs»

- L.86-94 « le salut au roi »

- L.95-106 « la découverte de la vile »

- L.107-113 « le soupé chez le roi »

Problématique : Comment voltaire décrit-il une société idéale ?

Annonce du plan.

Nous étudierons d’abord la façon dont Voltaire met en place une lecture critique de l’Eldorado (il met en place une réflexion sur l’Eldorado), nous verrons ensuite en quoi ce pays est une utopie et qu’elle est la fonction de cette utopie dans ce conte.

Axe 1 : La mise en place d’une lecture critique de l’Eldorado.

Cette Eldorado est décrit de manière hyperbolique, cette surenchère descriptive fait douter le lecteur et enfin la naïveté de Candide et Cacambo accentue cette lecture critique.

a) une description hyperbolique.

- Le texte à travers la mise en scène et la coutume des habitants de l’Eldorado se présentent à première vue comme un épisode de conte orientale. Les voyageurs vont d’étonnement en étonnement dans un décor où l’exotisme se mêle au merveilleux L.81-85 « 20 belles filles » « le bain » « duvet de colibri » caractérisent les pratiques orientales :

•tout ce qu’il voit leur paraît grand

- L.83 « les grands officiers et grandes officières »

- L.95 « les édifices jusqu’aux nues »

- L.98 « les grandes places »

•À l’impression de grandeur s’ajoute un sentiment d’abondance rendu par l’exagération des nombres

- L.85 « milles musiciens »

- L.96 « milles colonnes »

- L.104-105 « deus milles pas »

- L.107 « la millième partie de la ville »

•L’accumulation des lieux cités aux pluriels donne une impression de magnificence

- L.95 « les édifices »

- L.96 « les marchés, les fontaines »

- L.98 « de grandes places »

•L’Eldorado apparaît comme un pays de perfection, l’emploi de superlatif

- L.105 « plus de plaisir »

- L.110 « plus d’esprit »

b) une surenchère descriptive tendancieuse (on y croit pas).

-Voltaire empêche le lecteur de croire naïvement à cet épisode, par les hyperboles successives qui rendent la description utopique. Il nous oblige à prendre une distance de l’égard de ce monde trop parfait. Cette surenchère dans le merveilleux enlève le pouvoir de persuasion : les redondances : - L.83-84 « grands officiers, grandes officières »

- L.96-97 « fontaine d’eau pur, fontaine d’eau rose »

Il utilise un cliché dans l’expression banal et attendu :

- L.95 « des édifices levés jusqu’aux nues » c’est l’image classique qu’on utilise pour une grandeur

- L.97 « les fontaines d’eau pure » c’est le cliché de la pureté.

c) la naïveté des personnages.

- Le lecteur s’amuse de la naïveté de Candide et de Cacambo qui sont impressionnés seulement sur leurs apparences et se trompent sur la réalité. Les 3 hypothèses avancées par Cacambo forment une gradation comique. Il y a un parallélisme morphosyntaxique (forme d’une phrase) qui évoque des hypothèses de plus en plus farfelues (bête).

-Candide n’a pas sur les choses une compréhension plus juste puisqu’il demande des lieux qui n’existent pas L.101 « la cour de justice, le parlement » L.102 « les prisons ». Leurs attitudes manifestent aussi une grande naïveté quand il embrasse le roi L.92 «il lui saute au cou ». Cette expression familière traduit un empressement enfantin.

Axe 2 : La description d’une utopie.

Cette utopie développe 3 thématiques complémentaires de l’idée du bonheur aux 18° : une utopie politique, une utopie

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