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Camus, L'Etranger : le meurtre de l'Arabe

Fiche : Camus, L'Etranger : le meurtre de l'Arabe. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  26 Janvier 2018  •  Fiche  •  1 885 Mots (8 Pages)  •  886 Vues

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CAMUS, L'Etranger : le meurtre de l'Arabe (Fiche).

Intro

Situation extrait

Ce passage conclut la première partie qui apparaissait comme le compte-rendu scrupuleux (mais déchargé de tout affect) des actions de Meursault, le personnage-narrateur. Le chapitre est d’abord consacré au récit d’une altercation qui oppose son ami Raymond et deux Arabes. Suite à cette rixe, Meursaut ne rentre pas dans le cabanon. Il retourne vers la plage et retrouve (par hasard ?) l’un des deux arabes.

Intérêts de la scène : elle opère une rupture décisive qui clôt la première partie et ouvre sur la deuxième. Le récit, une fois de plus déroute le lecteur, par son traitement inattendu. Problématique : En quoi le crime commis par Meursaut est-il l’expression de l’absurde, et par là du tragique contemporain ?

I Un engrenage tragique

A- Dramatisation croissante de la scène

-Tout le déroulé de la scène le montre une fois de plus comme « pris malgré lui » par les évènements. 1-Il voit l'Arabe/2- il s'immobilise. Ici temps de suspens où se laisse envahir par sensations /3-Puis il avance vers l'Arabe, sans que cela porte vraiment à conséquence / 4-Enfin, une action, « j'ai fait un mouvement en avant.. »/ 5- Alors arabe sort son couteau. Suit action de la lumière sur la lame-aveuglement- tout bascule

Les actions décrites semblent bien prises dans un enchainement inexorable où la part d’autonomie du héros est réduite au minimum. Nous force à questionner ce qui agit et qui semble plutôt agir

« hors » de lui

B- La part du hasard

-Absence de mobile, absence de pulsions criminelles

-A évoqué désir de retourner à la source. Dimension symbolique du mot... »envie de retrouver l’ombre et le repos »- repos d’avant la naissance ? ou état de mort ?

- L'Arabe se trouve dans une position d'abandon, dont semble rêver le narrateur

-Tout va se jouer sur détails des gestes de l’arabe et interprétations que le narrateur en fait. (Met sa main dans sa poche- a l’air de rire... »

Le crime serait donc fruit du pur hasard ? D’autres éléments conduisent à en douter...

C) Un temps suspendu

Traitement dramatique de la scène tient aussi au traitement du temps : sensation d’'immobilité, de ralenti et finalement de temps suspendu.

-Le drame est d’abord relié à l'altercation qui a précédé mais ce temps va se distendre et rompre avec description classique de scène d’action (passé simple ou présent de narration). Ici dominante de l’imparfait (temps description, temps aussi de la durée).

-Répétition du « même » ? Le narrateur relie ce moment aux rixes qui ont déjà eu lieu et les présenter comme la répétition de la même scène : « C'était le même soleil, la même lumière sur le même sable qui se prolongeait ici ». La répétition de l'adv. « même » questionne : qu’est-ce qui va se répéter ?. Mais il tend aussi à distendre le temps et à l’immobiliser « le journée n’avançait plus » - Elargissement du temps au fur et à mesure que l’action se dramatise. Juste avant que l’arabe ne

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sorte son couteau, le narrateur évoque la scène de l’enterrement « C'était le même soleil que le jour où j'avais enterré maman », On a déjà des thèmes forts de instant du crime (lien chaleur-lumière- efforts du regard-aveuglement)

C’est comme si la succession des actions tendaient à se fondre en un instant qui rejoindrait un moment suspendu, un temps d’éternité « j’ai secoué la sueur et le soleil.. j’avais détruit l’équilibre du jour.. » L’anti-héros ainsi pris dans une fatalité qui lui donne une mesure inattendue. Ainsi le roman fabrique un destin à son personnage.

II Le poids de la fatalité

A-La nature, actrice hostile

Premier élément qui frappe dans cette scène = le rôle des éléments naturels qui sont personnifiés et semblent même être les acteurs premiers du meurtre

1. Fausse immobilité : impression de mouvement, donnée par les nombreuses métaphores et

personnification de la nature « air enflammé » ; la mer (« océan de métal bouillant », « une plage vibrante de soleil ». Le décor est ainsi un personnage à part entière, comme animé par un souffle qui pourrait être interprété comme une « intention » hostile

2. Rôle de la lumière et du soleil : Elle trouble la vision de M. « je devinais son regard », « son image dansait devant mes yeux », La luminosité, loin de rendre plus claire la perception, est source de confusion, à la limite de hallucination . Ce qui conduit à la métamorphose du couteau en « épée » et en « glaive »

le « soleil » apparait comme personnage majeur (le mot est répété huit fois), Les verbes d'action insistent sur son influence néfaste sur M. « Toute une plage vibrante de soleil se pressait derrière moi »

3-La chaleur également conduit au meurtre. : La chaleur est également personnifiée, ce qui en fait un élément vivant. -elle anime les matières inertes : « son bleu de chauffe fumait dans la chaleur »-elle provoque la brulure fatale « la brulure du soleil gagnait mes joues » « A cause de cette brûlure que je ne pouvais plus supporter, j'ai fait un mouvement en avant ». -Elle ajoute au trouble de la vue : «La sueur amassée dans mes sourcils a coulé d'un coup sur les paupières ...

B. La fatalité comme un châtiment ?

L’idée de fatalité est marquée dans cette scène par l’action de forces hostiles qui pèsent sur le personnage. Elles donnent à la scène une dimension à la fois épique et tragique.

1. Coalition entre forces cosmiques et armes (soleil –lumière et arme fatale) « couteau ^présenté dans le soleil » ; « lumière a giclé sur l’acier » « lame étincelante » « glaive éclatant » « épée brulante » termes ici nous rapproche du combat antique

2.

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