Analyse littéraire de Paysage fauve, de Nelligan et Fièvre de Saint-Denys Garneau.
Dissertation : Analyse littéraire de Paysage fauve, de Nelligan et Fièvre de Saint-Denys Garneau.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Ali Chergou • 11 Mai 2021 • Dissertation • 837 Mots (4 Pages) • 1 955 Vues
Ali Chergou
La littérature québécoise des origines à la fin du 20e siècle
FRA 101, groupe 7
Analyse littéraire de Paysage fauve, de Nelligan et Fièvre de Saint-Denys Garneau.
Travail présenté à
Gabriel Landry
Département des lettres
Collège de Maisonneuve
Le 11 décembre 2020
La deuxième partie de Regards et Jeux dans l’espace de Saint-Denys Garneau représente la géométrie inverse «malheureuse». Il n’est pas surprenant d’y trouver «Fièvre» à la page 61. «Paysage fauve» qui se trouve dans une section du recueil original des poésies de Nelligan qui s’intitule «Pastels et porcelaine », deux poèmes où s’exprime tout particulièrement une représentation du paysage. Dans ces poèmes, la représentation du paysage est d’abord une description négative. Puis des rythmes différents. Enfin, une représentation de l’enfer.
Premièrement, le thème de la description négative du paysage se retrouve dans les deux poèmes. En effet, le poème «Fièvre» de Saint-Denys Garneau évoque une description péjorative d’un paysage enflammé. Il représente la destruction totale du paysage par le feu et rapporte un embrasement progressif sous l’effet des flammes. Le champ lexical de l’incendie « feu », « brûle », « cendre » annonce cette destruction massive voire apocalyptique du paysage. L’interjection «Attention» a été répétée à 3 trois reprises dans le poème pour mettre en garde contre cet ennemi sournois qui détruit tout sur son passage «vers 3, 6, 14». En effet, le feu commence à partir d’un point et se propage jusqu’à l’annulation du paysage et la fermeture totale de l’espace. D’autre part, le poème «paysage fauve» de Nelligan évoque une description péjorative d’un paysage nordique. Il représente un paysage hostile à l’homme par le froid, la nuit et les loups affamés. Le verbe «dessiner» amène à identifier le poème comme une toile picturale qui présente un paysage aux conditions extrêmes comme la personnification, dans le vers 9, où on retrouve «La bise hurle». La végétation et les hommes se trouvent face à des ennemis qui sont les loups, le froid glacial et la nuit. De ce fait, les deux poèmes illustrent des descriptions négatives d’un paysage.
Deuxièmement, le thème du rythme entre les deux poèmes est différent. En effet, «Fièvre», un poème en vers libres, s’articule autour d’un rythme haletant. Les vers courts accélèrent le rythme du poème produisant ainsi un effet d’empressement. L’accélération se traduit par la répétition. «Le feu reprend » est répété à quatre reprises marquant ainsi la progression dynamique de l’incendie. Le feu commence au ralentit pour atteindre un point de non-retour. Par exemple le vers 35 et le vers 43 qui représentent une personnification exprimant l’accélération de l’incendie jusqu’à dévorer tout cet univers. L’interjection «Attention» utilisée trois fois annonce un mouvement progressif du feu en se propageant et en dévorant le paysage. Les participes présents «brouillant, tremblant, brûlant» traduisent des actions synchrones menant à l’asphyxie. Dans la strophe 10, « effarés et égarés» conduisent à l’affolement avant d’atteindre l’anéantissement du paysage. Par ailleurs, « Paysage fauve» est un sonnet à forme fixe qui est marqué par un rythme lent amené par des vers longs (longues phrases fluides) avec une description réaliste et plus détaillée du paysage boréal et nordique. Par exemple, « Les arbres comme autant de vieillards rachitiques». À travers le poème, un panorama se dessine reflétant la beauté du paysage statique, figé par des conditions polaires extrêmes. De plus, le seul mouvement de ce paysage est l’apparition du troupeau de loups affamés qui menace cette toile. « Et voici que soudain se dessine dans l’ombre un farouche troupeau de grands loups affamés ». En somme, les poèmes ont une cadence différente.
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