Analyse linéaire, Paris Métèque, Gaël Faye
Commentaire de texte : Analyse linéaire, Paris Métèque, Gaël Faye. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Aurélia E • 16 Mai 2022 • Commentaire de texte • 1 813 Mots (8 Pages) • 3 588 Vues
INTRODUCTION :
Gaël Faye est un auteur-compositeur-interprète, rappeur et écrivain franco-rwandais. Il est né au Burundi en 1982
d’une mère rwandaise et d’un père français. La guerre civile au Burundi et le génocide des Rwandais en 1994, fait fuir la
famille qui vient s’installer en France. Déraciné en région parisienne dans les Yvelines, Gaël souffre du froid, du béton et du
fait d’être métis. Adolescent, il découvre le rap et le hip hop qui lui permettra d’extérioriser sa douleur de l’exil et lui
permettra de se reconstruire. Dans la chanson Paris Métèque, de l’album Rythmes et botanique, il esquisse le portrait d’une
ville cosmopolite. Cette chanson est donc l’histoire des vies qui se croisent, entre les rues, des ponts, des toits parisiens… Il
dépeint ainsi son amour pour la capitale mais aussi toute la beauté de l’obscurité de Paris. Ce métissage culturel fait écho à
la vie du chanteur. Nous nous demanderons donc comment le poète met en lumière la face sombre et oubliée de Paris.
On peut distinguer 3 mouvements dans ce poème.
Tout d’abord, du vers 1 au vers 12, Paris est présenté comme une ville peu idyllique. Ensuite, du vers 13 à 24, Gaël Faye nous
présente un Paris cosmopolite. Enfin, Du vers 25 à la fin, il montre que Paris est une terre d’accueil aveuglé par les
mondanités.
Plan détaillé :
I. Paris, une ville peu idyllique → vers 1 à 12
a. Ressenti face à son arrivée à Paris → vers 1 à 4
b. Il se place en porte-parole → vers 5 à 8
c. Paris ville aimée malgré tout → vers 9 à 12
II. Paris, ville cosmopolite → vers 13 à 24
a. Évocation d’un parcours difficile → vers 13 à 17
b. Référence à la culture française qui s’imprègne de la mixité → vers 17 à 24
III. Paris, terre d’accueil aveuglée par les mondanités→ vers 25 à 36
a. Terre d’accueil multiculturel → vers 25 à 30
b. Paris, ville mondaine avec des oeillères → vers 31 à 36
CONCLUSION :
Gaël Faye est un chanteur de rap ayant connu le déracinement. Sa chanson Paris métèque fait référence aux
visages multiples de la capitale, issus de ces mouvements de populations fuyant des conflits, des guerres, … Le chanteur
s’adresse à la ville, mais implicitement c’est le public qui est le vrai destinataire. Il veut montrer que la réalité n’est pas
« rose » que le factice de Paris ville lumière n’est pas le « vrai Paris ». Le personnification d’une ville est une figure de style
très utilisée en poésie, on peut notamment citer le poème Marseille issu du recueil Débarcadères de Jules Supervielle
datant de 1922.
Objet d'étude : « La poésie du 19ème siècle au 21ème siècle »
ANALYSE (détaillée) :
I. Paris, une ville peu idyllique → vers 1 à 12
a. Ressenti face à son arrivée à Paris → vers 1 à 4
➔ Vers 1 et 2 :
• le mot « rêve » rime avec « crève », annonçant déjà une description d’un Paris sombre, bien loin de la ville lumière.
• Il explique qu’il a quitté un monde en guerre pour venir se réfugier à Paris, qui semblait être un havre de paix.
➔ Vers 3 :
• « Tu m’as ouvert les bras » est une antiphrase renforcé par la référence à la « Vénus de Milo »
la Vénus de Milo est une statue représentant Aphrodite qui fût retrouvée sans bras dans l’île grecque de Milo en 1820.
• Il exprime par ses mots le sentiment de rejet qu’il a ressenti lors de son arrivée à Paris. Il ne s’est pas senti accueilli.
➔ Vers 4 :
• Champ lexical de la lumière « brillais » et « halo »
• Il était tellement émerveillé par l’idée de fuir son pays pour aller vivre à Paris qu’il n’avait pas imaginé que la ville ne
serait pas le havre de paix attendu par l’auteur.
b. Il se place en porte-parole → vers 5 à 8
➔ Dès le vers 5, « je l’ouvre » exprime l’envie de l’auteur d’être le porte-parole du « vrai » Paris, celui qu’on n’entend pas.
➔ « ma gueule est un musée » (v.5) met en avant le vécu de l’artiste qui a beaucoup de choses à raconter.
➔ Du vers 6, il marque son opposition avec l’image que renvoie Paris à travers le monde « feutré » « lumières tamisées »
➔ Vers 7, il dévoile le côté de sombre de la capitale parisienne :
• Allitération en [r] et en [l] : « ruelles » « cruelles » « truelle » : ici, le poète associe une allitération en [l] faisant
référence à des sons fluides, doux et oniriques à une allitération en [r] renvoyant à la dureté.
=> Cette figure de style renforce la dualité de la ville de Paris à la fois ville lumière et ville sombre.
• « ruelles cruelles » (v.7) est également une personnification
• « tes boulevards à flics » (v.7) renvoie à la difficulté d’être métis et des contrôles de polices discriminatoires.
➔ Au vers 8, Paris apparaît
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