Analyse de 6 poèmes du recueil de F.ponge
Commentaire d'oeuvre : Analyse de 6 poèmes du recueil de F.ponge. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar bananamoon1979 • 9 Novembre 2022 • Commentaire d'oeuvre • 1 767 Mots (8 Pages) • 1 071 Vues
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LA POESIE DU XIX ème AU XXI ème SIECLE V. Hugo, Les Contemplations, livres I à IV (1856) Parcours associé : « Les Mémoires d'une âme » - Le Parti pris des choses , Francis PONGE (1942) Edition Belin-Gallimard – Collection ClassicoLycée |
1/ Francis Ponge est né à Montpellier le 27 mars 1899, de Juliette Saurel et Armand Ponge, issu d'une famille nîmoise. Ponge était un amateur d'art et de philosophie. C'est un poète du XXe siècle, original, doté d'humour et un peu à contre-courant de son époque, qui refusait même le terme de « poète ».
En 1915, il obtient la meilleure note de l'académie en philosophie pour une dissertation sur « L'art de penser par soi-même ». En 1916, il entre en hypokhâgne au lycée Louis-le-Grand. Il publie son premier sonnet dans le magazine La Presqu'île n° 4 (octobre) sous le pseudonyme de Nogères. En 1921, il rédige Esquisse d'une parabole.
Francis Ponge se dit lui-même de la génération surréaliste mais s'il partage certains principes – mysticisme, irrationnel et appel à l'inconscient – il adhère au parti socialiste et entre chez Gallimard suite à sa rencontre avec Paulhan. En 1926, il publie Douze Petits Écrits que l'on peut définir comme le fondement de sa poétique. En 1937, il entre au Parti Communiste Français et en 1942, il publie Le Parti Pris des Choses qui marque son entrée dans le monde littéraire. En 1947, il acquiert une renommée internationale alors qu'il est professeur à l'alliance française. Il publie Proêmes en 1948, La Seine en 1950, La Rage de l'Expression en 1952, Le Soleil placé en abîme en 1954, Pour un Malherbe en 1965 ainsi que divers textes sur la peinture. Il meurt à Bar-sur-Loup le 6 août 1988. + pages 92-93
2/ Le Parti pris des choses est un recueil de trente-deux poèmes en prose paru en 1942. Dans ce recueil, il tente de décrire les objets et les choses du quotidien d'une apparence banale et les investies de connotations diverses. Il tente ainsi d'offrir une autre vision des choses en leur donnant une fonction et une nouvelle beauté. Ce poète est l'un des seuls à avoir donné une telle beauté aux objets du quotidien.
Il utilise les images, métaphores, comparaisons, pour mettre en avant l'originalité de ses descriptions et offre de ce fait au lecteur une autre perception des choses hors du sens habituel. + pages 94-96
Il nous suggère une poésie hors des règles d'écriture. Par exemple, « Le papillon » devient « une allumette volante », la fleur « une tasse mal lavée ». Il créé ses propres objets poétiques (le pain, le cageot, l'orange...) et apporte une subjectivité avec le rapport au monde. Il réinvente « les choses » en outrepassant toutes les idées reçues.
Un « objeu » selon Ponge est l'objet lui-même qui est pris dans un jeu poétique avec les mots et les étymologies (recherche sur l'origine, le sens du mot) : dans l'huître il y a « à boire et à manger ».
3/ Le titre est paradoxal car « les choses », objets sans conscience, ne peuvent prendre de parti. Dans ce recueil, le poète décrit des objets banals, quotidiens. Prendre le parti pris des choses, c'est abandonner le côté subjectif humain, donner l'initiative aux choses, aider les objets à s'exprimer. Parmi ces « choses », comme le dit le titre de son recueil, Francis Ponge veut avant tout montrer au lecteur qu'il a une conception du monde différente par rapport aux autres auteurs qui feraient toujours référence à l'homme dans leurs ouvrages.
4/ Dans ce recueil, le type de poème employé est celui en prose (disparition progressive des formes fixes, emprunts et création à partir d'autres formes fixes, modification du vers régulier laissant la place au vers libre: la création poétique profite d'une liberté totale).
5/ Le classement des différents poèmes : + pages 97-99
– Nature : L'huître , Le mollusque, Escargots, Le papillon, Notes pour un coquillage, La crevette. Faune et Flore, Végétation, Le galet, Les mûres, L'orange, Rhum des fougères, Les arbres qui se défont à l'intérieur d'une sphère de brouillard, Le feu, La mousse, La fin de l'automne, Le cycle des saisons, Pluie, bords de mer, De l'eau.
– Objets inanimés : Le cageot, La bougie, La cigarette, Les plaisirs de la porte, Le morceau de viande, Le pain.
– Humains et les lieux qu'ils fréquentent : Pauvres pêcheurs, La jeune mère, Le gymnaste, R.C. Seine n° , Le restaurant Lemeunier rue de la Chaussée d'Antin, Les trois boutiques.
Les « choses » sont donc des éléments contenus en trois thèmes : Nature, objets inanimés et humains et lieux qu'ils fréquentent. Ces «choses » nous parlent, elles créent un langage.
L’auteur avoue un objectif : faire du Parti pris des Choses une cosmogonie, construire un discours sur la Nature – divisée en trois règnes : minéral, végétal et animal – dont les choses seraient les réalités. Ainsi, la chose se fait prétexte à un exercice poétique et linguistique. Ponge travaille sur les sens, les mots, le signifiant, la forme des choses. Au détour de la prose, on découvre des vers cachés (« L’Orange »), des sonorités (assonances et allitérations), il faut prouver à tout prix que les mots ne sont pas uniquement des faiseurs de sens mais qu’ils peuvent être ce que l’on veut qu’ils soient et pour cela Ponge joue avec la langue, la polysémie, les dimensions sémantiques ou encore les phénomènes visuels (« Le Gymnaste »). L’auteur donne une signification poétique aux mots qui se font sous sa plume métaphores, il refonde les choses afin de se faire producteur de sens.
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