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Analyse Linéaire Sonnet Boiteux

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Par   •  16 Octobre 2022  •  Analyse sectorielle  •  1 033 Mots (5 Pages)  •  692 Vues

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Verlaine, « Sonnet boiteux »

Le thème de la ville devient sujet de poésie dans la seconde moitié du XIXème. On peut penser à Baudelaire et ses « Tableaux parisiens » dans les Fleurs du mal Dans ce poème extrait du recueil « Jadis et naguère », le poète évoque le spectacle affreux de la ville de Londres, en jouant avec la forme traditionnelle du sonnet. Dans quelle mesure le sonnet boiteux est-il le reflet de l’âme du poète ?

Titre : « Sonnet boiteux » : un sonnet déséquilibré : entorses aux règles traditionnelles.

Le choix du vers impair de 13 syllabes constitue une première entorse, car le sonnet est le plus souvent en alexandrin ( le poème « Art poétique » de Verlaine montre son affinité pour le vers impair :« De la musique avant toute chose,/ Et pour cela préfère l’impair,/ Plus vague et plus soluble dans l’air,/ Sans rien en lui qui pèse ou qui pose »).

De plus, l’organisation des rimes n’est pas celle d’un sonnet classique, puisque les rimes des quatrains ne sont pas embrassées et celle du second quatrain sont différentes de celles du premier quatrain.

Strophe 1 : Une lamentation devant un spectacle pathétique champ lexical du malheur « triste, finit mal infortuné »

Registre familier, proche de l’oralité, en raison de l’emploi du présentatif « c’est », du pronom démonstratif neutre« ça ». Ces pronoms démonstratifs neutres entretiennent l’incertitude : de quoi s’agit-il ? Qu’est-ce qui est triste ? On remarque le parallélisme de construction avec un rythme boiteux :1/4/1/7, « Ah ! vraiment c’est triste, Ah ! vraiment ça finit trop mal)

avec l’interjection « Ah » qui suggère la désolation. L’adverbe « vraiment » renforce l’expression de la tristesse. L’adverbe ‘trop’ et la locution « à ce point » indiquent l’intensité du malheur. La tournure impersonnelle « il n’est pas permis » entretient l’incertitude. Enfin dans le troisième vers l’incertitude se lève : il s’agit de l’agonie d’un animal, l’épithète« naïf » suggère l’idée d’innocence. Le caractère pathétique, horrible : est renforcé par la proposition relative « qui voit tout son sang couler sous un regard fané ». Notons l’imprécision, puisque nous ne savons pas de quel animal il s’agit, ni les raisons de son trépas. ». La rime intérieure « couler », « fané » insiste sur cette agonie. La La métaphore « fané » évoque le regard du mourant. On peut toutefois se demander si ce lexique du malheur ne s’applique pas aussi au poète, « infortuné » en raison du départ de Rimbaud. Le poète est déséquilibré, à l’image de

ce sonnet.

Strophe 2 : Le spectacle d’une ville horrible 

Personnification de Londres. La première phrase est mise en valeur par sa brièveté «Londres fume et crie » le verbe crier est une personnification qui suggère l’intensité sonore de la ville moderne, mais également la souffrance. Elle est associée au feu «

fume, flambe » « vermeille ». L’assonance en « i » fait raisonner ces cris « cris », « ville », « Bible » phonème présent dans les rimes croisées, ainsi que dans « vieille » et « glapit ». Le spectacle de la ville est visuel et auditif. L’exclamation « O quelle ville de la Bible » évoque les villes de Sodome et Gomorrhe punies et anéanties par le feu pour le vice de leurs habitants. Le spectacle de la ville moderne, avec son agitation prend une dimension fantastique, apocalyptique. La polysyndète avec la répétition de « et » insiste sur l’accumulation de ces visions d’horreur. L’enjambement « épouvantent » souligne l’image horrible de la ville. L’allitération en t « ratatine », « terrible » « épouvantent » souligne la vision horrible des maisons qui sont déformées, délabrées et comparées à de « petites vieilles », la comparaison « sénat » insiste sur le nombre.

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