Événement triste

Ce jour là le ciel était gris, câliné par d’importants nuages noirs, un contraste de couleur idéal pour un tableau macabre. La pluie tombait avec force sur mon parapluie, des gouttes venaient frapper mon visage, mouiller mon manteau et mes bottes. L’espace d’une dizaine de secondes l’intensité des trombes d’eau s’accentuaient dans un bruit assourdissant, écrasant la terre sur son passage. Ma main serrait fortement le bout de mon parapluie alors que mes pas s’accéléraient. Encore quelques mètres à parcourir et j’y serai à la maison où ma famille m’attend pour dîner.

L’ardeur des gouttes d’eau s’est calmée, mais la pluie ne semble pas prête à s’arrêter, baignant le paysage d’une ombre grise et maussade. Quelle idée d’être sortie ce jour là ! Pourquoi ne pas rencontrer mes amis la veille ? La veille, il faisait beau, le soleil était là et la température était assez élevée pour ne porter qu’une veste légère. J’aurais dû sortir hier, j’aurais pu rester à la maison aujourd’hui et m’épargner d’avoir un jean collé à la peau et j’aurais pu le voir une dernière fois… Mais qu’est ce qui se passe chez moi ? Pourquoi il y’a autant de voitures à l’extérieur ? Vous l’avez déjà ressenti ? Ce sentiment de frustration lorsque vous rentrez chez vous et que vous voyez des inconnus ? Qui sont-ils? Que font-ils chez moi ? Je ne sais pas pourquoi mais je n’avais pas posé ces questions à haute-voix. Je suis rentrée très calmement, sans déranger personne et je me suis dirigée vers la chambre où il y’avait beaucoup de gens. On m’avait toujours dit que j’étais de nature très bavarde et très gamine mais ce jour là avant même de savoir ce qui se passe, mon comportement à complètement changer j’étais calme et réservée. Quelques temps après mon arrivée, Des cris et des pleurs retentirent autour de moi. Pendant quelques secondes je me sentie coupé du monde dans lequel je vivais. C'est à ce moment là que ma main gauche libéra ce qu'elle tenait si fermement, comme si c'était ma vie, comme si cet objet faisait partit de moi. Un bruit sourd retenti quand il toucha le sol. J’ai fait le tour de la pièce avec mes yeux. Je vis ma mère et mes sœurs mais une personne n’était pas là. Quelques minutes plus tard, Je sentis un bras passer autour de ma taille et une personne me tira en arrière. C’était ma grande sœur. Elle m’a prise dans ses bras et a commencer à pleurer. Ce geste m’a fait tout comprendre. Mon père était mort mais Il n’était ni malade, ni vieux… Sur le moment je ne comprenais pas et je trouvais ça extrêmement injuste. J’avais sept ans et je venais de perdre mon père.. Mon petit monde s’est écroulé. J’avais l’impression que j’ai enterré ma vie avec son corps, qu’on m’avais tout prie : mon innocence, ma stabilité et surtout mon enfance. Ce jour là je ne voulais pas les accompagner aux cimetières. J’avais une seule envie repartir le plus tôt possible de ce lieu. J’avais vraiment envie de repartir parce que la boule dans ma gorge était désagréable et ça devenait dur de contrôler mon corps pour qu’il reste immobile, parce que la crise de sanglots dans le cimetière ce n’est sûrement pas respectueux. C’était fatigant de pleurer, c’était fatigant de penser aux moments qu’on aurait pu passer ensemble, de combler ton absence

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