Étude linéaire le cannibalisme Montaigne
Analyse sectorielle : Étude linéaire le cannibalisme Montaigne. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar jeanne3468765467 • 21 Avril 2021 • Analyse sectorielle • 1 029 Mots (5 Pages) • 992 Vues
Montaigne, Les Essais, livre I chapitre 31, « Sur les Cannibales » 1595
texte 1 : Le cannibalisme
Introduction
Les Essais sont l’œuvre principale de Michel de Montaigne, auteur humaniste du XVI siècle. Il livre là ses expériences, de façon sincère et en ajoutant au fil des ans ce que ses réflexions nouvelles lui ont inspiré.
Dans le chapitre 31 du livre premier de l’édition posthume de 1595, il compare l’Amérique des « Cannibales », autrement dit des nations amérindiennes de la côte brésilienne, avec l’Europe. Nous nous demanderons de quelle façon Montaigne montre ici que les Européens sont plus barbares que les Cannibales.
Nous étudierons ce texte de manière linéaire, c’est-à-dire en suivant son mouvement :
- Dans un premier temps Montaigne décrit sur un ton neutre les mœurs guerrières des cannibales ;
- dans un second temps il adopte le point de vue des Amérindiens pour juger les Portugais colonisateurs ;
- puis il intervient à la première personne pour critiquer avec virulence la cruauté des Européens, en particulier pendant les guerres de religion ;
- il conclue sur la notion de barbarie.
1 Un récit documenté des mœurs guerrières des Cannibales.
- Utilisation d’un ton neutre et recherche d’objectivité→ présent de vérité générale ; beaucoup de précisions pour dire le rituel du cannibalisme. Même les éléments choquants pour ses lecteurs, comme les têtes-trophées, sont rapportés de façon purement factuelle, sans jugement : « Chacun rapporte comme trophée la tête de l’ennemi qu’il a tué, et l’attache à l’entrée de sa maison. »
- Des éléments positifs sont relevés : ces guerriers sont courageux (« la déroute et l’effroi, ils ne savent pas ce que c’est → on remarque que les deux noms sont mis en valeur en étant placés au début de la phrase ») et leur façon de gérer les prisonniers est particulièrement généreuse comme le montrent les mots à valeur méliorative mis en italique → « longtemps bien traité leurs prisonniers, avec tous les agréments qu’ils peuvent imaginer ».
- Intérêt social du cannibalisme : c’est l’occasion de resserrer les liens de la communauté, lors « d’une grande assemblée ». Il s’agit en tout cas d’un rituel, donc une pratique culturelle. Montaigne donne d’ailleurs la justification du cannibalisme en affirmant son rôle symbolique pour les Amérindiens. En effet, il s’agit de « manifester une très grande vengeance » envers l’ennemi. En disant « Ce n’est pas, comme on pense, pour s’en nourrir » Montaigne pose la contradiction d’avec les préjugés des Européens.
2 Le point de vue des Cannibales
- Montaigne introduit cette partie en tant que « preuve » du fait que le cannibalisme soit une façon de se venger de l’ennemi. C’est parce que les Portugais leur ont semblé plus efficaces dans la vengeance qu’ils ont adopté leurs pratiques de torture. Le fait que Montaigne rapporte le point de vue des Cannibales est perceptible avec les expressions « autre monde » qui désigne l’Europe, et «les faisaient périr autrement ».
- Contraste entre la première partie et ce qui est décrit des Portugais → la comparaison s’établit sur les mêmes faits (comment traiter et tuer les prisonniers) ; la cruauté des Portugais apparaît avec une suite de verbes qui sont des tortures : « enterrer jusqu’à la ceinture », « tirer sur le reste du corps », « pendre ».
Les Européens prétendument civilisés sont reconnus par les cannibales « hommes qui avaient semé la connaissance de beaucoup de vices chez leurs voisins et qui étaient beaucoup plus grands experts qu’eux en toute sorte de méchanceté. » →on sent l’ironie de Montaigne avec l’association étonnante des mots « connaissance » et « experts » avec « vices » et « méchanceté » .
- La phrase « Ils se mirent alors à quitter leur ancienne coutume ... » montre que les Portugais ont perverti les Amérindiens.
3 L’irruption du « je » et de nombreuses marques de subjectivité (modalisateurs) : « ce qui me désole», « je pense ». Il inclut le lecteur avec le « nous » = Européens.
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