Les Canaries changent Arguineguín en tentes et casernes, mais la crise "va continuer"

Les Canaries changent Arguineguín en tentes et casernes, mais la crise "va continuer"

"Il est évident que cette route va se poursuivre et se positionne comme l’une des plus importantes en ce moment pour atteindre l’Europe", assurent l’agence de l’ONU pour les réfugiés

11/01/2021 - 05:00 Actualisé : 11/01/2021 - 10:30

Manuel Capa, Almeriense, a passé plusieurs mois sur un bateau de sauvetage dans l’Atlantique au large des côtes canariennes. Il y a eu des nuits où il est venu chercher plus de 200 personnes : une embarcation sauvée presque toutes les 45 minutes en à peine huit heures. À la fin de l’année, il retourne aux Canaries, où il poursuivra ses opérations de sauvetage. Et 2021 n’est pas mieux que 2020, année où les Canaries sont devenues l’une des principales routes migratoires pour atteindre le territoire européen.

La météo, plus proche des tropiques, restera suffisamment bonne dans les prochains mois pour que des centaines de bateaux continuent leur route vers les îles. Rien qu’au cours des sept premiers jours de 2021, plus de 700 migrants sont arrivés sur les îles en bateau. Le renforcement des contrôles dans les zones méditerranéennes et les restrictions de mobilité dues à la pandémie de coronavirus, ainsi que d’autres facteurs géopolitiques avec le Maroc, ont généré en 2020 une augmentation de 757 % des arrivées et mis à sac la capacité de réponse des administrations dans un contexte de crise économique et sanitaire dans tout le pays. Et ni Manuel Capa depuis son bateau de sauvetage, ni la Croix-Rouge s’occupant des nouveaux arrivants et gérant l’accueil, ni le Hcr, ni l’Organisation internationale pour les migrations ni le Ministère des migrations ne pensent que la route va perdre du poids en 2021.

"Il est évident que cette route va continuer et se positionne comme l’un des plus importants

maintenant pour atteindre l’Europe. Il est très probable qu’il restera, à la lumière des

profils des migrants et des réfugiés qui arrivent", soutient Maria Jesús Vega,

porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Beaucoup des profils‘

qui sont arrivés en 2020 étaient directement la conséquence de la pandémie de coronavirus dans

Maroc et pays d’Afrique de l’Ouest. Cela ne changera pas en 2021. En fait, la

même le Haut-Commissariat a accepté la création d’une délégation aux Canaries pour soutenir les

les autorités chargées d’identifier les réfugiés potentiels. "Il est très probable que le

augmentation des exigences pour la migration régulière, en plus de la crise

socio-économiques, entraînant une augmentation de la migration irrégulière",

soutient dans la même ligne Jacqueline Weekers, directrice de la santé et migration de la

OIM, qui mentionne spécifiquement le cas des îles Canaries.

Depuis le département que dirige Fernando Grande-Marlaska, ils n’ont pas besoin des données du personnel qui a été mis à la disposition de ces pays, émetteurs et de transit, pour empêcher la sortie des personnes, bien qu’ils indiquent qu’un avion de surveillance maritime a été envoyé en Mauritanie et que "à court et moyen terme" seront envoyés dans ce pays et au Sénégal un navire océanique, une patrouilleuse, un hélicoptère et une embarcation semi-rigide qui s’ajouteront à d’autres moyens déjà déployés.

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