La MER

A/ La Fontaine se fait encore plus dur au vers 21 puisqu’il les désigne par des périphrases : « Peuple caméléon, peuple singe du maître » en désignant le peuple comme hypocrite, changeant d’avis (comme un caméléon change de couleur). De plus, il les considère comme des comédiens, des singes du maître, des personnes qui cherchent à séduire le lion en jouant un double-jeu.

B/ Un monarque absolu :

En soit, dans cette fable, toute cette agitation, cette comédie jouée dans l’entourage d’un roi hypocrite et puissant, pourrait nous faire penser à une monarchie absolue. A l’inverse des courtisans ne cherchant qu’à séduire le roi, ce dernier est représenté comme un monarque absolu dont on ne voit que la cruauté. Tout d’abord, nous pouvons souligner de nombreux verbes à l’impératif : « venez » (v36) ; « vengez / immolez » (v37) montrant son autorité ainsi que sa supériorité vis-à-vis du peuple. Ensuite, le roi utilise souvent la première personne du pluriel, ne représentant en aucun cas l’ensemble des personnes, mais seulement lui, la majesté, le monarque absolu : « Nos sacrés ongles » (v36) ; « Nous n’appliquerons point sur tes membres profanes » (v35).

Les courtisans se sentent obligés de jouer la comédie pour satisfaire le roi, qui, en tant que monarque absolu, pourrait condamner n’importe qui (exemple du cerf) : autorité suprême.

De plus, nous pouvons observer au vers 36, que « nos sacrés ongles » pourraient représenter les griffes du lion, renforçant ainsi son côté cruel.

Enfin, quelques évocations à la divinité et à la religion sont présentes, avec les termes « champs élyséens », « dieux », « saints », « profanes » et grâce à tout cela, nous pouvons établir un rapprochement entre le lion et Louis XIV, un roi de droit divin.

Conclusion :

Ainsi, dans Les obsèques de la Lionne, l’auteur utilise un évènement grave tel que la mort de la reine pour faire réagir les lecteurs. Comme à son habitude il se sert d’animaux emblématiques et ambigus, pour désigner les courtisans, qui sont par ailleurs critiqués. De cette façon il peut faire passer son message sans risque de censure. Cette fable, qui est un véritable apologue est structurée au service de la dramatisation. Elle dénonce un grand nombre de problèmes de la société de son époque. Dans le but de plaire et instruire, il couple cette dénonciation à des discours vifs et variés. Il critique les courtisans de manière satirique, il se sert de l’ironie, de sous-entendus et du second degré. A travers cette fable La Fontaine critique donc toute la cour du roi ainsi que son représentant. Nous pouvons en déduire que l’auteur critique la société de l’époque, dont le roi fût Louis XIV, en comparant le lion à ce dernier.

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