Le Rouge et le Noir, Stendhal
Compte rendu : Le Rouge et le Noir, Stendhal. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Imanium • 20 Janvier 2021 • Compte rendu • 2 157 Mots (9 Pages) • 954 Vues
Dissertation
Le Rouge et le Noir
Le Rouge et le Noir est un roman écrit par Stendhal, un romancier français du début du 19ème siècle. Cette œuvre est un roman d’apprentissage qui raconte l’ascension sociale et la chute de Julien Sorel, un jeune homme issu d’une famille modeste mais cultivé et ambitieux. Les personnages principaux sont Julien Sorel, Mme de Rênal ainsi que Mathilde de la Mole. Dans la première partie du roman, Julien sera le précepteur des enfants du maire de sa ville natale, Mr de Rênal et sa femme, Mme de Rênal. Dans la seconde partie du roman, il sera le secrétaire du marquis de la Mole, le père de Mathilde de la Mole. Son parcours sera profondément marqué par l’amour de ces deux femmes. Les personnages dans Le Rouge et le Noir sont particulièrement hypocrites. Leurs actions ne sont pas en accord avec leurs sentiments, ils ne sont donc pas vraiment eux-mêmes. En effet, être soi-même signifie être ce que l’on est, ne pas se sentir obligé de porter un masque et de jouer un autre rôle en société. En soit, cela signifie dire ce que l’on pense et assumer ses choix et ses actes. La vraie nature d’une personne finit toujours par être dévoilée à un moment donné. Il est donc intéressant ici de se demander si les personnages dans Le Rouge et le Noir parviennent finalement à être vraiment eux-mêmes. Dans un premier temps, nous remarquerons que les personnages ne peuvent pas être réellement eux-mêmes au début du roman en raison de leur situation sociale et de l’ambivalence de leurs sentiments. Enfin, dans un second temps, nous assisterons à la révélation de leurs véritables personnalités et opinions, à la fin du roman.
Dans cette première partie, nous remarquerons donc que les personnages ne peuvent pas être réellement eux-mêmes en raison de leur situation sociale et de l’ambivalence de leurs sentiments.
L’hypocrisie des personnages résulte principalement d’une idéologie. Le personnage de Julien Sorel sacrifie son bonheur au profit de son ambition, son idéologie. Venant d’une famille modeste, il a toujours méprisé la noblesse. Il porte en lui les valeurs de la révolution et est Bonapartiste. Or, la période de«La Restauration» impose à Julien de cacher ses opinions politiques. Il est donc contraint de voiler sa véritable personnalité. Il va donc se diriger vers une carrière ecclésiastique afin de s’élever socialement. Il prend exemple sur Napoléon : «C’était la destinée de Napoléon, serait-ce un jour la sienne ?». Il se dit qu’il peut comme Napoléon, partir de rien et faire une ascension sociale. Il veut s’élever socialement mais il est justement bloqué dans la monarchie c’est pourquoi, il méprise encore plus les nobles. Cette idéologie engendre donc son hypocrisie religieuse car il choisi la voie de la religion alors qu’il n’éprouve aucune vocation pour la religion, au contraire. Nous le voyons lors du séminaire à Besançon, Julien est ennuyé et répète à de multiples reprises que son hypocrisie et indispensable à son ascension. «Cette pénible séance avait duré trois heures», «Hélas! c’est ma seule arme! à une autre époque, se disait-il, c’est par des actions parlantes en face de l’ennemi que j’aurais gagné mon pain.». (Première partie, Chapitre 25)Sa liaison avec Mme de Rênal qui cause l’adultère de cette dernière montre également son hypocrisie envers la religion. Cette hypocrisie ne lui permet donc pas dans un premier temps d’être lui-même. En ce qui concerne Mme de Rênal, elle est tout comme Julien hypocrite envers la religion mais d’une autre manière. Étant religieuse, cet adultère l’a rend hypocrite envers la religion c’est pourquoi elle ressent de la culpabilité, elle n’assume pas son acte et n’est pas honnête. Par exemple, dans le chapitre 19 de la première partie, l’enfant de Mme de Rênal tombe malade, elle le prend comme une punition de dieu, elle se rend compte de son hypocrisie mais continuera à aimer Julien, «Dieu me punit, ajouta-t-elle à voix basse, il est juste». Il n’y a pas qu’avec Mme de Rênal envers la religion que Julien a été hypocrite, il l’a également été avec Mathilde de la Môle dans le début de leur relation. Au début, Mathilde n’était pas intéressée. Pour Julien, parce qu’il ne pouvait pas l’avoir, il trouvait intéressant et excitant l’idée de réussir à la conquérir et elle représentait un élément important pour son ascension sociale. Cela reflétait son esprit militaire. Il n’était pas réellement lui-même car, même s’il finira par l’aimer, elle compte pour lui principalement pour son triomphe social. Il réussira d’ailleurs grâce à la grossesse de cette dernière. Il n’agit donc pas pour l’amour mais pour son ascension. «Le soir, lorsqu’elle apprit à Julien qu’il était lieutenant de hussards, sa joie fut sans bornes. On peut se la figurer par l’ambition de toute sa vie» (deuxième partie, chapitre 34). De son côté, Mathilde est également un personnage hypocrite. Elle ressent constamment de l’ennui de part son rang. Elle joue donc sans cesse la comédie et devient excessive. Elle s’invente une vie ainsi que des émotions pour s’occuper. Elle n’est donc pas réellement elle-même. Elle est également hypocrite par rapport à la politique, car tout comme Julien, elle lit du Voltaire et n’est pas d’accord avec la politique et la morale sociale de l’époque. Par exemple, lors du bal dans la deuxième partie, chapitre 8, Mathilde s’ennuie tant qu’elle s’invente une vie. «Lui aussi me suivra au bal avec cet air borné et content. Un an après le mariage, ma voiture, mes chevaux, mes robes, mon château à vingt lieues de Paris, tout cela sera aussi bien que possible, tout à fait ce qu’il fait ce qu’il faut pour faire périr d’envie une parvenue, une comtesse de Roiville par exemple ; et après ?…». Elle s’invente une vie et n’est donc pas elle-même.
Les personnages vont découvrir les sentiments, mais ces derniers sont ambivalents. Ils ne vont donc pas être en accord avec leurs sentiments. Ainsi, ils ne pourront pas être eux-mêmes. Lorsque Julien va découvrir ses sentiments pour Mme de Rênal, il va être lui-même vis-à-vis de son amour mais pas envers elle car il lui cache ses opinions politiques. Malgré tout, tant il l’aime, il va tenter de se livrer à elle sur ses opinions politiques, mais il ne le fera pas car elle fait partie de la noblesse : «Dans les premiers jours de cette vie nouvelle, il y eut des moments où lui, qui n’avait jamais aimé, qui n’avait jamais été aimé de personne, trouvait un si délicieux plaisir à être sincère, qu’il était sur le point d’avouer à madame de Rênal l’ambition qui jusqu’alors avait été l’essence même de son existence» (Première partie, chapitre 16). En assumant pas leur relation, à cause des différences de classes sociales et de la condition de femme mariée de Mme de Rênal, Julien ne peut pas être totalement lui même. Il va d’ailleurs encore plus oublier l’idée d’être lui même en partant à la fin de la première partie en abandonnant son amour, son bonheur, pour son ambition au moment où il va commencer à y avoir des rumeurs sur leur relation. Vis-à-vis de cette relation, Mme de Rênal n’est également par totalement elle-même, car elle se cherche. La découverte de son amour, du sentiment amoureux lui fera ressentir beaucoup d’émotions et elle ne saura pas comment réagir. Par exemple, lors de sa rencontre avec Julien, elle tombera sous son charme mais ne sent rendra pas compte. Elle va être très ambivalente par rapport à ses sentiments car elle alternera entre la culpabilité de son adultère et son bonheur dans cette relation. Elle n’est pas également elle-même car elle n’affiche pas ses sentiments et elle n’est pas honnête envers les autres par rapport à sa relation. Or, être soi même c’est assumer ses choix et ses actes. Enfin, lorsqu’elle laissera partir Julien, elle ne sera pas elle-même car son acte n’est pas en accord avec ses sentiments, s’ils l’étaient elle l’aurait retenu. Dans le chapitre 31, elle va d’ailleurs revoir Julien en cachette, il lui rendra visite dans sa chambre, elle sera toujours amoureuse. Cela nous montre l’ambivalence de ses sentiments. Elle ne sera donc toujours pas elle-même.
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