Interview de Nazim Kokollari
Fiche : Interview de Nazim Kokollari. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Premtim Gashi • 2 Mars 2020 • Fiche • 1 022 Mots (5 Pages) • 557 Vues
Interview de Nazim Kokollari
(Le 30 novembre 2019, Restaurant de l’hôtel du Cèdre, 1880 Bex)
Premtim : Peux-tu te présenter et nous raconter ton parcours sportif ?
Nazim : Je m’appelle Nazim Kokollari. J’ai fait mes débuts dans le football en tant que joueur ici au FC Bex, jusqu’en junior B. Ensuite je suis allé à Lausanne, à Malley, où j’ai continué en junior A. J’ai été intégré en 2ème ligue et au même moment, j’ai commencé un apprentissage en tant que maçon. On s’entraînait quatre fois par semaine, ce qui était difficile avec l’apprentissage que j’exerçais, donc je me suis dit que je devais arrêter le football. J’aimais beaucoup ce sport et j’avais besoin d’argent pour me payer mon abonnement de train ou abonnement de téléphone, alors je me lance dans une carrière d’arbitre, qui va m’aider à me payer cela. Étant un arbitre espoir, je grade jusqu’en 2ème ligue entant qu’arbitre principal et en 2ème ligue interrégional en tant qu’arbitre assistant.
Premtim : Pourquoi avoir choisi de devenir arbitre de football ?
Nazim : Pour pouvoir me payer mon abonnement de train, de téléphone. Je me souviens, il y a 15 ans, Je gagnais 60 CHF par match arbitré, ça m’arrondissait les fins de moi, car le salaire d’apprenti ne suffisait pas.
Premtim. : Le poste d’arbitre est-il dangereux ?[pic 1]
Nazim : Quand j’ai commencé ce n’était pas dangereux, même si quand j’étais joueur, je ne respectais pas les arbitres, car je voulais absolument gagner. Le fait de devenir arbitre m’a calmé et m’a fait comprendre que ce n’est pas très facile d’être arbitre. Ce n’était quand-même pas dangereux d’être arbitre. Maintenant, il faut être fou pour faire cela, car il n’y a plus de respect, les gens se prennent pour des grands joueurs. On ne va pas dire que les arbitres ont toujours raison, il y en a qui se prennent pour Collina, mais être arbitre reste tout de même difficile et dangereux. Dès le plus jeune âge les parents ne respectent pas l’arbitrage. Les enfants quand ils voient les parents ou les entraîneurs qui ne respectent pas les arbitres, eux respectent encore moins les arbitres.
Premtim : La pression des deux équipes est-elle difficile à gérer ?
Nazim : Ce n’est pas difficile d’arbitrer, si les deux équipent jouent au football, mais si une des deux équipes cherche à provoquer l’arbitre, ça devient très vite compliqué. Quand le choix est fait, on ne peut plus revenir en arrière. Maintenant, quand une équipe perd, la faute revient directement à l’arbitre. Pour les décisions de l’arbitre, il y a maintenant l’arbitrage vidéo, mais en football amateur, il est très difficile, car les deux équipes veulent que ça soit siffler pour en leur faveur. Pour devenir arbitre, il faut être très fort psychologiquement
Premtim : As-tu déjà été victime de violence lors d’un match de football ?
Nazim : Je n’ai pas été victime, mais quand nous sommes arbitre, nous sommes envoyés pour inspecter des autres arbitres. J’ai été inspecter un trio d’arbitres à Vevey. Le match s’est plutôt bien déroulé, mais comme je le disais avant, il y a des joueurs qui se prennent pour des stars du football et ils se sont fait suspendre par l’arbitre. Ensuite les arbitres et moi, nous sommes allés à la buvette boire un verre ensemble et nous sommes partis pour rentrer à la maison, mais les joueurs qui se sont fait suspendre durant le match, ont bloqué la route juste devant l’autoroute pour que les arbitres ne passent pas. Ils voulaient les attraper pour les frapper. Tout s’est passé comme dans un film, c’est une des choses qui m’ont dégoûté le plus dans le football. Des personnes qui veulent se venger, alors que le football n’est qu’un sport. Je suis surtout dégoûté que des choses pareilles se passent en Suisse. Cet incendie est allé jusqu’au tribunal, où j’ai été témoigné plusieurs fois. Ces personnes n’avaient plus le droit de faire du football à vie en Suisse.
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