Horace cas

Pierre et Jean se rencontrent dans la rue,ils ont récemment lu une œuvre de Corneille, Horace, et en discutent tous les deux.

Pierre s'exclama :

« J'ai lu Horace la semaine dernière, l'as-tu lu, toi aussi ?

• Oui, dit Jean. Je n'ai pas été déçu, le personnage d'Horace m'a impressionné... Je le considère comme un vrai héros. Premièrement, face à cette situation, Horace ne s'apitoie pas sur son sort. Dans la scène 3, quand Horace apprend qu'il a été choisi pour affronter les Curiaces, il s'indigne en disant « Notre malheur est grand ; il est au plus haut point ; ». Mais peu de temps après, nous comprenons qu'il n'a pas peur, pour lui, la gloire de recevoir de tels commandements doit étouffer tout autre sentiment... En effet, il « accepte aveuglément cette gloire avec joie ». Selon lui, « mourir pour le pays est un si digne sort ». Après la lecture de cette scène III, j'ai pensé que Horace était un patriote, c'est une caractéristique du héros.
• Je ne suis pas  d'accord avec toi sur certains points, s'indigna Pierre, Horace peut être considéré comme un héros mais il a une part de monstruosité... Mon ami, si tu relis cette même scène III, de l'acte II, tu verras qu'Horace a déclaré ne plus reconnaître Curiace : « Albe vous a nommé, je ne vous connais plus. Pourtant, Curiace est le frère de sa fiancée. Curiace le reconnaît encore, lui, à l'inverse d'Horace a gardé sa part d'humanité.

Horace est d'autant plus monstrueux quand il dit « Que j’épousai la sœur, je combattrai le frère ». Il sait que si Sabine perd son frère, elle ne pourra pas s'en remettre, or, il accepte avec joie de combattre Curiace sans se soucier de la peine de sa fiancée...

• Si Horace réagit de cette façon, c'est pour se détacher des événements, Pierre ! En plus de cela, Horace n'est même pas sûr de gagner, il le dit dans la première scène du deuxième acte, quand il ne sait pas encore si c'est lui qui a été choisi pour affronter d'autres hommes d'Albe, « « Mais quoique ce combat me promette un cercueil, la gloire de ce choix m’enfle d’un juste orgueil ». Il pense même à l'éventualité de mourir, mais pour lui, vivant ou mort, il sera glorifié. Tuer Curiace ne le rend pas joyeux, il le fait par obligation (pour son père et pour sa patrie) : « Je vais revoir la vôtre (soeur), et résoudre son âme,À se bien souvenir qu’elle est toujours ma femme, À vous aimer encor, si je meurs par vos mains ».
• Certes. A la scène V de l'acte IV, Horace s'en vient raconter ses exploits à Camille, sa sœur. Il lui annonce que Curiace et ses frères sont morts. Il recherche la fierté et l'admiration de sa sœur parce qu'il a vengé ses frères qui eux, sont morts à cause des Curiaces : « Ma sœur, voici le bras qui venge nos deux frères  […] Vois ces marques d’honneur, ces témoins de ma gloire, Et rends ce que tu dois à l’heur de ma victoire. » Il est évident qu'il est fier de ce qu'il a fait, en réalité il a juste fait un massacre. Camille préfère pleurer son amant, ce qui est tout à fait normal dans une situation pareille.. mais Horace ne comprend pas que sa sœur ne l'honore pas. Il la considère comme indigne, il ne ressent aucune compassion envers elle, il devrait comprendre, cela le fait apparaître comme un monstre à mes yeux... « Tigre altéré de sang, qui me défends les larmes, Qui veux que dans sa mort je trouve encor des charmes, Et que jusques au ciel élevant tes exploits » Elle compare son frère à un tigre, cela signifie qu'il est agressif et assoifé de sang et qu'il voudrait qu'elle soit satisfaite de la mort de son amant. Ne réagirais-tu pas comme cela, toi aussi ? Toute personne ressentant des sentiments humains réagirait comme Camille... mais pas Horace. Camille a dit ce qu'elle pensait, dans une longue tirade et, quand elle eut atteint le paroxysme de la provocation, son frère la tua. Quel frère tuerait sa sœur, Jean, est-ce que tu peux me le dire ? A la fin de la pièce, Sabine sa fiancée lui réclame la mort et il lui refuse. Elle ne voulait pas vivre une tragédie pareille et il veut la garder en vie pour qu'elle souffre encore plus

Certes, Horace est un héros, patriote, brave, courageux et a fait des choses exceptionnelles. Mais il est aussi cruel.

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