Parfum exotique, Baudelaire
Commentaire de texte : Parfum exotique, Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar mattsctg • 21 Avril 2021 • Commentaire de texte • 762 Mots (4 Pages) • 1 273 Vues
Séance 4 : Parfum exotique
Dominante : lecture
Objectif : Faire une analyse linéaire du poème
Support : Parfum exotique
Introduction
Parfum exotique est un poème de Charles Baudelaire du recueil Les Fleurs du Mal retraçant l’itinéraire moral et spirituel. Il est la croisée des mouvements du Romantisme, du Parnasse et du Symbolisme et a été publié en 1857. C'est le premier poème de la section consacrée à Jeanne Duval dans la section Spleen et idéal qui illustre mieux le pouvoir de celle qu’on surnommait la « Vénus noire » sur les sens et l’âme du poète : le parfum seul de Jeanne Duval permet à l’auteur de voyager dans un imaginaire paradisiaque. En quoi l’univers ici dépeint apparaît-il comme parfaitement harmonieux et même idéalisé ? Nous évoquerons premièrement ce rêve agréable avant de nous intéresser à l’image de cette femme idéale.
Développement
Strophe 1
Déjà le titre, surtout avec l'adjectif « exotique », présuppose un endroit parfait pour la détente et l'imagination. Le climat de rêverie se lit également à partir du vers 1. Nous avons une saison propice à la nostalgie : l’automne, un univers clos « yeux fermés », « soir » avec l’effet d’attente pour le verbe qui suit la conjonction de subordination « quand », placé au début du vers 1.
Au vers 2, le motif du sein chaleureux révèle l’impact de l’image maternelle qui selon l’auteur relierait Le bonheur à l’enfance.
Le verbe de la proposition principale qui apparaît au vers 3 est aussi mis en relief pour signifier ce paysage exotique féminin. Le poème se transforme alors en tableau, en vision intérieure. L’hyperbole « éblouissent » et pluriel « les feux » et le soleil, symbole de la vie, puis la mer représentant l’infini et la liberté traduisent ce monde paradisiaque.
Strophe 2
Les vers 5 à 8 relatent également ce paradis artificiel. C’est un monde où l’homme vit en totale harmonie avec la nature. L’île est « paresseuse » vers 5 et pourtant l’abondance règne, la nature « donne » les arbres et les fruits, qui sont « savoureux » vocabulaire mélioratif au vers 6 et sens du goût. Comme dans le jardin d’Eden avant la faute, l’oisiveté n’y est donc pas immorale. Mais dans ce paradis, aucun fruit n’est interdit, les hommes et les femmes ne risquent donc pas d’en être chassées. Ils vivent ensemble, heureux, sains comme le montre le « corps mince et vigoureux » des hommes vers 7. Et si la « franchise » du regard des femmes « étonne », c’est qu’elles ne sont pas corrompues par la civilisation vers 8.
Transition
Le texte propose dans ces premières strophes, une unité sensible, unité acquise dans l’âme du poète. Il connaît un éveil sensoriel par les synesthésies : tout se mêle, revient de strophe en strophe. Toucher, odorat, vue, ouïe. C’est de ce déploiement de l’inspiration que nous parlent les tercets, en mettant en valeur la femme idéale.
Strophe 3
En effet, ce rêve imaginaire est suscité par la présence d’une femme aimée que le poète idéalise. Le texte lyrique met en valeur la femme envoutante. Au vers 9 la toute-puissance du parfum est réaffirmée. Elle permet justement au poète de montrer que la seule perception olfactive de Jeanne Duval fait naître en lui des sensations et des sentiments intenses. Il y a également un effet de symétrie : respirer/voir. Cette symétrie entre les deux hémistiches du vers 10 « Je vois/ un port rempli // de voi/les et de mâts », symétrie d’ailleurs renforcée par l’assonance, renforce cette image de la femme ensorcelante. L’évocation reste concrète avec des synecdoques « voiles », « mâts » et rend plus riche cette vision. La femme, l’île, le port, sont donc trois figures du bonheur : elles ont en commun de réunir immobilité et aventure.
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