Les procédés comiques au théâtre au XIXe siècle
Commentaire de texte : Les procédés comiques au théâtre au XIXe siècle. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar fauustiine • 13 Octobre 2021 • Commentaire de texte • 1 886 Mots (8 Pages) • 403 Vues
Admission SciencesPo
Sujet n°2 : A la lumière de vos expériences et de vos lectures, pensez-vous encore possible de préserver le secret aujourd'hui ?
Aux États-Unis, les informations confidentielles des délinquants sexuels sont accessibles à tous. Grâce à une carte interactive, la population américaine peut s’informer de la présence d’un auteur d’infraction à caractère sexuel en consultant sa photo, son adresse, son lieu de travail ou encore le modèle de sa voiture. Ce dispositif, créé pour faciliter leur identification, peut être considéré comme une atteinte à leur vie privée et empiéter sur leurs secrets. Un secret est tout ce qui n’est pas dit, ce qui est caché. Seul un groupe limité de personnes y a accès. Mais de nos jours, avec une demande de toujours plus de transparence et de vérité aux yeux de tous, peut-on toujours garder nos secrets ? Pouvons-nous toujours préserver ce que nous voulons garder intimement et volontairement pour nous ? Afin de répondre à cette problématique, nous verrons dans un premier temps qu’aujourd’hui, avec l’exigence grandissante de transparence, nos secrets doivent être exposés aux yeux de tous et leur préservation est mise à mal. Dans un second temps, nous verrons qu’il est tout de même possible de garder le secret si nous le souhaitons. Enfin, nous analyserons le secret comme nécessaire, indispensable à tous, autant aux individus qu’aux pays.
Le secret de nos jours est de plus en plus mis à mal, les exigences démocratiques contemporaines et l’ère du numérique font qu’il est de plus en plus dur de le préserver.
Dans une démocratie, le secret est perçu comme néfaste et le régime prône la transparence. En effet, le terme « démocratie » vient du grec ancien dêmos qui signifie le peuple, la population et de kratos, qui signifie le pouvoir. Étymologiquement, la démocratie veut donc dire « le pouvoir au peuple ». Mais si le peuple détient ce pouvoir, la transparence du gouvernement est essentielle pour que la population puisse prendre des décisions rationnelles, les individus doivent disposer de toutes les informations nécessaires aux décisions politiques. Des instances interviennent afin de garantir la transparence d’une démocratie : la Cour des Comptes vérifie les comptes de l’État, le Conseil Constitutionnel vérifie la conformité des lois à la Constitution et le Journal Officiel publie les nouvelles lois, déclarations ou réglementations. De plus, les États prennent des initiatives afin d’informer le peuple. Par exemple, après l’incendie en 1933 du parlement allemand, le Reichstag, l’Allemagne a reconstruit ce lieu politique avec une coupole de verre. Cette décision d’architecture laisse apercevoir les parlementaires lors de leur délibération, ce qui symbolise la transparence de cette nouvelle démocratie. Il est donc de plus en plus difficile de préserver le secret de nos jours pour les gouvernements, le peuple demandant toujours plus de vérité et de transparence.
De plus, certains États ayant pour objectif de protéger leur population, la surveillent massivement. Par exemple, depuis la 1ère Guerre mondiale, les États-Unis ont renforcé la surveillance de leur population, même en temps de paix. Alexandre Rios-Bordes, dans son ouvrage Les Savoirs de l’ombre : la surveillance militaire des populations aux États-Unis, affirme que les citoyens doivent être surveillés, leurs faits et gestes contrôlés. Cela s’inscrit dans une révolution intellectuelle mais aussi digitale, avec le développement de la reconnaissance faciale. Par exemple, la ville de Moscou comporte à elle seule 170 000 caméras qui surveillent ses habitants. Les États surveillent donc de plus en plus leur population, réduisant la part de secret de chacun et portant atteinte à la vie privée des citoyens.
Enfin, de nos jours, le numérique se développe à une vitesse accrue, révolutionnant tous nos modes de communication et d’informations. Sur les réseaux sociaux, les données se diffusent instantanément et peuvent parcourir le tour du monde en un rien de temps. Il suffit d’un clic pour qu’une information anodine soit diffusée, commentée, partagée. Les limites entre sphère publique et sphère privée se brouillent, nos données sont transmises à l’autre bout du monde, analysées par des ordinateurs, et même lorsque l’on pense garder privée une donnée, elle est tout de même traitée par un intermédiaire étranger. De plus, la question de la communication sur les réseaux se posent : nous dévoilons notre vie privée, plus ou moins consciemment et librement. Par exemple, avant les élections présidentielles de 2017, des vidéos étaient publiées sur Snapchat, dans lesquelles des candidats répondaient à des questions. Mais ces interrogations portaient plus sur leur vie privée que sur leur véritable programme : les utilisateurs du réseau voulaient savoir la situation conjugale du candidat, s’il avait des animaux, etc… Ces interviews perdaient donc en qualité car les candidats devaient dévoiler des informations anodines. On voit donc qu’avec le développement d’Internet et des réseaux sociaux, nous nous affichons de plus en plus aux yeux des autres, et la possibilité de garder un secret devient moindre.
Nous avons vu que l’entrée dans l’ère du numérique favorisait la transparence, mais malgré cette tendance au dévoilement en société, nous ne vivons tout de même pas dans un régime autoritaire où tout serait dévoilé et où il n’y aurait plus de propriété intellectuelle. Ne reste-il pas tout de même une part de caché ? Nous allons voir que nous pouvons tout de même garder notre jardin secret, et choisir ce que nous voulons dévoiler ou pas.
Tout d’abord, l’immense masse de données qui circule sur les réseaux ne fait que brouiller les utilisateurs : nous avons l’impression d’être au fait de toute l’actualité, mais en réalité, la majeure partie des informations restent cachées. L’opacité persiste sur les réseaux. En effet, selon les réseaux utilisés, nous nous voyons proposer des sujets selon ce que nous avons l’habitude de consulter. Mais nous pouvons alors passer à coté de données essentielles qui resteront dans le secret. De plus, les médias et réseaux facilitent la diffusion de fausses informations, les fakes news. Les gens voient alors une information, la relayent sans vérifier les sources et la laisse se diffuser très rapidement. Mais tout cela est faux, et des fois, les personnes qui ont lancé cette information l’ont fait pour cacher la vérité : en induisant en erreur la population, le secret peut alors être conservé en toute sécurité. Ce fut le cas lors de l’affaire Enron ; cette entreprise américaine du secteur de l’énergie voyait sa valeur boursière croitre sans arrêt. Elle a alors gonflé ses chiffres, truqué ses comptes pour masquer ses liens avec des paradis fiscaux. Mais la firme fit faillite à cause de l’éclatement de la bulle spéculative, entrainant 20 000 salariés au chômage. Cette affaire est donc l’illustration et la preuve que la divulgation de fausses informations, relayées grâce au numérique, permettent de conserver le secret.
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