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La Commune de Paris

• période insurrectionnelle durant deux mois, du 18 mars 1871 à la « semaine sanglante » (21-28 mai)
• insurrection contre le gouvernement qui est issu de l’Assemblée nationale venant d’être élu au suffrage universel masculin
• ébauche pour la ville d’une organisation proche de l’autogestion ou d’un système communiste

• réaction à la défaite française de la guerre franco-prussienne de 1870
• manifestation de l’opposition entre le Paris républicain (« rouge ») et une Assemblée nationale à majorité monarchiste

• 1804-1870 : régimes politiques plus ou moins autoritaire (Premier Empire, Restauration, Monarchie de Juillet, Second Empire)
• régime républicain et la démocratie étaient des expériences passagères
• La Commune de Paris trouve sa source dans un élan républicain référant à la Première République, au gouvernement révolutionnaire de la Commune de 1792, aux premiers mois de la Seconde République (révolution de février, troisième révolution française - insurrections des journées de Juin, protestation contre la fermeture des ateliers nationaux)

• mixité sociale dans les quartiers parisiens a presque disparu avec les transformations du Second Empire : les plus riches (7, 8, 16, 17), les classes populaires (10, 11, 12, 13, 18, 19, 20)
• insurrection : droit de grève (1864) très utilisé à la fin du Second Empire, loi sur la liberté de la presse (1868) permettant l’émergence publique
• « La Commune était l’expression, chez ses meneurs, d’un républicanisme ultra rouge, antireligieux, jacobin, prolétarien, fouetté par la haine pour cette assemblée monarchiste », Jean-Jacques Chevallier
• Jules Ferry voyait trois causes de l’insurrection : « la folie du siège » (l’inactivité et le bouleversement des habitudes civiles, tension des esprits tournés vers la guerre, « l’immense déception » d’une « population tout entière qui tombe du sommet des illusions »), désorganisation de la garde nationale (source de graves désordres) et la volonté des Prussiens d’entrer dans Paris convainquant une grande partie de la population qu’elle était trahie

• L’insurgé typique de 1871 : travailleur parisien, homme d’une trentaine d’année (ouvriers du bâtiment, d’ateliers ou petites fabriques, journaliers, travailleurs du métal)
• Maxime du Camp (témoin hostile à la Commune) : « Malgré certaines apparences et malgré leur uniforme, les bataillons fédérés n’étaient point une armée ; c’était une multitude indisciplinée, raisonneuse, que l’alcoolisme ravageait. Dans toutes les luttes qu’ils engagèrent, même à force triple, contre l’armée de Versailles, ils furent battus. Lors du combat suprême commencé le 21 mai et terminé le 28, malgré les positions formidables qu’ils occupaient, malgré les abris qui les protégeaient, malgré les refuges que leur offraient les rues, les ruelles, les maisons à double issue, malgré leur énorme artillerie, malgré leur nombre, ils furent vaincus par nos soldats marchant à découvert. Plus d’une cause leur a infligé une infériorité qui devait nécessairement amener leur défaite : au point de vue technique, ils ne savaient pas obéir, et l’on ne savait pas les commander ; au point de vue moral, la plupart ne savaient pas pourquoi ils se battaient ; presque tous trouvaient le métier fort dur et ne le faisait qu’en rechignant. »

• 17 mars 1871 : Adolphe Thiers ayant mal évalué l’état d’esprit parisien envoie une troupe s’emparer des canons de la Garde nationale sur la butte Montmartre.
• gouvernement décide de désarmer les parisiens qui se sentent directement menacés : on leur soustrait 227 canons entreposés à Belleville et à Montmartre
• parisiens se voient sans défense vis-à-vis d’éventuelles attaques des troupes gouvernementales (comme en juin 1848)
• Victor Hugo : « Thiers, en voulant reprendre les canons de Belleville, a été fin là où il fallait être profond. Il a jeté l’étincelle sur la poudrière. Thiers, c’était l’étourderie préméditée »

• toutes les tendances politiques républicaines et socialistes sont représentés dans la Commune (anarchistes, « jacobins », « radicaux », « blanquistes », collectivistes, « proudhoniens », « indépendants »

• « La Révolution communale, commencée par l'initiative populaire du 18 mars, inaugure une ère nouvelle de politique expérimentale, positive, scientifique. C'est la fin du vieux monde gouvernemental et clérical, du militarisme, du fonctionnarisme, de l'exploitation, de l'agiotage, des monopoles, des privilèges, auxquels le prolétariat doit son servage, la Patrie ses malheurs et ses désastres. », programme de la Commune daté du 19 avril 1871

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