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Le Rouge et le Noir, Stendhal

Dissertation : Le Rouge et le Noir, Stendhal. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  22 Septembre 2021  •  Dissertation  •  1 553 Mots (7 Pages)  •  1 188 Vues

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                                                               Français

Nils Buc-Meijer, 1ère 4

 Dissertation Le Rouge et le Noir :

 Lorsqu'il découvrit le roman de son ami Stendhal, Prosper Mérimée lui écrivit une lettre dans laquelle il portait cette accusation : « Il y a dans le caractère de Julien des traits atroces, dont tout le monde sent la vérité mais qui font horreur. ». Par conséquent, Mérimée semble penser que Julien est un personnage méprisable, certes. Mais si Julien est si cruel, n'a-t-il pas des valeurs positives, comme le charme, la loyauté, le courage et une certaine sensibilité qui le rendent très agréable aux yeux des lecteurs ? Alors on peut se demander si, Julien Sorel ne parvient-il pas réellement à refléter certaines esthétiques et valeurs derrière ses caractéristiques cruelles ? Bien qu'il soit comme tout le monde, ses esthétiques et ses valeurs lui permettent encore d'atteindre les lecteurs d'hier et d'aujourd'hui.

Peut-on s’attacher à un personnage qui a des traits effrayants ?

Dans un premier temps, nous analyserons les aspects brutaux de Julien et d'autres personnages qui ont influencé l'histoire de la littérature. Puis, nous verrons que le personnage a aussi des qualités qui font de lui un héros plus compliqué qu'il n'en a l'air.

Nous étudierons d'abord la description désobligeante de Julien faite par son père ou par lui-même, puis nous examinerons l'une des principales anti-valeurs qu’il incarne comme l'hypocrisie. Enfin, nous verrons que l'auteur construit ici un personnage, qui représente d'abord l'archétype social du XIXe siècle.

Tout d’abord, Julien Sorel apparaît comme un personnage aux valeurs et à l’esthétique négatives. Dès le début du roman, c’est son père qui donne une image négative de son fils : « Pendant qu’il répétait ces vaines paroles, […] son vaurien de fils. » ; « Rien n’était plus antipathique au vieux Sorel : il eût peut-être pardonné à Julien sa taille mince, peu propre aux travaux de force, et si différente de ses ainés : mais cette manie de lecture lui était odieuse, il ne savait pas lire lui-même. » (chapitre IV, P25). Julien ne lâche jamais ses livres, son père ne le comprend pas et qualifie ses livres de « maudits » : « Eh bien, paresseux ! Tu liras donc toujours tes maudits livres pendant que tu es de garde à la scie ?» (chapitre IV, P26). De plus, Julien s‘est mis à plusieurs reprises dans des situations inconfortables qui le rende mal à l’aise et ridicule notamment lorsqu’il essaye de prendre la main de Mme de Rênal. Pour le lecteur, cette action est banale mais pour Julien, c’est une véritable aventure : « Pour Mme de Rênal, la main de Julien, elle ne pensait à rien ; elle se laissait vivre. Les heures qu’on passa sous ce grand Tilleul […] » (chapitre IX, P63). On voit aussi que Julien est lâche : « Julien indigné de sa lâcheté, […] » (chapitre IX, P62). Par la suite, Julien se sentira ridicule lorsqu’il entrera dans le salon parisien du Marquis de La Mole. Du fait qu’il n’a pas les habitudes et les codes sociaux de ces salons : « Nous passons sous silence une foule de petites aventures qui eussent donné des ridicules à Julien, s’il n’eût pas été en quelque sorte au-dessous du ridicule. » (partie 2, chapitre VI, P265-266) ; « Si tout semblait étrange à Julien, dans le noble salon de l’hôtel de La Mole, ce jeune homme, pâle et vêtu de noir, semblait à son tour fort singulier aux personnes qui daignaient le remarquer. » (partie 2, chapitre IV, P251) ; « Souvent il riait de grand cœur de ce qu’on disait dans ce petit groupe ; mais il se sentait incapable de rien inventer de semblable. C’était comme une langue étrangère qu’il eût comprise, mais qu’il n’eût pu parler. » (partie 2, chapitre IV, P256-257).

Par ailleurs, on comprend que Julien Sorel est devenu hypocrite comme Le Narrateur, Dorian Gray ou encore comme la marquise de Merteuil, qui sont tous des personnages faux, représentatifs du XIXème siècle. On peut aussi, associer Julien Sorel à Tartuffe qui est un célèbre personnage à double-jeu du XVIIème siècle. Au fil de ce roman, nous voyons que Julien est hypocrite car il exprime sans gêne le fait de le devenir pour se faire une place dans la société du XIXème siècle. De plus, par ce fait, nous pouvons assimiler Julien Sorel à un Pamphile qui est « plein de lui-même » et qui cherche à tout prix à avoir une place confortable dans la société coûte-que-coûte. Mais contrairement à un Pamphile, Julien Sorel a grimpé les échelons sociaux très rapidement notamment à son charme mais surtout grâce à son intelligence.

Enfin, en étudiant d’autres personnages hypocrites du XIXème siècle comme dans Bel-Ami de Maupassant avec Georges Duroy, on apprend que cette hypocrisie est souvent associée à l’ambition du personnage principal. Elle est la principale caractéristique de ces protagonistes du XIXème siècle, qui sont très ambitieux et qui ont pour but d’avoir une certaine identité sociale. De plus, on peut associer Julien Sorel qui est un héros réaliste à Emma et Charles Bovary dans Madame Bovary de Gustave Flaubert, Jeanne Delamare dans Une Vie de Guy de Maupassant et Eugène de Rastignac et Vautrin dans Le Père Goriot de Honoré de Balzac, qui sont eux-mêmes des héros réalistes typiques du XIXème siècle.

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