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L'ETRANGER : L’INCIPIT

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Par   •  19 Janvier 2020  •  Synthèse  •  1 466 Mots (6 Pages)  •  673 Vues

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L'ETRANGER : L’INCIPIT

INTRODUCTION

Albert Camus, écrivain majeur du XX° siècle, a publié en 1942 en pleine Seconde Guerre mondiale, L'Etranger, mettant en scène un narrateur, Meursault, qui fait le récit de sa vie.

Nombre de ses œuvres seront marquées par cette guerre et par les sentiments nés de l’absurdité du monde et du besoin de révolte face aux crimes commis par l’humanité.

L’Étranger fait partie de ce que Camus appelle « le cycle de l’absurde » : l’existence n’a pas de sens et seule la fatalité et le hasard guident nos pas.

Cet extrait correspond au début de l'œuvre : Meursault relate la nouvelle de la mort de sa mère et les préparatifs de son départ pour la veillée funèbre et l'enterrement.

Lecture, puis problématique : Qu’est-ce qui fait l’originalité de cet incipit ? En quoi cet incipit éclaire-t-il le titre du roman (L’Etranger) ? Comment est construite dans cet incipit la personnalité ambigüe de Meursault ? Meursault est-il présenté comme un anti-héros ?

Plan : Nous verrons d’abord en quoi cet incipit s’écarte des incipit traditionnels (I) notamment par l’attitude du narrateur, un personnage tout à fait singulier et déroutant (II) puis nous nous intéresserons à son rapport au monde(III)

I. Un incipit qui s’écarte des incipit traditionnels

A. des choix énonciatifs étranges

- La narration est à la 1ere personne il s’agit d’un point de vue interne, ce qui limite les informations pour le lecteur, tout passe par le regard de Meursault ; par exemple il y a une incertitude sur la date du décès : (l.1) « où peut être hier, je ne sais pas »

- Nous notons l’utilisation des indices du discours et non du récit : passé composé + marqueurs temporels qui renvoient à des événements liées au moment où arrive l’énoncé : (l.11) « j’ai pris l’autobus à 2 h…j’ai mangé au restaurant »

- La forme semble relever du journal intime. Le narrateur semble écrire au fur et à mesure, on note une progression chronologique. Cependant, il n’y a pas d’indication précise de lieu ou de date ni des sentiments personnels.

B. Un climat d’imprécision

- Il y a une absence de précision sur le moment où se déroule le récit malgré les marqueurs temporels avec les adverbes : « aujourd’hui », « hier », « demain »

- Cette absence se retrouve aussi dans les lieux, on sait qu’il s’agit de l’Algérie mais cela reste vague.

L’évocation des lieux est imprécise, on sait que (l. 2-3) « l’asile de vieillard est à Marengo à 80 kms d’Alger » mais le paysage n’apparait pas.

- Il y a des indices sur l’époque mais rien n’est exprimé clairement, on apprend plus tard qu’il s’agit de l’Algérie du temps de la colonisation.

- Il y a une absence de description : on note quelques imparfait (l. 11) « il faisait chaud », mais ni les lieux ni les personnages ne sont décrits (patron, Céleste, Emmanuel, le militaire)

=> Cet incipit répond à certains codes de l’incipit car il évoque le lieu, on découvre le narrateur, et un événement mais avec peu de précision et le lecteur est surpris par ce manque d’information qui distingue ce début de roman d’un incipit traditionnel.

II. Un personnage singulier et déroutant

A. Une apparente indifférence

- « je » paradoxal : il y a peu de verbes de pensées ou de sentiments alors que le narrateur relate un évènement tragique. Pas de mention de tristesse. Absence du champ lexical du sentiment.

- Son entourage semble touché (l. 11) « ils avaient tous beaucoup de peine pour moi ».

- Le narrateur semble détaché de sa propre situation et indifférent : signe d’un manque d’émotion.

- Face à l’ événement, le narrateur se focalise sur des éléments précis :

. Il recherche de la date exacte du décès : (l. 1) "Aujourd’hui", maman est morte. Ou peut-être hier », (l.2) : C’était peut-être hier. ».

. Il s’attarde sur la modification de son emploi du temps. Ne change pas ses habitudes : (l.11) « j’ai mangé chez Céleste, comme d’habitude ».

. Sa réaction est matérielle, Il s’attarde sur le chemin à parcourir : (l. 3) « je prendrai l’autobus à 2 h et j’arriverai dans l’après midi »

. le narrateur souligne le fait qu’il emprunte un brassard. Il se conforme au code, c’est-à-dire qu’il fait tout ce qu’on attend d’une personne qui vient de perdre sa mère.

- Les éléments négatifs ne sont pas liés au

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