Fiche pédagogique, formation en soins infirmiers
Résumé : Fiche pédagogique, formation en soins infirmiers. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Daphné Machado • 19 Janvier 2020 • Résumé • 2 965 Mots (12 Pages) • 722 Vues
Instituts de Formation en Soins Infirmiers
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Promotion : 2019-2022 | Année : 2019-2020 |
UE 1.1.S1 Psychologie, sociologie, anthropologie | |
TD N°4 Le développement de la personnalité : processus psychiques liés au vieillissement | Trinôme : Malika Mansouri Marie-Hélène Chassaing Ambroise Nicod
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Objectifs pédagogiques
- Identifier les concepts relatifs aux processus psychiques liés au vieillissement (intégrité personnelle, désespoir, perte, résignation, renoncement, collaboration « temps qui ne passe pas »).
- Mettre en relation les données cliniques d’une situation avec ces concepts
- Adapter la relation de soin en fonction de la compréhension des enjeux psychiques liés à cette dernière étape de développement de la personnalité
- Etude d’un texte sur la problématique psychique du vieillissement selon Erik Erikson
Les dynamismes du vieillissement et le cycle de la vie : l'approche d'Erikson
Par Maurice Aumond
Faculté d'Éducation Permanente, Université de Montréal.
« Parmi les adeptes de Freud, Erik Erikson (1902-1980) a formulé une théorie touchant au développement humain. Elle est composée de huit stades échelonnés sur tout le cycle de la vie. Dans ces huit phases de la recherche d'identité, Erikson a tenté de dégager et de préciser les racines du « moi » dans l'organisation sociale de l’individu. Son modèle recouvre tout le cycle de la vie où chaque stade est caractérisé par un enjeu fondamental qui se définit comme un conflit entre deux pôles. Les conséquences de cet enjeu se prolongeront durant toute la vie…….
La phase de l'intégrité personnelle ou du désespoir.
La dernière étape du cycle de la vie est celle de l'acquisition d'un sens de l'intégrité en évitant un sentiment de désespoir (la réalisation de la sagesse). Elle concerne la façon dont on affronte la fin. La vieillesse devient alors un temps de réflexion qui permet un retour sur les événements d'une vie. Dans la mesure où on a réussi à disposer efficacement des problèmes qui s'étaient posés à chacune des étapes de la vie, on a acquis un sens d'achèvement et de plénitude c'est-à-dire, le sentiment d'une vie bien remplie. Lorsque la personne âgée jette un regard sur sa vie passée et la perçoit comme une suite d'occasions ratées et d'échecs, les dernières années sont alors remplies de désespoir (Hilgard et Al, 1980, p. 18).
À cette phase, on devrait pouvoir accepter l'homme en tant qu'individu et en tant que société. L'individu doit pouvoir opposer son intégrité au désespoir et au dégoût face aux différents types de vie, à une vie incomplète et à la mort. À ce stade, l'homme projette une sagesse et une philosophie de la vie hors de son propre cycle de vie vers les cycles futurs.
Cette huitième étape dans le développement de l'homme est caractérisée par une forme d'évaluation de sa vie et de ses accomplissements. Si l'évaluation s'avère être positive, il y a intégrité et continuité. C'est donner place à la sagesse pour les années à venir. En revanche, si le bilan est négatif, on assiste alors à une détérioration du moi sous plusieurs formes. Il y a d'abord la perte du sens de l'existence et puis la naissance du sentiment d'une vie perdue qui aurait pu être différente. La peur de la mort, l'alcoolisme, le suicide, la dépression et le désespoir sont du lot de ceux qui arrivent à une telle évaluation négative. Le désespoir naît des regrets, des remords et du sentiment que la vie n'a pas de sens. Il reste maintenant trop peu de temps pour changer la situation et se permettre de réaliser son intégrité. La mort alors occupe une place prépondérante dans l’existence de ces personnes.
« On aura compris que la sagesse émerge du conflit entre l’intégrité et le désespoir. Opposée à cette force de base qu'est la sagesse se trouve le dédain ou le dégoût de soi. L'éventail des relations significatives s'étend à l'humanité et à sa propre bienveillance cependant que l'ensemble des principes d'ordre social est relié à la sagesse. » (Houde, 1986, p.38).
À l'âge de l'apparition des incapacités qui affectent la perception de soi, peut-on parler d'un stade de développement ? Les personnes du troisième âge essaient, à ce moment précis de leur existence, de donner un sens à leur vie. La vie est alors perçue comme un tout. L'intégrité personnelle nous dira Erikson, (1974, p. 179)
« ... c'est l'acceptation de son seul et unique cycle de vie comme quelque chose qui devait être et qui ne permettait pas de changement ».
« Une vie individuelle est la coïncidence d'un cycle de vie unique avec un segment d'histoire unique et toute intégrité humaine s'installe ou se perd dans le style d'intégrité des vies auxquelles elle prend part. » (Erikson, 1982, pp 65-66, cité par Houde, 1986. p37)… »
Consignes de travail :
- A partir du texte de l’article, relevez les éléments qui permettent de comprendre l’élaboration psychique et les enjeux de cette ultime phase du développement de la personnalité face au vieillissement.
- Illustrez, à partir de votre expérience de relation avec des personnes âgées, les deux pôles de la crise psychique liée au vieillissement : sentiment d’intégrité ou désespoir.
Synthèse du travail de lecture (30 mn au début de la séance de travaux dirigés) :
Les étudiants présentent synthétiquement leur compréhension des textes ; ils proposent des illustrations tirées de leur expérience. L’enseignant complète, éclaircit les points difficiles, dégage les principaux concepts.
- Etude d’une situation clinique : M. et Mme Cygne, 81 ans, ne pouvant plus rester à domicile
Sous la Direction de Anne-Claude ALLIN-PFISTER, Anne-Lise TRENAM, Elisabeth ZERRO, Situations de vie, Ed Lamarre, Paris, 2009, p131 et 132 Partie 4, Chapitre 7
M. et Mme Cygne sont nés tous deux en 1927. Ils se sont rencontrés à l'université lors de leurs études. C'était le coup de foudre et ils se sont mariés très jeunes, en 1950. Au début, leur situation économique était difficile, surtout après l'arrivée de leur première fille en 1951 et celle de leurs fils respectivement en 1953, 1954 et 1956. D'un commun accord ils avaient décidé que madame s'occupait du ménage et des enfants alors que monsieur exerçait sa profession de professeur d'histoire et de géographie au collège de leur petite ville. Petit à petit, les Trente Glorieuses[1] aidant, leur situation financière s'améliorait et ils ont pu dès 1964 faire construire une maison familiale confortable et passer régulièrement des vacances à la montagne. Ils accueillirent avec joie l'arrivée des beau-fils et belles-filles, ainsi que celle de huit petits-enfants. Leur couple était très soudé et c'est ainsi qu'ils ont pu surmonter ensemble leur incompréhension et chagrin face aux divorces de deux de leurs fils, ainsi que leur douleur suite au décès de leur fille âgée de 45 ans. Cependant, ce décès les a beaucoup marqués au point qu'ils pensent que l'aggravation du diabète de monsieur est due à cette perte.
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