Emmanuel Carrère

1. Emmanuel Carrère est né le 7 janvier 1957 à Paris. C’est un écrivain,

scénariste et réalisateur français. Diplômé de l’institut politique de Paris, il passe ensuite 2 ans en Indonésie pour faire son service national en coopération ou il enseigne le français. Ensuite il débute comme critique de cinéma pour Positif et Télérama. Son premier livre, Werner Herzog, paraît en 1982. Il publie son premier roman L'Amie du jaguar en 1983. Le suivant, Bravoure, sort un an après chez POL, éditeur à qui il confiera tous ses autres ouvrages par la suite. Il publie en 1986 La Moustache, roman dont il réalisera lui-même l'adaptation cinématographique. En 1993, Emmanuel Carrère commence l’écriture d’une histoire vraie, celle de Jean-Claude Romand. Il finira son œuvre seulement 7 ans après. Après ce livre vient sa carrière de scénariste, ou il adapte surtout ses propres romans comme L’adversaire et La Classe de neige. Il se lance ensuite dans la réalisation avec Retour à Kotelnitch et La Moustache. En 2010 il est membre du jury au festival de Cannes. En 2011 il reçoit le prix Renaudot pour sa biographie sur Édouard Limonov. En 2014 il publie Le Royaume, livre qui retrace le christianisme en s’intéressant particulièrement aux apôtres.

 2) « S’assoit devant la tombe de son fils »

-Bonjour fils, je suis venu te raconter mon histoire. Tout a commencé avec ta mère. Elle était brillante. Et moi aussi à l’époque. On s’était promis de réussir. Mais j’ai raté le concours pour devenir médecin. Elle, elle a publié sa thèse et elle s’est fait un nom. A ce moment-là j’avais honte alors j’ai inventé un mensonge pour ne pas affronter la réalité. J’ai fait croire à tout le monde que j’avais eu mon diplôme. Mais en fin de compte je passais mes journées dans les parcs et les rues. A la fin j’avais même des itinéraires bien précis « il rit ». Mais il me manquait la question de l’argent. Je n’ai pas pu me faire plaisir en tout cas ça c’est sûr. J’empruntais. Que ce soit à celui qui a été ton grand-père ou à mon amante. Car oui j’avais une amante. Quand j’y repense ta mère a vraiment tout perdu en plus de la vie « il soupire ». Le pire dans tout ça c’est que pour protéger mon mensonge j’en ai inventé énormément d’autres autour pour le protéger. Comme les emprunts d’argent dont je viens de te parler. Je disais faire des investissements alors que c’était faux. Je mentais bêtement en pensant être très vite découvert. Pourtant mon manège à durée 18 ans. J’en étais le premier surpris. Puis bien sur le jour où je devais rendre l’argent arriva, et ta mère allait découvrir la vérité « sa gorge se noua ». Je ne sais pas pourquoi mais j’ai paniqué. Je ne voulais surtout pas être couvert de honte, ne pas être ridicule « il pleure ». Alors j’ai sans doute fait le pire choix de ma vie « il renifle ». Et le pire dans tout ça c’est que j’ai décidé pour toi, ta sœur et ta mère sans compter mes parents. Je ne voulais pas que vous subissiez quoique ce soit à cause de moi. Je vous ai tués. Tous. J’ai ensuite mis le feu à la maison et à vos corps. Je voulais mourir avec vous. Vraiment. Le Suicide. C’est tout ce que je me disais à ce moment-là. Après toutes ces horreurs pas étonnant que Dieu ne m’ait pas accueilli, après tout ce que j’ai fait, tout ce que j’ai ressenti ma tentative de suicide n’a pas abouti. Si tu savais à quel point j’ai honte de moi. Je me souviens de vous comme si c’était hier « sourit ». La police a tout de suite compris que c’était moi qui avais fait le coup, que je n’étais pas médecin, les emprunts d’argent, etc.…. Je fus donc jugé peu de temps après. Je ne savais pas quoi faire j’avais honte, j’étais triste, je regrettais tout, vraiment je te le jure. Alors j’ai continué à mentir durant le procès. Je fus condamné à la prison à perpétuité assorti d’une période de sureté de 22 ans. J’ai vécu des choses horribles en prison. Mais aussi des choses bien. Comme un certain nombre d’échange de lettres avec un homme qui voulait écrire un livre sur moi. Il a aussi fait un film « rire ». Enfin après 26 ans de prison j’ai voulu ne plus faire de mal à personne alors je suis aujourd’hui convertit en homme religieux. Je voulais te parler une dernière fois. Maintenant que c’est fait je vais partir loin. Là où personne ne me reconnaitra. Comme quoi encore une fois je prends la fuite « il rit et sourit ». Au revoir fils, repose en paix « Il part ».

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