Compte rendu TP 3
Commentaire de texte : Compte rendu TP 3. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar chich2 • 28 Novembre 2022 • Commentaire de texte • 1 656 Mots (7 Pages) • 312 Vues
L'alphabétisation est :
-l'acquisition des connaissances et des compétences de base de lecture et d'écriture dont chacun a besoin,
-un droit fondamental de la personne humaine (DUDH, a. 26).
Il existe plusieurs formes d'alphabétisation.
L'alphabétisation des filles/femmes est une préoccupation récente.
Elle nait avec l'humanisme.
Les enjeux sont :
-multiples,
-différents selon les époques.
Points clées :
La question de l’instruction des femmes est soulevée au XVIe siècle, mais elle est polémique : faut-il instruire les filles ?
Les premiers programmes éducatifs à destination des filles
apparaissent à la fin du XVIIe siècle. Ces programmes sont
nettement genrés (éducation religieuse, tâches
domestiques, etc.).
• Le XIXe siècle marque un tournant avec la loi Falloux et les
lois Ferry.
• Le XXe siècle montre un effondrement de l’analphabétisme,
tant masculin que féminin. Cependant, des inégalités
subsistent dans les pays en développement.
1. Une lente progression sous l’Ancien
Régime
a. L’éducation des filles : une « chose non encore traitée »
En 1523, l’humaniste espagnol Jean-Louis Vivès rédige De
l’institution de la femme chrétienne dans lequel il se questionne
sur une « chose non encore traitée » : l’éducation des femmes.
Pour lui, l’instruction est nécessaire aux jeunes filles, mais il
s’agit d’une instruction qui leur est propre. Les travaux
domestiques y seraient plus importants que l’apprentissage de
la lecture ou de l’écriture. En outre, le latin n’y aurait pas sa
place.
On retrouve des propos similaires chez Érasme ou Rabelais, qui
justifient l’instruction des jeunes filles parce que l’homme et la
femme sont supposés vivre ensemble.
b. Le rôle de la Réforme
Remarque :
La Réforme protestante a comme point de départ la publication
en 1517 des 95 thèses de Luther. Ces propositions critiquent
l’Église catholique et appellent à sa réorganisation (fin des
indulgences, traduction de la Bible, etc.). L’excommunication de
Luther par le Pape en 1521 entraine par la suite le
développement d’une nouvelle forme de christianisme, le
protestantisme luthérien.
Martin Luther encourage fortement la création d’écoles. Ces
dernières sont destinées aux filles comme aux garçons. En effet,
l’accès à l’écriture et la lecture est nécessaire aux croyants
puisqu’ils doivent, dans la logique protestante, accéder au divin
sans intermédiaire. La Bible, traduite en langue vernaculaire,
doit leur être accessible.
La langue vernaculaire est la langue d’usage du pays. Elle
s’oppose ici au latin, utilisé et compris par les clercs.
Face au succès du luthéranisme en Europe, l’Église catholique
organise une Contre-Réforme au cours du concile de Trente
(1545-1563). Elle promeut alors un renforcement de l’instruction,
tant masculine que féminine. Cependant, cette instruction se
cantonne le plus souvent au simple apprentissage de la lecture.
Remarque :
La lecture et l’écriture ne sont pas nécessairement enseignées
conjointement. Si la lecture est nécessaire à l’enseignement
religieux, l’écriture ne l’est pas. De plus, elle impose des
contraintes matérielles supplémentaires.
Des congrégations s’impliquent dans l’enseignement féminin :
création d’écoles gratuites pour les filles pauvres, pensions
payantes pour les plus aisées.
Exemple :
On peut citer la nièce de Montaigne, Jeanne de Lestonnac, qui
fonde la compagnie de Marie-Notre-Dame en 1607 à Bordeaux.
c. Les premiers programmes éducatifs à l’intention des filles
Ce n’est qu’au cours du XVIIe siècle que s’élaborent les
premiers programmes éducatifs à destination des filles.
La question de savoir si les filles peuvent prétendre à un
enseignement aussi complexe que les garçons reste entière :
• Molière et les Précieuses ridicules (1659) ou les Femmes
savantes (1672) se moquent des femmes qui auraient la
prétention de s’instruire ;
• des femmes de lettres comme Mme de Sévigné défendent
l’idée d’une égale instruction.
À la même époque, Fénelon rédige un traité d’éducation dans
lequel il regrette que « rien ne [soit] plus négligé que l’éducation
des filles ». Cependant, il y réclame une éducation liée à leurs « fonctions » :
« elles ne doivent ni gouverner l’État, ni faire la guerre [...] elles
peuvent se passer de certaines connaissances étendues ».
Le consensus se fait autour de l’éducation religieuse, qui reste
essentielle dans l’éducation des jeunes filles pour les
contemporains.
Exemple :
On peut enfin citer les Avis d’une mère à sa fille, rédigés par la
marquise de Lambert dans les années 1690 et dans lesquels
elle écrit : « il est bien que les jeunes personnes s’occupent de
sciences solides », y compris le latin.
2. Le XIXe siècle : Lois Falloux et Ferry
Au cours du XIXe siècle, les progrès dans l’éducation des filles
...