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Celsa, sujet de réflexion 2021/22

Commentaire de texte : Celsa, sujet de réflexion 2021/22. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  1 Octobre 2021  •  Commentaire de texte  •  1 765 Mots (8 Pages)  •  909 Vues

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Numéro de candidature Internet :

A02020211240

Sujet de l’épreuve

Voici un extrait de texte écrit en 2001 par Yves Jeanneret et Emmanuël Souchier, deux chercheurs en  Sciences de l’information et de la communication. Pouvez-vous expliquer, en donnant des  exemples tirés de vos lectures et de votre expérience, en quoi la notion de « discours  d’escorte » des technologies est pertinente pour analyser les médias d’aujourd’hui ? 

« Les objets ne valent pas en soi et pour soi, ils ont besoin d’être chargés de valeur. On le sait bien  par la critique littéraire qui octroie de la valeur aux œuvres qu’elle juge dignes de traverser l’histoire ;  la valeur est le fonds de commerce des industries et du marketing culturels. 

«

Ainsi en est-il, selon l’expression consacrée, des nouvelles technologies et de tous les objets plus ou  moins distincts qui accompagnent leur arrivée : l’internet, le multimédia, les réseaux, la nouvelle  économie, la société de l’information… Ces objets, réels ou fantomatiques, sont escortés par tout un  discours valorisant qui annonce une nouvelle ère médiatique ; discours et objets sont ainsi relayés par  les circuits les plus classiques de la communication. À bien des égards, toutes ces merveilles  numériques ne sont que des “êtres de papier”.

Certains évoquent le “discours d’accompagnement” des TIC (Technologies de l’information et de la  communication), ce qui est, en première approche, assez juste. On pourrait également reprendre le  terme de “discours d’escorte” que nous utilisions dans les années soixante-dix pour stigmatiser le  commentaire scolaire des objets culturels, celui des manuels et des morceaux choisis d'une culture  conditionnée. Il y a bien une production idéologique qui s’accroche à l'idée de mutation  technologique. »

Yves Jeanneret et Emmanuël Souchier, 2001

Communication & langages, no 128, p. 33

Veuillez rédiger votre réponse ci-dessous.

La longueur de votre texte doit être comprise entre 7 000 et 10 000 signes, espaces comprises. Vous  devez ensuite enregistrer votre document au format PDF et le déposer avant l’heure limite dans votre  « espace candidat ». N'attendez pas le dernier moment pour déposer votre réalisation.

Il est bien connu que lorsque l’on rentre dans une nouvelle vague d’innovation technologique, celle-ci  s’accompagne de profondes mutations des usages ainsi que des pratiques informationnelles. On pense souvent que  les technologies sont déterministes, néanmoins leurs usages sont façonnés par les choix culturels tel que le discours  d’escorte. C’est alors que l’on comprend que l’usage est fortement lié à l’idée de média et de technologie. Ce même  usage est analysable à travers différentes pratiques et représentations spécifiques. C’est ainsi qu’il devient un outil  social à l’instant où il est possible d’en saisir les conditions sociales.

En quoi la notion de « discours d’escorte » des technologies est pertinente pour analyser les médias  d’aujourd’hui ?

École des hautes études en sciences de l’information et de la communication – Sorbonne Université 77, rue de Villiers. 92200 Neuilly-sur-Seine I tél. : +33 (0)1 46 43 76 76 I fax : +33 (0)1 47 45 66 04 I celsa.fr

Le développement de la digitalisation, a changé́ en profondeur la consommation médiatique en créant la possibilité́ pour des individus ou des petits groupes de produire, stocker et diffuser eux- mêmes du contenu médiatique et des  expériences médiatiques. Un mouvement d’intériorisation et d’individualisation s’est produit au passage : les  pratiques médiatiques ont très longtemps été des pratiques collectives comme aller au cinéma mais tout cela a peu à  peu été remplacé par des pratiques individuelles, ou du moins cantonnées au foyer familial (utiliser Netflix, aller  sur Internet). Même si des effets de regroupements plus larges opèrent par des interactions entre les médias : des  individus se retrouvent en ligne pour commenter par exemple la dernière allocution du Président de la République  Française due au COVID-19 à l’aide d’hashtag (#), d’arobase (@) et d’URL. L’avènement d’Internet a aussi  produit une plateforme globale, absolument nouvelle et inédite, sur laquelle le contenu peut être distribué et  consommé. La digitalisation, les ordinateurs, portables, tablettes et Internet encouragent une interactivité́ nouvelle  entre les utilisateurs, et entre les utilisateurs et les contenus. Cela permet en retour à ces utilisateurs de chercher et  trouver des contenus plus variés, de personnaliser des médias et des options, de faire circuler des commentaires et  même de devenir producteurs.  

La pensée de Marshall McLuhan, pour sa part, est orientée vers les nouvelles technologies de son époque, et se veut  ouvertement prophétique. Elle est, en ce sens, souvent intuitive quoique brouillonne. McLuhan est proche de la  cybernétique et de Norbert Wiener avec qui il partage une revendication technophile, un amour des nouvelles  techniques en ce qu’elles seraient des outils fabuleux pour l’humanité́ : il y a, chez McLuhan comme chez Wiener,  une croyance profonde en la capacité́ des machines à aider l’homme. Plus encore, il y a une croyance profonde en  ce que les machines aident présentement l’homme à évoluer. Pour McLuhan, et c’est là la clé́ de voûte de ses  recherches, les mutations sociohistoriques sont déterminées par les nouvelles techniques : le discours d’escorte peut  alors être considéré comme l’un d’eux. Cette pensée relève donc, mais de façon là encore assumée, d’un  déterminisme technologique : la technique détermine les comportements. Ces considérations mènent McLuhan à complexifier la définition de concepts supposément aussi fédérateurs que le « message », le « contenu » ou la «  forme ». C’est une définition qui a sa place, encore aujourd’hui, dans la société médiatique. Dans Pour  Comprendre les médias (1964), il lance une phrase devenue célèbre, en sciences de l’information et de la  communication : « le message, c’est le médium». Si « le message, c’est le médium », alors le « message » d’un  médium n’est pas le contenu mais les effets que le dit médium a sur l’organisation humaine et sociale. Ainsi le  message, c’est le changement que provoque le médium (la technique) dans notre société.  

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