Avoir étudié la stratégie de séduction
Cours : Avoir étudié la stratégie de séduction. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Claire Bergeaud • 15 Août 2016 • Cours • 769 Mots (4 Pages) • 803 Vues
Après avoir étudié la stratégie de séduction unique employée par notre protagoniste pour arriver à ses fins nous allons à présent, nous intéresser au mélange original des registres comique, lyrique et pathétique présent dans ce texte.
Dans un premier temps, nous pouvons relever, dans ce texte, la présence du registre comique.
En effet, cette scène d’amour entre Roxane « s’avançant sur le balcon » (v.1) et, en bas, Cyrano lui déclamant son amour rappellent une scène culte de la littérature : la scène du balcon dans Roméo et Juliette de Shakespeare. A la différence près qu’ici, Roméo est dédoublé en deux hommes que tout oppose : Cyrano, laid mais sublime intérieurement et Christian, beau mais maladroit avec les mots. Cela fait penser à une parodie. Nous trouvons aussi le comique de situation (un moment intime vécu… à 3 !, Roxane qui pense s’adresser à Christian, Christian qui laisse parler un autre à sa place) Roxane ignore tout de la supercherie qui se trame quelques mètres à peine en-dessous d’elle. Ce décalage Roxane/Cyrano-Christian est doublé d’un décalage Roxane/Spectateur. Le décalage est d’autant plus comique qu’il est double : Christian apparaît ridicule et lourdaud dans cette scène puisque bon à rien tandis que Cyrano brille par son éloquence. Par ailleurs, on rit de voir que Christian ne se doute pas un instant, en entendant les paroles de Cyrano, que celui-ci est amoureux de Roxane. Seul le spectateur le sait, ce qui redouble le comique de la scène. Le comique de mot est également présent avec : la répétition de « Monte ! » (v.27(2 fois), 28 et 30) de Cyrano, contraint à dicter à Christian l’attitude à adopter, l’expression « animal » (v.30) pour désigner Christian qui contraste avec l’éloquence amoureuse de Cyrano lorsqu’il s’adresse à Roxane et l’unique réplique de Christian à Roxane, drôle parce qu’elle est vide « Ah ! Roxane » (v.31).
Dans un second temps, nous trouvons le registre lyrique.
Nous trouvons notamment des rimes féminines (v.11-12, 15-16, 19-20), qui représente Roxane, et des rimes masculines (v.13-14, 17-18, 21-22), qui représentent Cyrano : Elles symbolisent le rêve de leur union.Cyrano se contente de peu, comme un chevalier courtois : Lancelot se contentait d’un sourire de Guenièvre, Cyrano se contente de l’« ombre » (v.33) d’un couple enlacé.Sa sensibilité apparaît à travers la ponctuation expressive, à savoir l'abondance de phrases exclamatives.
Il est lucide, comme le prouve la didascalie : « A part, dégrisé » (v.26), la proposition subordonnée de cause : « Puisque sur cette lèvre où Roxane se leurre/ Elle baise les mots que j’ai dit tout à l’heure ! » (v.35-36). Il est conscient de l’erreur de Roxane, souligné par le verbe « Leurre » (v.35), lequel est valorisé par sa place en fin de vers. Il sait que ce sont ses « mots » (v.36), qui ont provoqué le baiser de la femme qu’il aime à un autre, car elle ignore qu’il n’en est pas l’auteur. Il ne revendique pas le baiser qu’il a gagné, mais au contraire, pousse Christian à aller le prendre, comme le prouve la répétition (épanode) de la phrase exclamative : « Monte ! » (v.27(2 fois), 28 et 30) et l’apostrophe « Animal ! », insulte amicale et bourrue
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