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Par   •  21 Janvier 2020  •  Dissertation  •  2 462 Mots (10 Pages)  •  570 Vues

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DISSERTATION DE PHILOSOPHIE :

Vial Jean

T°ES1

Sujet : Bonheur et désirs :

         Le bonheur est un idéal vers lequel l’humanité aspire à tendre. Ce but est désiré par tous, et nous mettons sous ce nom des réalités diverses, des conceptions du bonheur très différentes, mais avec la définition commune d’un état durable, stable procurant le bien-être. Afin de l’atteindre, l’Homme va rechercher des plaisirs, des jouissances qui lui procureront de la satisfaction. Or, ces jouissances vont passer par l’intermédiaire du désir, qui est un mouvement des Hommes à vouloir posséder un objet, et jouir de cette possession. C’est un état alors caractérisé par le manque, et la privation. Les désirs, contrairement au bonheur, sont confrontés à une limite temporelle, et ne durent que jusqu’à la lassitude ou leur accomplissement.

  Or, il y a alors un paradoxe entre désirs périssables, et bonheur durable.

         Nous allons donc nous interroger afin de savoir dans quelle mesure nos désirs nous permettraient d’accéder au bonheur.

  Pour se faire, nous nous intéresserons d’abord aux courants de pensées nous invitant à laisser libre cours à nos désirs, d’essayer de les satisfaire, puis nous nous pencherons sur la réflexion inverse, caractérisant les désirs comme nocifs et à éviter, puis nous confronterons les deux idées afin de trouver un compromis nuancé entre poursuite de la jouissance et séparation vis-à-vis de nos envies.

        Beaucoup de thèses s’appuient sur l’idée que nos désirs sont fait pour être satisfaits, allant jusqu’à donner un objectif à l’existence humaine. Nous allons voir leur nécessité, et l’impact positif qu’ils ont dans notre quête de contentement.

        Nous avons défini le désir comme caractérisé par le manque. Les désirs de nature amoureuse en sont une très bonne illustration, car l’absence de son « âme sœur » nous amène une sensation de vide, nous fait nous sentir incomplets. Le mythe des Androgynes, développé par Aristophane dans le Banquet de Platon, explique que les couples ne formaient qu’une entité physique avant, une sorte de « boule humaine » à huit membres. Les humains, se sentant fort de cette alliance, décidèrent de défier les dieux (selon les croyances mythologiques grecques), ce qui résulta en une séparation des couples en deux humains distincts. Depuis ce jour, nous serions à la recherche de cette autre moitié, qui devrait nous compléter, et nous sentirions incomplets avant d’y arriver. Bien que tirée d’un mythe, l’idée qui en découle est que la recherche de nos désirs entraîne un vide que seul la jouissance de l’objet saurait combler, et qu’il est donc impératif de chercher leur accomplissement afin d’être entièrement nous-mêmes.

        Schopenhauer nous parle même d’une « souffrance » liée à la privation, impliquant que la force de nos désirs peut entraîner une douleur, et, dans le cadre de la passion amoureuse, l’étymologie le confirme (passion découlant de passio, en latin, et patho, en grec, signifiant «souffrance»). Cette douleur justifierai alors l’obligation de répondre à nos désirs.

        La finalité du désir est la jouissance. En plus de mettre un terme à l’envie accomplie, elle est la source d’une forte satisfaction, qui nous incite à réitérer  

        Dans Gorgias, Platon passe par le personnage de Calliclés pour exposer l’idée que «si on veut vivre comme il faut, il faut laisser aller ses propres passions, si grandes soient-elles, au lieu de les réprimer.». Cette idée de libre cours de nos passions est appelée l’hédonisme, qui est un mode de pensée ayant pour objectif le plus de plaisir possible, le plus souvent et le plus intensément possible, en définissant cette enchaînement de jouissance comme une «vie heureuse» (toujours selon Calliclés). En accumulant les jouissances, nous créons une succession de plaisirs qui s’apparente à un bien-être durable, correspondant à notre définition du bonheur. De plus, cette pluralité d’expériences nous apporte du vécu, et nous permet d’expérimenter différentes sources et formes de plaisirs, que Calliclés compare avec des «mets délicieux», illustrant bien l’idée des multiples saveurs des plaisirs. De plus, Calliclés comparera Socrate (aussi animé par Platon ici, qui montre donc la réflexion interne de l’auteur, débattant sur la viabilité de la doctrine hédoniste) à « une pierre », une figure immobile, inhumaine, dénuée de ressenti.     Cette comparaison soulève l’idée que celui qui ne ressent pas, et qui n’est pas intéressé par les plaisirs, n’a pas lieu d’être défini comme humain, impliquant alors aussi que nos désirs nous caractérise aussi en temps qu’être humain.

        Enfin, le bonheur réside dans un autre aspect de nos désirs. Nous avons vu que le manque à la satisfaction de nos désirs entraîne une souffrance, mais ce manque amène aussi une anticipation jouissive, qui apporte parfois un plaisir plus important que la jouissance de l’objet en soit. Ceci s’explique par le fait que, si nos désirs ont une finalité, eux, la réjouissance de cette finalité ne tient qu’à la durée avant son accomplissement, et est donc sujette à une potentielle infinité, car il ne tient qu’à nous de faire durer ce plaisir. De plus, elle échappe à la saturation, qui est une des possibilités en cas de jouissance trop répétitive d’un même désir.

        Rousseau écrivait à ce sujet dans la Nouvelle Héloïse que « le pays des chimères est en ce monde le seul digne d’être habité », signifiant par cela que seul l’ensemble des réjouissances est valable d’être vécu, car il apporte un plaisir réel en partant de désirs parfois fantasmatiques. Cette réjouissance est appelée l’érotisation du sujet. Elle permet de dépasser la barrière physique, sensible de notre monde et les ressentis intelligibles pour accéder à un entre-deux appelé « l’éros voluptueux », une frontière transcendante de l’expérience commune des plaisirs.

 « Nous sommes plus ardent dans la recherche de notre désir que dans sa jouissance », citation de Shakespeare qui met en avant la phase précédent la jouissance, la phase d’érotisation du sujet, qui lui donne une dimension alors bien plus attrayante, et nous fait quasiment jouir de la satisfaction de notre envie par anticipation.

  Néanmoins, nous avons vu que les désirs s’accompagnent de frustration, et nous pouvons imaginer les effets néfastes qu’auraient le non-accomplissement d’un désir, pouvant aller, comme vu précédemment, jusqu’à la souffrance de l’individu désirant, car il semble cohérent d’assumer que l’on ne peux satisfaire toutes nos envies. De plus, les désirs restent des plaisirs solubles dans le temps, et, si nous ne pouvons pas tous les réaliser, le concept de bonheur approché par la doctrine hédoniste n’est plus envisageable. Nous allons donc aborder un autre plan de réflexion, s’opposant au précédent en proposant une dissociation à l’égard de nos désirs.

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