Synthèse sur le voyage

Devoir maison – Français 

        Dans Tristes Tropiques, Claude Lévi-Strauss a dit « Voyages aux coffrets magiques aux promesses rêveuses, vous ne livrez plus vos trésors intacts ». Ainsi l’anthropologue et ethnologue, dans cette phrase, évoquerait que du sens du voyage n’est plus le même. Les textes proposés dans notre corpus évoquent la notion du voyage, du tourisme moderne et le sens qu’ils prennent chacun, tout en montrant l'évolution qu'ils ont connu au cours des siècles. En quoi l’évolution des mœurs occidentales ont-elles transformées la finalité du voyage ? Dans un premier temps, nous constaterons comment la finalité du voyage a changée. Dans un second temps, nous verrons que le mode de vie des civilisations occidentales tend à détruire le voyage, à son sens primitif.

        Avec le temps, on constate que la finalité du voyage a changé. De base, être en vacances signifie « être vacant être disponible être vide » comme nous l’explique Jacques Lacarrière (doc 2, l2 ). Logiquement, on utilise notre temps de vacances pour partir en voyage. Avant, on considérait le voyage comme source de construction de l’homme. En effet, Marin de Viry dans son interview explique que « le voyage était un besoin au XVIIIe », il avait pour but de nous faire devenir des hommes, nous permettre de cultiver notre savoir. Le voyageur doit alors se montrer aventurier, c’est à dire chercher un endroit authentique, explorer ses ressources, le découvrir. Il ne doit pas chercher le côté exotique d’un lieu mais plutôt sa réalité. « Pour être dépaysé, il faut aller visiter la réalité des usines, des champs, des bureaux. Le tertiaire marchand est devenu authentiquement exotique. » (Marin de Viry, doc.1 l.44-46).

        Aujourd’hui, le voyage devient banal dans le monde. Selon Marin de Viry, l'époque contemporaine a créé « une totale rupture du tourisme avec ses racines intellectuelles ». Le voyage a perdu son sens de besoin profond de se cultiver. Les gens ne cherchent pas à la culture désormais  il cherche à s’amuser, à faire la fête, ceci de manière constante et à « s’éclater » comme le dit ici l’écrivain. C'est la fête qui rend le voyage banal et ennuyeux. Jacques Lacarrière expose le fait qu'aujourd’hui, les hommes sont contrôlés par la société dans leur quotidien. Tout est programmé par des agences. On peut lire dans le document 2 (l12-13) : « alors transporté par le transporteur, accompagné par l’accompagnateur, animé par l’animateur ». L’exemple que donne l’écrivain témoigne l’incapacité des hommes à être autonome pour découvrir. Le touriste redevient ici un « enfants » fuyant toute possibilité de responsabilité ou d'initiative.

        La globalisation est un frein à la curiosité. Dans son interview l’écrivain se demande s’il reste « des destinations ouvertes à la curiosité ». L’organisation, le balisage par « le  marketing touristique de la destination »  nuit à la curiosité.  En effet l’écrivain donne l’exemple de sa visite au musée Gougenheim avant « qu’il ne soit aseptisé », il nous décrit sa visite. Marin de Viry fait une comparaison avant/après avec l’effet de la mondialisation. Aujourd’hui tout est organisé : la spontanéité de ce musée a disparu et a laissé place aux panneaux explicatifs et au « signalétique d’aéroport ». L’aseptisation du voyage se fait aussi par l’organisation de celui-ci. Dans La voix d’un solitaire de Jacques Lacarrière, celui-ci expose la programmation parfaite et le manque de liberté que rencontre le tourisme à cause des agences de voyage. Il fait la différencie le voyageur, qui « choisit librement son voyage et c’est prendre des risques » et celui qui « ne choisit rien et expérimente peu ».

...