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Peut-on se construire sereinement sans oubli ?

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Par   •  2 Janvier 2021  •  Dissertation  •  741 Mots (3 Pages)  •  1 166 Vues

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Peut-on se construire sereinement sans oubli ?

Les souvenirs, comme le rappelle Proust ne surgissent pas sur commande. Ils refont sur- face par hasard, hasard que l’on ne maîtrise pas. Il y a aussi les souvenirs que notre intelligence a choisi comme le dit Boris Cytulnik, la résilience, ces souvenirs que l’on utilise pour en sortir plus fort.

On peut alors se demander quel place doit-on laisser aux souvenirs ? Quels rôle ont-ils ?

Afin de traiter le sujet, nous exposerons dans un premier temps les pièges de la memoire et donc le nécessaire oubli puis nous nous pencherons sur les vertus du souvenir.

D’une part, la mémoire peut être un danger, il faut donc s’en méfier. Des psychologues, par le biais de magazines, nous rappellent qu’il faut se méfier de ce dont on se souvient. En effet, se remémorer des souvenirs peuvent dévier sur de faux souvenirs. Par exemple nos souvenirs d’enfance parviennent de personnes extérieurs tels que nos parents, ils nous mettent entête des évènements qui en vrai n’ont jamais existé. Dans son ouvrage Les formes de l’oubli, Marc Augé, un sociologue marque le fait que le souvenir est une reconstruction de sensations passées sur lesquelles on a voulu mettre des mots. L’oubli efface alors certains moments de nitre vie tandis que la mémoire elle sélectionne d’autres moments qui seront en avant dans nos vies. La mémoire nous joue aussi des tours, il faut rester prudent sur les traces de nos souvenirs. Mais faut-il pour autant rejeter tout événement passé ?

Si la mémoire est la capacité de se souvenir, Freud dirait même qu'elle est gardée au fond de notre inconscient et qu'elle passe donc par un effacement du souvenir dans la conscience, elle n'en est pas moins insupportable lorsqu'elle est trop importante. L'écrivain Jean- Louis Borgès met en scène dans sa nouvelle « Funes ou la mémoire » un personnage qui retient tout, ce qu'on appelle un hypermnésique. L'hypermnésie est une sorte de mémoire surdimen- sionnée. Elle est considérée dans le domaine médical comme une pathologie. Dans le cas d'une hypermnésie émotionnelle, par exemple, les événements traumatisants de la guerre sont ressas- sés. La personne souffrant de ce trouble voit réapparaître des moments complets de son passé, la nuit, sous forme de cauchemar et même le jour sur un mode hallucinatoire. Borgès, à travers le personnage d'Irénée Funes, montre les ravages d'une mémoire trop grande. L'oubli est néces- saire pour bien penser, ce qu’il ne parvient pas à faire. Dans le poème de Baudelaire « J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans », l'écrivain raconte les conséquences d'une mémoire trop im- portante. Son esprit est semblable à un cimetière rempli de remords et d'ombres du passé. Les souvenirs nous hantent. Comme le rappelle Marc Augé, ce sont surtout les événements traumati- sants qui restent dans nos mémoires, c'est pourquoi l'oubli permet un effacement salvateur. Le réalisateur Michel Gondry, dans son film Eternal Sunshine of the spotless mind imagine un scéna- rio dans lequel ses deux protagonistes subiraient une intervention médicale afin d'oublier tous les souvenirs douloureux. Dans ce cas, l’oubli est nécessaire afin d’éviter la souffrance.

Nous

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