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L’invitation au voyage de Baudelaire

Chronologie : L’invitation au voyage de Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  26 Mars 2022  •  Chronologie  •  2 787 Mots (12 Pages)  •  545 Vues

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Baudelaire voyageur.

« L’invitation au voyage ».

Ce poème reprend les thèmes d’un Baudelaire voyageur, choisi pour son originalité il s’agit en effet du seul poème écrit en vers impairs, renvoyant ainsi rapidement au vers suivant. L’aspect de l’écriture et du respect des normes d’un sonnet ne sont pas respectés si on voulait donner un exemple mais c’est ce qui donne un aspect musical au poème. Le poème est composé de 3 strophes et un refrain qui renforce cette idée de musicalité. Derrière l’invitation au voyage se cache le lyrisme d’une femme aimée, dans la première strophe l’amour du poète est liée au voyage idéalisée du fait de la position géographique imprécise qu’il aimerait faire avec cette femme. On remarque la présence de la complicité, d’un amour tendre avec des allitérations en « s » et « m », avec un amour à la fois paternel et fraternel : « sœur » et « mon enfant ». Une féminité paisible qui se fond dans l’innocence d’un enfant. Le voyage est marqué par « songe » qui marque l’imaginaire la recherche d’un lieu idéal : « là-bas ». La suite de la strophe poursuit sur la comparaison entre cette femme et le pays laissant place à de nombreuses qualités : la beauté, richesse, l’honnêteté et la tranquillité. La présence d’une douceur est aussi à souligner avec un bonheur marié au silence du pays. Suit un passage avec la présence de la nature, de l’eau et de la lumière, du ciel des larmes et du soleil qu’il compare aux yeux de cette femme. Aussi sous une certaine douceur se cache une apparence plus dangereuse et mystérieuse propice au voyage imaginaire.

Le refrain mêle toutes les qualités du monde de voluté, douceur, beauté, calme et tendresse et esthétisme parlant du pays ou le poète et sa compagne s’aimeront. C’est un voyage vers l’idéal et le poète montre son importance en renouvelant l’invitation. Dans la deuxième strophe des sensations et des odeurs apparaissent avec des actions irréalisés entre les verbes au futur simple, et parfums exotiques. Le poète décrit aussi un autre paysage plus intérieur avec des meubles, la peinture, la description d’une chambre. Un décor mis en place plus précis qui évoque avec la « douce langue natale », la nostalgie d’un lieu retrouvé. On voit finalement dans une dernière strophe cette fois un paysage extérieur, d’une ville vu au présent qui rend le bonheur du voyage actuel réel. Avec des « vaisseaux » à « humeur vagabonde » qui montre des voyageurs venant du bout du monde accueilli par l’exotisme du pays : « chaude lumière », « or ». Dans le rêve et la nostalgie d’une ville magnifique la femme aimée a la place de maître ici avec le « désir » qui se doit d’être assouvit par ce paysage. Ce poème est la sublimation d’un paysage déjà vu par Baudelaire avec un climat magique de simplicité, calme et doux. La comparaison avec la femme aimée permet de sublimer un peu plus ce paysage et de se dire qu’au bout d’un long voyage éprouvant nous attends un autre bonheur celui de retrouver une personne chère. Une invitation au voyage au lecteur espérant que lui aussi trouvera ce même repos, cette douceur, cette beauté et ce calme.

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Baudelaire amoureux.

« À une passante ».

C’est un sonnet qui appartient aux tableaux parisiens, lié à l'inspiration de la vie à la triste réalité du réel. L'univers urbain offre à Baudelaire des sujets de description et de narration, une pleine liberté de description. Le poète ne reste donc pas extérieur au spectacle que lui offre la rue et ses passants. Il recherche des rencontres en quête de symboles reflet de la condition humaine, et de sa propre vie. Ainsi chaque rencontre à son importance.

Reprenant la forme du sonnet ce poème est construit sur un thème romanesque, celui de la rencontre comme nous le disions mais avec une tonalité typiquement baudelairienne. On y voit l'éblouissement de l'attirance féminine, la recherche d'une nouvelle espérance heureuse et l'échec de cette espoir par une relation brève qui laisse le poète désemparé face à sa situation.

Cette rencontre se fait dans un contexte de sonorité souligné par une valeur déplaisante avec la bruit d’une « rue assourdissante » personnifiée. Ce bruit marque le début d’un jeu de regards, la communication verbale étant impossible. La passante est décrite de manière très précise avec insistance par le poète avec l’allure de cette femme ponctué par le rythme ample de la phrase. Baudelaire fait le portrait en mouvement de cette femme. Par un enjambement le poète apporte d’autres éléments sur la beauté de son déplacement contrastant avec « une jambe de statue » qui caractérise un esthétisme particulier. Ce mouvement est déjà associé à la tristesse de Baudelaire voyant cette beauté partir et ne s’arrêtant pas pour accorder la moindre importance au poète, rappelons néanmoins qu’il ne s’agit que d’une passante. C’est ainsi que Baudelaire ne peut-être que spectateur de cette scène. Il est sous un champ lexical « paralysé », « médusé », et « crispé ». Cette paralysie révèle de la timidité du poète d’un amour naissant. Des sentiments agréables accompagnent néanmoins Baudelaire avec des sonorités de douceur et de fasciation avec un plaisir toujours assez contrasté par une tristesse, ici même avec « tue ». La dimension visuelle est plus importante avec un regard métaphorique d’un ciel « bleu gris » et « livide ». Les deux dernières strophes énonce la rupture avec « la nuit », qui présente une beauté fugitive passée mais dont le poète est tombé amoureux. Il espère la revoir, voir à nouveau ce regard qui lui manque déjà. La ponctuation omniprésente de la dernière strophe présente un lyrisme renouvelé ou le poète se moque aussi des poètes anciens de la Pléiade. Baudelaire est tombé amoureux de ce regard de ce mouvement et apporte une touche d’humour à ce poème en utilisant des expressions lyriques réutilisés qui montre un amour passant et passée dont il exagère les faits. Il porte néanmoins cette passante dans son cœur, et attristée car il sait ne plus la revoir.

[pic 2]

Baudelaire inspiré.

« Correspondances ».

Dans son poème, Baudelaire expose sa théorie poétique : le poète déchiffre le monde et se défait des apparences, il assemble ce qui est séparé, qui ne semble pas pouvoir être lié avec des correspondance horizontales pour l’élever à une idée par des correspondances verticales. D’une part avec des correspondances horizontales avec des sensations couplés avec un objet ou un être avec par exemple « des parfums, couleurs et des sons qui se répondent » par la douceur des « hautbois, verts comme des prairies ». La comparaison, parallélisme et énumération sont souvent employés par le poète. Puis des correspondances verticales qui partent du réel vers le monde des idées avec un thème tourné vers le platonisme. Du fini, vers l’infini, du relatif à l’absolu et de l’objet vers son essence. Les premières correspondances ne sont qu’un détour qui est nécessaire pour découvrir les autres. Elle s’acheminent vers un idéal par élévation ou vers le Spleen par la chute. Les figures les plus utilisés sont la métaphore, l’oxymore ou l’antithèse qui permettent de rapprocher diverses réalités pour relier des sensations, des paysages ou encore des couleurs entre elles. « L’expansion des choses infinies, comme l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens, qui chantent les transports de l’esprit et des sens » cette subordonnée montre toute l’inspiration du poète et l’ouverture d’esprit dont il doit faire preuve. Sans s’aventurer dans la description précise de chaque vers la description de couleurs, de parfums, de paysages et d’aspects montre ainsi des sensations d’ordre différent. Spleen et idéal sont associés par un imaginaire construit autour de synesthésies accompagnant donc la construction d’un idéal ascensionnel, d’une élévation par l’euphorie et l’extase mais aussi du Spleen avec l’angoisse, l’ennui et la souffrance dont Badelaire ne se défait que par ses propres moyens. Ce poème n’est pas qu’une simple description de la nature mais un « temple » qui laisse place à l’imaginaire.

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