L’invitation au voyage, Baudelaire, 1857

MAROTTA                                                                                                        1G 2

Camille

        29/11/2021

Commentaire

L’invitation au voyage, Baudelaire, 1857

Bonjour,

C’est un très beau travail !

Quelques remarques pour améliorer :

pensez à expliciter encore davantage les interprétations (même si cela peut vous sembler lourd, ou répétitif, c’est une façon de guider le correcteur dans votre réflexion).

Ne perdez jamais de vu ce que vous cherchez à montrer dans une partie (dans la 1ère partie, le dernier paragraphe est plutôt le voyage et non la chanson). Voir ci-dessous : *

Introduction, vous présentez un peu trop longuement Baudelaire et son œuvre. Choisissez dans vos phrases ce qui sert votre propos.

Si vous voulez montrer qu’il est entre modernité et classique : montrer en 1ère partie qu’il s’inscrit dans la chanson d’amour (thème intemporel, et donc classique, des poètes) et 2ème partie, sa modernité : non respect de la métrique (vers irréguliers, ou du moins refus de faire des alexandrins ou des décasyllabes, mais des vers qui ont des longueurs différentes), goût pour l’exotisme, éléments « modernes » (la ville).

Vous pouvez aussi intégrer ses idées ces idées dans vos propos :

1ère partie : une chanson d’amour (le lyrisme – classique) mais avec une forme moderne (présence du « je » + vers de différentes longueurs)

2ème partie : l’ailleurs, le voyage (thème classique) mais un échappatoire à la réalité (romantisme), un voyage dans le rêve (romantisme et encore plus symbolisme)  et un ailleurs imaginaire, sensuel (modernité et originalité de Baudelaire)

*Paragraphe 3 de la 1ère partie : pour moi ne répond pas assez à votre problématique de partie: une chanson d’amour, un hymne à l’être aimé.

Vous évoquez le voyage, certes, mais cela est plutôt votre 2nde partie

Il vaudrait mieux utiliser ces éléments pour montrer que l’univers semble être dans la personne aimée (comme dans le poème « Un hémisphère dans ta chevelure ») : l’être aimé devient « tout » pour celui qui aime : les yeux comme des soleils mouillés (1ère strophe), le « pays qui te ressemble » (avec la comparaison elle/pays (la comparaison est une figure de style))

les bateaux dans les canaux qui « viennent pour assouvir ton moindre désir » (CC de but étonnant : comme si ces bateaux obéissaient à cette femme, comme à une reine (celle qui domine son cœur)

la volonté de fuir ensemble « là-bas » (imprécis comme vous le dites), càd très loin d’ici : loin des jugements, des regards de la société (à l’époque une femme non mariée ne pouvait pas avoir de relation amoureuse, du moins en public, et encore moins charnelle)

AU contraire, passez le 1er paragraphe de la 2nde partie à la fin de la 1ère partie : ainsi vous montrerez que ce poème d’amour est aussi fondé sur la correspondance femme aimée/paysage (vous le faites très bien dans cette partie) . Et vous concluez la partie en disant que l’être aimé devient une invitation au voyage, à un voyage vers un monde irréel et idyllique.

Idée qu’il veut partir avec elle, ou seulement qu’être avec elle le fait voyager, le fait rêver (transition avec la 2nde partie)

Le 3ème paragraphe devient alors le 1er de la 2nde partie : vous insistez sur l’aspect irréel, le liue imaginaire, l’aspect indéfini

DONC

Image du paradis baudelairien (votre 2ème paragraphe de la 2nde partie)

Règle typographique (c’est un détail) : titres en italiques (sur version tapuscrite) (mais soulignés à l’écrit)

        « La modernité, c’est le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié de l’art, dont l’autre moitié est l’éternel et l’immuable. » Tels ^[a]sont les paroles du poète Charles Baudelaire (1821-1867). ^[b]Après une jeunesse tumultueuse, marquée par la mort de son père et le remariage de sa mère, Baudelaire décide de mener une vie de bohème à Paris. Il fréquente des cercles littéraires, devient disciple de Théophile Gautier et rencontre le peintre Manet. Sous le Second Empire, époque du règne de Napoléon III, le gouvernement impose un retour à l’ordre moral. Baudelaire est un poète incompris qui sera humilié lors du procès de son recueil Les Fleurs du Mal, publié en juin 1857, accusé d’outrage aux bonnes mœurs. En outre, le poète, qui a vécu pendant le romantisme, est un précurseur du symbolisme. En effet, les thèmes traités dans ses recueils sont l’ailleurs, la spiritualisation, le mystère et le rêve. Baudelaire est à la charnière de deux mondes : classique et moderne^[c]. Sa quête est celle d’un idéal poétique fondé sur le pouvoir évocateur du langage, ce que l’on retrouve bien dans Les Fleurs du Mal. Cette œuvre poétique se distingue par sa grande singularité et ouvre les voies de la modernité, notamment dans sa conception nouvelle du beau. L’invitation au voyage est un poème tiré de la section Spleen et idéal de ce recueil qui s’inscrit dans cette perspective de l’évasion et qui s’inspire des paysages hollandais que Baudelaire avaient découvert auparavant. Il s’adresse à sa dulcinée Jeanne Duval et l’invite à faire un voyage idéalisé. Nous nous demanderons en quoi ce poème lyrique offre la vision d’un monde idéal par le voyage mais aussi par la musique. D’abord, nous verrons que ce poème est une chanson douce, une berceuse^[d] avant de nous intéresser à l’univers idyllique décrit.

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