Les bohémiens en voyage, Baudelaire, bac de Français
Commentaire d'oeuvre : Les bohémiens en voyage, Baudelaire, bac de Français. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar bouperle • 9 Mai 2018 • Commentaire d'oeuvre • 1 535 Mots (7 Pages) • 5 797 Vues
17ème texte
Les bohémiens en voyage
Introduction : Charles Baudelaire est un auteur du XIXème siècle qui vécut de 1821 à 1867. Son recueil de poèmes le plus connu, Les Fleurs du Mal, paru en 1857, il provoqua de nombreuses polémiques quant aux thèmes qu'il développait. Ce recueil se compose de 6 parties. Bohémiens en voyage est le seul sonnet régulier du recueil Les Fleurs du Mal de Baudelaire. Il est extrait de la partie "Spleen et Idéal" et obéit à certaines contraintes, comme pour sa structure: 2 quatrains aux rimes embrassées suivis de 2 tercets aux rimes embrassées et suivies. Ce poème est inspiré d’une gravure de callot qui date de 1621. C’est la deuxième gravure de callot qui semble avoir retenu l’attention de Baudelaire puisqu’on y voit une femme qui allaite son petit et que d’autres portent un enfant sur le dos. On retrouve aussi la mention des armes. Les bohémiens sont un peule qui vient de bohème, lieu réel ou imaginaire qui se situerait près de la Tchéquie actuelle. C’est un peuple nomade qui circule sur les chemins et les routes d’Europe. Ils étaient craints et persécutés, car ils avaient la réputation de vivre de mendicité et de rapines, de n'être pas baptisés (ce qui avait une grande importance autrefois), d'être un peu sorciers et de prédire - donc de connaître - l'avenir. Mais s'ils inspiraient la méfiance ou l'inquiétude, leur mode de vie marginal et leur liberté rebelle n'étaient pas sans susciter une certaine fascination. Ce qui a donné la bohème, une façon de vivre sans règles et sans projets Dans le poème intitulé « les bohémiens en voyage », Baudelaire fait des bohémiens la figure symbolique du poète.
- Description pittoresque des bohémiens
- Un tableau en mouvement ou un peuple nomade
On remarque une construction de la description semblable à celle d’un tableau. En effet le poète désigne tout d’abord les bohémiens de manière générale, comme s’il s’agissait d’un plan général. L’utilisation du mot « tribu » l.1 le montre. Ensuite on peut voir une sorte de gros plan sur les femmes grâce à la métonymie « mamelles pendantes », sur les enfants « ses petits » et puis sur les hommes « hommes ». Enfin, on peut voir la mention de la lumière à travers l’expression « les armes luisantes ». De cette manière on peut parler d’une description pittoresque.
Le poète met en scène les pérégrinations des bohémiens. On peut le voir par le vocabulaire lié au voyage : « s’est mis en route », « vont à pied », « chariot », « promenant », « passer ». Ainsi le poète définit deux modes de transport, « les chariots » et à pieds. L’errance caractérise donc ce peuple, on le voit par l’expression que l’on peut considérer comme une périphrase « ces voyageurs ». Le titre du poème « bohémiens en voyage » évoque déjà le mouvement. Le poète développe ainsi le thème du voyage, caractéristique du bohémien. La succession d’enjambement dans les deux premiers quatrains permet de rendre compte du voyage, du parcours effectué. On remarque également l’allitération en « p » qui domine les quatrains peut être l’imitation des pas des bohémiens.
- Les bohémiennes et la bonne aventure
On remarque que dès le début du poème c’est la capacité à prédire l’avenir qui est mise en évidence par l’adjectif « prophétique », cette activité est essentiellement pratiquée par les femmes souvent chiromancienne.
De même la représentation des femmes est typique des bohémiennes : celles-ci se définissent aussi comme des mères nourricières qui portent leurs enfants sur le dos « emportant ses petits/sur son dos » cette dernière expression étant mise en valeur par le rejet. On peut affirmer que c’est la fonction nourricière qui est mise en valeur dans la mesure où cette description exclue toute connotation sensuelle « mamelles pendantes » et on le voit également par l’expression « fiers appétits » placé à la césure et qui souligne également la voracité des enfants. Cette description peut paraitre dévalorisante au sens où les bohémiens sont animalisés.
- L’animalisation des bohémiens
Les liens entre les mères et les enfants peuvent évoquer cette animalité : ceux si se définissent surtout par la nourriture. En effet la périphrase « trésor toujours prêté » peut évoquer le lait tout en suggérant la voracité des enfants. De même le terme mamelle renforce cette idée. L’impression d’animalité est également présente avec l’adjectif « blottis » qui fait référence à la promiscuité caractérisant les troupeaux.
Cette description péjorative est également amplifiée par l’image des bohémiens qui sont, selon les croyances, des mercenaires. C’est la mention des armes qui le confirme : « armes luisantes ». Ces armes sont en partie pour protéger les enfants. Mais ces images négatives ou d’errance pourraient évoquer le poète.
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