L'enfant de Cassiopée
Lettre type : L'enfant de Cassiopée. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar aSMAZEIN • 10 Janvier 2019 • Lettre type • 1 016 Mots (5 Pages) • 498 Vues
L’enfant de Cassiopée
L’être humain est un être social vulnérable, il a besoin que le groupe auquel il appartient lui dicte sa manière de vivre, de penser, d’être. Ainsi, certaines personnes ne respectant pas les normes de la société se retrouvent exclues voire détruises par la société. L’une des priorités de l’humain était de toujours classer les autres individuels, alliés ou ennemis.
« Je n’appartiens pas ici, je viens de Cassiopée. »
Elle répétait toujours cela, pleine de détermination. Personne ne la croyait, c’était tout simplement impossible et absurde. Elle était le centre des moqueries, mais ça lui était égal.
Elle commença à raconter ces idioties à l’âge de 5 ans, si ma mémoire me sert bien. À l’époque, ses parents pensaient que tout était normal, c’était une enfant après tout. Mais lorsqu’elle eu 16 ans et qu’elle insistait toujours que ce ‘délire’ était réel, ses parents décidèrent de visiter un psychiatre, Ziri souffrait d’un trouble limite de la personnalité cela explique sa personnalité, elle était agressive, instable.
Le mensonge est courant chez les personnes souffrant d’un trouble limite de la personnalité, ils croient en leurs propres mensonges, je pense que cela était le cas de Ziri.
Ziri était toujours différente des autres filles mauritaniennes, elle n’écoutait jamais du banja[1], elle n’aimait pas Garmi[2], elle ne portait même pas de melhafa[3]/voile, elle attachait sur des roches des poupées comme Céphée avait sacrifié sa fille en espérant qu’ainsi elle pourra revenir à Cassiopée.
Elle suivait un traitement basé sur la mentalisation et une thérapie comportementale dialectique. Sa relation avec sa mère était toxique, cette dernière pensait que sa fille était déséquilibrée mentalement voire possédée, elle la ramena voir un marabout pour voir si elle n’était pas atteinte d’un mauvais œil. Elle voulait toujours que Ziri soit comme les autres filles, qu’elle puisse s’intégrer dans la société mauritanienne. Elle voulait pouvoir aller à un mariage ou un événement sans que les gens la regardent d’une manière étrange à cause de sa fille. Mais Ziri était indomptable.
Mais ce qu’ils ne voyaient pas c’était la personne qu’elle était, elle n’était pas qu’une simple fille atteinte d’un trouble de personnalité limite qui croyait venir d’une constellation. Elle était tendre mais dure, elle était sociable mais solitaire, elle était un paradoxe, je n’ai jamais pu la comprendre pourtant je l’admirais.
Elle aimait lire, elle adorait la littérature mauritanienne, elle passait son temps à lire du Beyrouk ou du Youssouf Gueye. Elle aimait bien les chaussures à talons ; autant que les baskets, bien qu’elle mettait ces dernières plus souvent. Elle aimait bien me taquiner, et je dois avouer que ça ne me dérangeait pas, puisque je pouvais alors faire la chose qui l'agaçait le plus au monde ; soupirer son prénom. Je le faisais au moins vingt fois par jour, qu'elle disait. J'aimais bien son prénom, Ziri, je le trouvais doux, il roulait sur ma langue, j'aimais ça. Si c'est ça qui vous tracasse, non, Ziri ce n’était pas mon amie. C'était compliqué, on s'aimait mais pas devant les autres. On s'aimait en nous-mêmes.
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