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Culture générale et expression — Devoir 1

QUESTION 1 : Étude et exploitation d’un paratexte

Dans le quatrième document « Les “boîtes à bébés” pourraient disparaître en Allemagne » de Camille Le Talec , le paratexte se compose de quatre parties : le titre de l’article ; une phrase introductive au texte écrite en gras qui peut être appelée « chapeau » car le document est un article de presse ; des sous-titres en caractères gras délimitant les parties de l’article ; enfin, le nom de l’auteure, le nom du journal et la date de publication, ces informations étant situées à la fin de l’article. Étudions à présent les différentes parties du paratexte.

Dans un premier temps, le titre « Les “boîtes à bébés” pourraient disparaître en Allemagne », annonce le thème abordé dans l’article : l’abandon des nouveaux-nés. Ce titre permet également de connaître la localisation des faits : en Allemagne. L’expression « boîte à bébés » est entre guillemets car c’est l’expression donnée à une procédure précise dans l’abandon des nouveaux-nés. Cette expression confère une certaine gravité, ou du moins son importance, à la situation. En effet, les boîtes ont normalement pour but de contenir des objets. Or, ici, ce sont des enfants qui y sont associés comme s’ils étaient déshumanisés. Cela peut aussi représenter un cercueil dans l’esprit du lecteur, donnant l’idée qu’avec ce système les bébés sont voués à une mort certaine. Le verbe « pouvoir » occupe une place centrale dans le titre et est utilisé au conditionnel. En précédant le verbe « disparaître », cela apporte la notion d’une action potentielle, d’une éventualité qui n’est pas garantie. Il est alors possible de comprendre que l’idée de supprimer l’abandon des enfants via les « boîtes à bébés » est mise en avant et va être abordée en profondeur dans l’article.

Dans un deuxième temps, la phrase introductive précise que « Le Bundestag a voté une loi ouvrant la voie de l’accouchement “confidentiel”, sur le modèle de l’accouchement sous X en France », ce qui souligne l’aspect politique du sujet abordé. La question de la suppression des « boîtes à bébés » est un problème social qui doit inclure le recours à un nouveau système en remplacement. La réponse politique et juridique qui semblerait être proposée par le Bundestag, serait le passage à une procédure d’accouchement « confidentiel », un peu à l’image de l’accouchement sous X français. S’agissant du mot « Bundestag » en particulier, même une personne ne connaissant pas ce mot, pourrait, à la lecture de ce sous-titre, deviner intuitivement qu’il s’agit d’une entité politique dotée d’un pouvoir législatif, et l’assimilerait peut-être avec notre Assemblée nationale ou notre Sénat français.

En outre, parmi le paratexte, des phrases sous-titres et séparant chaque partie de l’article apportent de nouvelles informations complémentaires.

Tout d’abord, il est indiqué que « Les “boîtes à bébés” dénient le droit de l’enfant à connaître ses origines, critique l’ONU ». Ainsi le système allemand des « boîtes à bébés » connaîtrait des retombées mondiales, puisque l’Organisation des Nations Unies (ONU) désapprouve cette méthode d’abandon. En effet, le lecteur apprend ici que cette procédure ne permet pas par la suite à l’enfant abandonné de retrouver ses liens de parenté et de connaître ses origines. Une interrogation peut alors naître dans l’esprit critique du lecteur, se demandant si la proposition de l’Allemagne relative à la suppression de ces « boîtes à bébés » n’est pas en réalité induite par la pression de l’ONU.

La deuxième partie de l’article est introduite par une phrase faisant référence au « Droit à l’anonymat contre droit à connaître ses origines ». La construction en opposition accentuée par la préposition « contre », qui occupe une place centrale, résume l’idée d’un compromis à trouver. Cette simple phrase explique qu’il faut à la fois préserver l’anonymat des mères, actuellement garanti par le système des « boîtes à bébés », et également permettre aux enfants de retrouver leur famille biologique via un nouveau système, ceci étant impossible avec les « boîtes à bébés ». En effet, ces deux droits, aussi légitimes l’un que l’autre, apparaissent comme contradictoires, mais doivent pour autant être respectés et conciliés l’un avec l’autre.

Pour introduire la troisième partie, une phrase titre donne des statistiques : « Depuis 1999, 278 enfants déposés dans des “boîtes à bébés” ». Cette phrase, qui peut avoir pour but de « choquer » ou du moins d’interpeler le lecteur, peut in fine ne pas provoquer l’effet escompté, dans la mesure où ces chiffres peuvent paraître faibles comparés à la population allemande, et au nombre potentiel d’enfants abandonnés que le lecteur peut s’imaginer.

Enfin, le titre de la dernière partie souligne un nouvel aspect qui semble trancher avec le reste de l’article, laissant entendre que les « boîtes à bébés » seraient « Inefficaces contre les infanticides ». De cette façon, malgré la possibilité laissée aux mères d’abandonner dans l’anonymat le plus total leurs enfants à la naissance, le lecteur comprend d’après ces mots que la méthode des « boîtes à bébés » ne permet pas d’annihiler le meurtre malheureux de certains nouveaux-nés par leurs mères, l’infanticide étant en effet le plus souvent le fait de la mère.

Pour finir, le nom de l’auteur Camille Le Tallec, le nom du journal « La Croix » et la date de publication, le 14 juin 2013, permettent de donner une situation historique à l’article, à savoir la période contemporaine, ainsi qu’une indication quant à l’orientation politique et religieuse des faits relatés par l’article, qui le seront parfois de façon plus ou moins objective.

En conclusion, l’étude du paratexte de ce document permet d’extraire le thème général de l’article, à savoir l’abandon des nouveaux-nés et la remise en cause des « boîtes à bébés », de le situer dans le temps et dans l’espace, à savoir il y a quelques années en Allemagne, et d’identifier l’orientation religieuse et/ou politique de la source afin d’appréhender sa lecture en connaissance de cause.

QUESTION 2 : Observation et réflexion sur le corpus

2.1) Après étude soigné des quatre documents, si je devais en faire une synthèse complète, je les analyserais dans l’ordre suivant : le document 2 en premier ; le document 3 en deuxième ; le document 1 en troisième ; le document 4 en quatrième. Ce choix se justifie d’abord par une concordance chronologique et explicative, en étudiant les documents du plus ancien au plus récent. Dans cet ordre apparaît d’abord l’origine de l’apparition des « boîtes à bébés » en Europe ainsi que son explication, puis l’illustration de cette réalité, vient ensuite la constatation de la situation actuelle, et enfin les remises en cause de ce système, jusqu’aux mesures prises présupposant sa suppression.

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