Architecture et urbanisme dans le monde au XXe siècle

ARCHITECTURE & URBANISME DANS LE MONDE AU XXe siècle [1918-1990]

Introduction :

« l'architecture ne tire pas sa beauté de son utilité. Un édifice porte en lui-même sa signification, au lieu de l'attirer d'un besoin extérieur » déclare le philosophe allemand HEGEL. Il désigne ainsi l’architecture comme un art, un mode d’expression, retirant toute utilité d’un édifice architectural. Hegel souligne alors une tension majeure entre de les pratiques d’architecture et d'urbanisme. En effet, tout au long du XXe siècle se développe le concept d’urbanisme, qui bouleverse profondément les grands principes de l’architecture dans le monde.

Il nous parait alors essentiel, de différencier ces deux notions certes complémentaires, lorsqu’on les envisage dans la période du XXe siècle, mais qui restent très distinctes :

* Du latin architectura, l’architecture correspond globalement à la pratique de l’architecte. C'est à la renaissance que cette pratique naît. Elle est venue à désigner le style et les caractères d'un édifice ou ceux d'une culture ou d'une période donnée. Par extension elle désigne ces édifices en tant que porteurs de qualités stylistiques ou constructives. Aujourd'hui elle sert indifféremment à désigner tout bâtiment sans privilège de la dimension esthétique ou symbolique (Dictionnaire de l'urbanisme et de l'aménagement Pierre Merlin et Françoise Choay). Cette notion d’architecture a donc connu de grandes modifications dans sa signification depuis sa création

* L’urbanisme, quant à lui, est un terme du début XXe s, qui correspond à l’art de disposer l’espace urbain ou rural. Au sens le plus large, pour obtenir son meilleur fonctionnement et améliorer les rapports sociaux (Larousse). C’est un champ d’action pluridisciplinaire par essence, qui vise à créer dans le temps une disposition ordonnée de l’espace en recherchant harmonie, bien-ê & économie. (Pierre merlin, Que sais-je ?). Plus généralement, selon le dictionnaire de l’urbanisme & de l’aménagement, il s’agit de la science de l’organisation spatiale des villes.

En effet, l'année 1918 marque la fin de la 2nde guerre mondiale, dans un contexte de reconstruction et de réorganisation nécessaire des espaces détruits. De nouvelles problématiques s’imposent et l’apparition de l’urbanisme semble être un outil idéal. A la fin du siècle, dans les années 1990, de nouvelles manières d’appréhender les constructions architecturales on put voir le jour, et cet urbanisme révolutionnaire ne semble plus vraiment y convenir.

ainsi, on peut se demander : en quoi les liens entre urbanisme et architecture ont pu évoluer au cours du XXe siècle, passant d’une révolution architecturale urbaniste au sortir de la première guerre mondiale à son déclin à la fin du siècle ?

dans un premier temps nous aborderons la période de 1918 à 1930, comme le processus de reconstruction de l’Europe avec l’arrivée de l’urbanisme et de l’architecture moderne, puis nous nous intéresserons aux années 1930 à 1960, caractérisant l’arrivée du courant progressiste, un mouvement réactionnaire, avant d’envisager la période de 1960 à 1990comme l’essoufflement global de l’urbanisme, laissant place à de nouveaux courants afin de répondre aux nouvelles problématiques sociales.

Développement :

I – 1918-1930 : l’influence industrielle et de la guerre dans un processus de reconstruction européenne : l’arrivée de l’urbanisme et de l’architecture moderne

L’année 1918 marque la fin des combats armés de la 1ère guerre mondiale. C’est alors une nouvelle ère, une ère de reconstruction et de renouveau, qui sera principalement régie par le mouvement moderniste jusque dans les années 1930, un mouvement apparu à la fin du XIXe siècle qui semble donc s’affirmer et se confirmer dans cet entre-deux-guerres.

1. L’émergence du modernisme, un mouvement avant-gardiste qui se veut garant de l’urbanisme

Tout d’abord, nous pouvons définir ce nouveau mouvement avant-gardiste : le modernisme. Il s’agit d’un courant spécifique à l'art du 20e siècle qui trouve son apogée au moment de la Première Guerre mondiale et dans les années suivantes. C’est un mouvement moderne naissant du passage progressif de la campagne à la ville dans un contexte de changements techniques, sociaux et culturels liés à la révolution industrielle. Comme nous avons pu le définir précédemment, le terme même d’urbanisme correspond à la science d’organisation spatiale des villes.

Ex : Le Corbusier, la « ville contemporaine » :

Pour Le Corbusier un célèbre architecte français, l’architecture et l’urbanisme forment un tout. Ils ne peuvent être dissociés, ainsi qu’il l’a présenté dans de nombreux écrits et expérimenté dans ses projets et ses réalisations. C’est par exemple le cas de son projet sur la « ville contemporaine » qu’il exposera au salon d’automne en 1922. Il s'agit de désencombrer le centre tout en augmentant sa densité d'accroître les moyens de circulation et d'augmenter les espaces verts. Une séparation de la ville en zones selon leurs fonctions apparaît : habitation travail circulation loisirs et culture. Ce projet théorique sera un véritable tremplin dans ses futures réalisations.

1. Une réponse aux problématiques sociales de l’entre-deux-guerres

Ce nouveau mouvement, c’est également une volonté de répondre aux problématiques sociales de l’après-guerre, dans un tout nouveau contexte économique, où il faut tout reconstruire. Les pays européens manquent de logements. En outre l'habitat du 19e siècle est obsolète sur le plan social et fonctionnel des architectes comme Walter GROPIUS et Bruno OTTO ont réfléchi durant la guerre à des solutions nouvelles et peu coûteuses qu'ils espèrent pouvoir développer à grande échelle dans des lotissements sociaux financés par les États. Un habitat social se met ainsi en place dans toute l'Europe et de nombreux schémas d'aménagement exploités à cette époque sont encore utilisés dans l'urbanisme actuel : une architecture fonctionnelle

Ex : le quartier Siemens à berlin

En Allemagne entre 1929 et 1930 se construit le nouveau quartier Siemens à Berlin. Les façades des immeubles sont très sobres : ils sont seulement agrémentés de 2 types de fenêtre, et les entrées sont marquées par des portails en brique. Plusieurs architectes travaillent sur le projet en y appliquant chacun son style, comme Hans SCHAROUN. Il agrémente certains immeubles de colonnes de balcons et de fenêtres pour rompre la monotonie des façades. Ce sont des constructions simples mais efficaces qui permettent de répondre au problème du logement.

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