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L’enfant et la rivière, Henri Bosco

Dissertation : L’enfant et la rivière, Henri Bosco. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  11 Février 2024  •  Dissertation  •  552 Mots (3 Pages)  •  121 Vues

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HENRI BOSCO

L’enfant et la rivière

Collection folio

Quand j’étais tout enfant, nous habitions à la campagne. La maison qui nous abritait n’était qu’une     petite métairie isolée au milieu des champs. Là nous vivons en paix. Mes parents gardaient avec eux une grande tante paternelle, tante martine.

 C’était une femme a l’antique avec la coiffe de pique, la robe a plis et les ciseaux d’argent pendus a la ceinture. Elle régentait tout le monde : les gens, le chien, les canards et les poules. Quant à moi, j’étais gourmandé du matin au soir. Je suis doux cependant et bien facile à conduire. N’importe. Elle grondait. C’est que, m’adorant en secret, elle croyait cacher ainsi ce sentiment d’adoration qui jaillissait, a la moindre occasion, de toute sa personne. Autour de nous, on ne voyait que champs, longues haies de cyprès, petites cultures et deux ou trois métairies solitaires.

    Ce passage monotone m’attristait.

    Mais au-delà coulait une rivière.

     On en parlait souvent, à la veillé, surtout l’hiver, mais je ne l’avais jamais vue. Elle jouait un grand rôle dans la famille, à cause du bien et du mal qu’elle faisait à nos cultures. Tantôt elle la pourrissait. Car c’était, parait-il, une grande et puissante rivière. En automne, au moment des pluies, ses eaux montaient. On les entendait qui grondait au loin. Parfois elles passaient par-dessus les digues de terre et inondaient nos champs. Puis, elles repartaient, en laissant de la vase.

       Au printemps, quand les neiges fondent dans les alpes, d’autres eux apparaissaient. Les digues craquaient sous leur poids et de nouveau les prairies à perte de vue ne formaient qu’un seul étang. Mais, en été, sous la chaleur torride, la rivière s’évaporait. Alors des ilots de cailloux et de sable coupaient le courant et fumaient au soleil.

      Du moins on le disait. Je ne le savais que par ouï-dire.  

       Mon père m’avait averti :

        -amuse-toi, va où tu veux. Ce n’est pas la place qui te manque. Mais je te défends de courir du côté de la rivière.

        Et ma mère avait ajouté :

-à la rivière, mon enfant, il y a des trous de morts ou l’on se noie, des serpents parmi les roseaux et des bohémiens sur les rives.

         Il n’en fallait pas plus pour me faire rêver de la rivière, nuit et jour. Quand j’y pensais, la peur me soufflait dans le dos, mais j’avais un désir violent de la connaitre.

     

   De temps à un autre un braconnier passait chez nous. Un grand, sec, la figure en lame de couteau. Et avec ça

 

                                                              .                                                                                                

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