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Le menteur de Corneille

Chronologie : Le menteur de Corneille. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  14 Décembre 2024  •  Chronologie  •  3 308 Mots (14 Pages)  •  19 Vues

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yuuyjD'accord, voici une analyse de l'Acte I, scène 1 du *Menteur* de Corneille, structurée avec le même style que ton exemple, en trois mouvements distincts, avec des citations suivies d’analyses précises et organisées :

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**Acte I, scène 1 du *Menteur* de Corneille**

Publiée en 1644, *Le Menteur* de Corneille est une comédie en cinq actes qui s’inscrit dans le théâtre classique du XVIIᵉ siècle. Inspirée d’une pièce espagnole de Alarcón, elle raconte les mésaventures de Dorante, un jeune homme manipulateur et menteur, dans sa quête de l’amour. La scène 1 de l’acte I constitue une scène d’exposition qui pose les bases de l’intrigue, tout en introduisant deux personnages principaux : Dorante et son valet Cliton.

Nous allons analyser comment cette scène parvient à exposer les enjeux de la pièce et à captiver l’intérêt du spectateur, en trois mouvements principaux :

1. L’introduction du contexte social et des ambitions de Dorante,

2. La mise en avant de sa séduction et de ses projets galants,

3. Le rôle comique et critique de Cliton, qui apporte une touche d’ironie.

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### **I. L’introduction du contexte social et des ambitions de Dorante**

(*Du début à « Mais que vous semble encore maintenant de Paris ? »*)

La scène s’ouvre de façon originale avec les mots *« À la fin »*, un début *in medias res* qui plonge directement le spectateur au cœur d’un dialogue entre Dorante et Cliton. Dorante annonce qu’il a quitté la carrière juridique pour embrasser celle des armes : *« J’ai quitté la robe pour l’épée »*. Cette métonymie symbolise le passage de la noblesse de robe, liée aux études et à la justice, à la noblesse d’épée, associée à l’armée et au prestige. Ce choix, soutenu par son père (*« Mon père a consenti que je suive mon choix »*), reflète son désir d’émancipation et de liberté face aux contraintes sociales.

Dorante exprime aussi son rejet des études juridiques, qu’il qualifie péjorativement de *« fatras de lois »*. Cette expression, renforcée par l’assonance en [a], souligne le mépris du personnage pour un domaine qu’il juge ennuyeux et inutile. Cette attitude témoigne de son caractère impulsif et de son goût pour l’action et l’aventure.

Le lieu où se déroule l’action est ensuite précisé : *« dedans les Tuileries »*. Cette référence est immédiatement enrichie par une périphrase méliorative : *« le pays du beau monde et des galanteries »*. Cette description flatteuse souligne l’importance des apparences et des mondanités dans cet univers, où séduction et jeux d’esprit dominent. Ce cadre reflète également les attentes de Dorante, qui ambitionne de s’intégrer à ce milieu et d’y briller.

Enfin, Dorante manifeste une certaine insécurité en demandant à Cliton son avis : *« Dis-moi, me trouves-tu bien fait en cavalier ? Ne vois-tu rien en moi qui sente l’écolier ? »*. Ces questions traduisent son besoin de validation et sa peur de paraître immature (*« l’écolier »* ayant une connotation juvénile et négative). Cette première partie met donc en lumière un personnage à la fois ambitieux, soucieux de son image et déterminé à s’imposer dans la société parisienne.

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### **II. La mise en avant de la séduction et des projets galants de Dorante**

(*De « J’en trouve l’air bien doux… » à « Je prévois du malheur pour beaucoup de maris. »*)

La réplique suivante montre l’enthousiasme de Dorante pour son retour à Paris. Il exprime ce sentiment à travers l’antithèse : *« J’en trouve l’air bien doux, et cette loi bien rude »*. Le contraste entre *« doux »* et *« rude »* illustre son soulagement d’avoir échappé à la province, où il se sentait contraint par des études ennuyeuses. Le verbe *« bannir »* renforce l’idée d’un exil qu’il a vécu comme une punition.

Dorante oriente rapidement la conversation vers ses ambitions amoureuses, en demandant à Cliton : *« Dis-moi comme en ce lieu l’on gouverne les dames. »* Le verbe *« gouverner »* donne un ton stratégique à sa question, comme si séduire relevait d’un art qu’il doit maîtriser. Le pluriel *« les dames »* suggère qu’il ne cherche pas une relation sérieuse, mais plutôt à multiplier les conquêtes.

Cliton lui répond avec une tirade précieuse et ironique, évoquant le *« beau soin qui vienne aux belles âmes »*. L’accumulation des termes valorisants (*« beau », « belles âmes », « beaux esprits »*) tourne en dérision l’idée romantique de la galanterie. Cette ironie culmine avec une remarque triviale : *« Vous avez l’appétit ouvert de bon matin. »* La métaphore alimentaire dégrade les ambitions galantes de Dorante en les réduisant à un simple instinct charnel.

Cliton fait ensuite l’éloge exagéré de Dorante, affirmant qu’il *« fera mille jaloux »* grâce à son apparence. Il va jusqu’à prédire : *« Je prévois du malheur pour beaucoup de maris. »* Cette exagération comique met en avant les talents supposés de séduction de Dorante, tout en introduisant les thèmes de l’infidélité et de la jalousie, qui joueront un rôle central dans l’intrigue.

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### **III. Le rôle comique et critique de Cliton**

(*De « Ne t’effarouche point… » à la fin*)

Dans la dernière partie de la scène, Dorante tente de modérer les craintes de Cliton : *« Je ne cherche, à vrai dire, que quelque connaissance où l’on se plaise à rire. »* Par cette reformulation, il prétend minimiser ses ambitions, affirmant ne vouloir que des relations légères et plaisantes. Cependant, cette déclaration est contredite par l’enthousiasme qu’il manifeste tout au long de l’échange.

Cliton, quant à lui, joue le rôle du valet critique et ironique, typique de la comédie classique. Il accuse Dorante de se précipiter, en insistant sur son empressement : *« D’hier au soir seulement vous êtes dans la ville, et vous vous ennuyez déjà d’être inutile ! »* La répétition de l’adverbe *« déjà »* souligne la rapidité avec laquelle Dorante passe

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